Le collier - partie 2

770 28 4
                                    

— J'ai un défi pour toi. Souhaites-tu le relever ? me demande S.

— Je ne refuse jamais un défi, dis-je avec un sourire malicieux.

— Ah Charlotte... Tu ne peux pas juste répondre "Oui Monsieur" comme toute soumise qui se respecte ?

— J'aurais trop peur de vous ennuyer avec trop de docilité.

— Ça ne risque pas d'arriver... Ce défi arrive à point. Tu me disais à l'instant que le port du collier symbolisait un lâcher-prise complet. C'est ce que nous allons explorer ensemble maintenant.

S. s'est relevé et me fait face, m'obligeant à courber la nuque en arrière pour soutenir son regard. Sa main disparaît un instant derrière lui, avant de réapparaître avec une sorte de lanière de cuir. Intriguée, la tête légèrement penchée sur le côté, je l'observe dérouler l'accessoire dont l'une des extrémités se termine par un mousqueton, et l'autre par... une poignée. Non, il n'osera pas ! Il sait que je déteste les laisses. À la réflexion, détester n'est pas le mot juste. Lorsque nous avons établi mes limites, je me souviens avoir mis une note basse au port de laisse mais sans fermer la porte à cette pratique. J'aurais peut-être dû... Je croise son regard éclairé d'une lueur de satisfaction inquiétante. Tout ça ne me dit rien qui vaille.

— Quand je t'avais demandé s'il y avait un domaine dans lequel tu étais incollable, tu te souviens ce que tu m'as répondu ? reprend-t-il.

— Euh... l'histoire de l'art ?

— Absolument. Et bien nous allons jouer sur ton propre terrain. Je vais te poser des questions sur l'histoire de l'art. Au bout de 10 bonnes réponses, je t'offrirai le cadeau que j'ai préparé pour toi.

Il ne s'est toujours pas départi de son sourire sournois. Il y a un "mais", c'est certain. Je décide de garder le silence en attendant la suite.

"Mais si tu te trompes, c'est toi qui m'offrira un cadeau. Au bout de 4 mauvaises réponses, tu feras le tour du salon pendant que je te tiendrais en laisse."

Nous y voilà. C'est du S. tout craché ça. Il s'est bien assuré de me faire accepter tête baissée son défi avant d'imposer des conditions que j'aurais refusées dans d'autres circonstances.

— Très bien. J'attends votre première question alors.

— Pas si vite ma belle. Pendant toute la durée du jeu, tu porteras la laisse.

Se faisant, il se baisse lentement, le mousqueton de la bride en position ouverte, pour l'attacher à la boucle de mon collier. Je le regarde s'approcher, la bouche ouverte, cherchant mes mots. Une remarque bien sentie. Quelque chose ! Mais rien ne me vient. Si bien qu'avant de l'avoir réalisé, je me retrouve à genoux et tenue en laisse par mon Dom. Lui exulte. Moi, j'hésite entre la rébellion et l'excitation. Je ne l'avouerai pour rien au monde, mais le bas de mon corps est gagné par une traitreuse humidité en réponse à mon bridage. Raison de plus pour garder le silence et évtter de rendre sa petite victoire plus savoureuse qu'elle ne l'est déjà. Il ne perd rien pour attendre.

Il sort de sa poche une série de cartes, avant de s'asseoir dans le fauteuil club en cuir qui me fait face. Il retourne la première, puis me la lit :

— De quelle révolution Eugène Delacroix s'inspire-t-il lorsqu'il peint "La Liberté guidant le peuple" ? 1789, 1830 ou 1848 ?

— j'hésite entre 1830 et 1848 mais je dirais 1830.

— Correct. Suivante. D'où vient l'appellation du style "rococo" ? Du mot rocaille, noix de coco ou du philosophe italien Antonius Roccus ?

— Rocaille.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Sep 10 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

InsoumiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant