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S. m'a convoquée à son appartement aujourd'hui. Je suis sur des charbons ardents depuis près de deux semaines. A ce stade, je suis prête à n'importe quoi, ou presque, pour qu'il lève la punition qu'il continue de m'imposer. J'essaie donc d'être exemplaire, en commençant par la ponctualité. Il m'a donné rendez-vous à 14h précises, je suis on ne peut plus à l'heure. J'attends que l'aiguille de ma trotteuse rejoigne le 12 de ma montre avant de sonner à son interphone. Je ne veux pas lui donner la moindre raison de se plaindre de moi.

— Bonjour Charlotte, bienvenue chez moi.

— Merci Monsieur.

— Accroche ton sac et ta veste sur le patère et suis-moi.

Je lui emboite le pas, curieuse de savoir ce qu'il attend de moi. Nous nous engageons dans le couloir avant de nous arrêter devant la porte ouverte d'une chambre. A première vue, il s'agit d'une chambre d'amis. La décoration y est très impersonnelle, trop féminine, et les couleurs trop claires pour correspondre avec l'idée que je me fais de l'antre de S. Il faudra absolument que je jette un œil à sa chambre dès que l'occasion se présentera. J'examine la pièce et repère assez vite une boîte posée sur le lit.

— Je souhaite que tu te changes en enfilant ce qui se trouve dans ce paquet. Rejoins-moi dans le salon quand ce sera fait.

Il referme la porte derrière lui, sans attendre ma réponse. Je sens une bouffée d'indignation m'étouffer. S'il y a bien quelque chose que je déteste, c'est qu'on choisisse pour moi mes habits. Qui plus est sans me consulter. Puis je me rappelle ma demande de soumission et je me reprends. Ok, voyons voir ce qu'il y a dans cette boîte avant de décider quoi faire. Je soulève le couvercle et écarte le papier de soie, si fin qu'il dévoile déjà en transparence ce qu'il protège : un ensemble de lingerie. Rouge. Je le sors de son emballage pour le regarder de plus près. C'est un modèle de type foulard, tout en dentelle. Elle est si fine que je devine mes doigts à travers. Je reporte mon attention sur le bas. Un tanga. Assorti, évidemment. Quelle femme résisterait à une lingerie de qualité ? Pas moi.

S. a dû le deviner. Même si je préfère la lingerie noire ou blanche, je dois avouer que cet ensemble est magnifique. Reste à voir ce qu'il donne sur moi. Je me déshabille en vitesse, pressée de procéder à l'essayage. Tout en observant mon reflet dans l'imposante psychée disposée près de coiffeuse, je suis surprise de constater qu'il me va parfaitement. Connaissant la méticulosité de S. il aura sûrement mémorisé la taille de mes sous-vêtements la dernière fois. Je fais partie des femmes qui gardent les étiquettes sur la lingerie. Sinon j'oublie les mensurations qui me conviennent selon les marques. Une vraie tête en l'air.

Alors que je m'apprête à sortir, je remarque un tube de rouge à lèvres posé à la verticale, sur le plateau de la coiffeuse. Mon Dom n'a fait mention d'aucun maquillage dans ses consignes, mais croire que sa présence relève du hasard serait une erreur. Et comme j'ai trèèès envie d'être dispensée de punition, je me penche, entrouvre mes lèvres et y applique une teinte carmin en parfaite harmonie avec ma tenue.

Quand je pénètre dans le salon, S. est assis sur le canapé. Sans se lever, il me détaille de la tête aux pieds avant d'énoncer son verdict :

— Parfaite.

— Merci Monsieur.

— Le rouge est ma couleur préférée. Elle te va à ravir.

Je ne peux m'empêcher de rougir sous le compliment. En tant que brune à la carnation plutôt mat, je sais que c'est une teinte qui me sied, même si je lui préfère souvent un jaune moutarde ou un bleu electrique.

Il se lève et vient me rejoindre. C'est à ce moment que je remarque la cravache qu'il tient à la main. Une fois n'est pas coutume, je sens que je vais adorer cet après-midi avec lui.

InsoumiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant