La péniche

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Je décide de passer rapidement chez moi avant de reprendre la direction du travail, histoire de me rafraîchir un peu et de récupérer mon oeuf. L'idée m'effleure de remettre une culotte, juste pour lui désobéir... D'humeur joueuse, je tire un sous-vêtement au hasard de mon tiroir avant de le prendre en photo puis de l'envoyer à Monsieur S. J'y joins un petit message.

Si vous souhaitez débuter une collection, j'en aurais peut-être une seconde à vous offrir ce soir ;)

Je sais pertinemment qu'il m'a donné pour consigne de ne pas porter de culotte pour le reste de la journée mais c'est plus fort que moi, j'adore le provoquer. Et je le soupçonne d'aimer ça aussi, pourvu que je ne dépasse pas les bornes. Quelques secondes plus tard je reçois sa réponse.

A tes risques et périls. S.

Juste ce qu'il faut de menace pour me faire mouiller ma culotte. Enfin... si j'en avais une...Oh que cet après-midi va être long ! Je regarde l'heure et me presse. Je dois absolument retourner bosser. Mais pas avant d'avoir récupérer mon Lush. L'allusion qu'il a faite à mon jouet connecté n'était pas innocente et il a quelque chose de prévu pour ce soir que je ne voudrais rater pour rien au monde. Je le glisse dans mon sac puis repars au pas de course travailler, ma précieuse cargaison avec moi.

***

L'heure de la débauche, celle du travail, a sonné. Mes collègues s'en vont les uns après les autres. Je fais un passage éclair aux toilettes pour laver mon jouet et l'insérer doucement dans les replis de ma chair. Je suis tellement excitée par cet après-midi de fantasmes qu'il entre sans aucune résistance. Je l'allume avant de rabattre ma jupe ni vu ni connu. J'active le bluetooth de mon téléphone pour y connecter le jouet avant de génèrer un lien de contrôle à distance que j'envoie par SMS à Monsieur S. Pas besoin de message, il comprendra. 

Je mets de l'ordre dans mes affaires puis éteint mon ordinateur quand une vibration me prend par surprise. J'étouffe un hoquet et jette un regard aux alentours pour m'assurer que personne n'est en capacité d'entendre les vibrations, discrètes mais audibles, de mon jouet qui ne semble pas vouloir s'arrêter. Il reste quelques personnes dans l'open space mais les bruits de discussions couvrent ceux du Lush. On m'adresse la parole et je réponds sans me trahir, presque surprise de pouvoir aligner deux mots malgré la délicieuse torture que Monsieur S. est en train de m'infliger. J'en tire une certaine fierté, je suis sûre qu'il serait contrarié de me voir conserver tous mes moyens. Enfin presque tous mes moyens... 

Une fois les vibrations arrêtées, j'ouvre son SMS.

Tu es en retard. Je t'attends dehors. S.

C'est donc à mon retard que je devais cette salve de vibrations ? Bien loin de m'encourager à la ponctualité, ça aurait plutôt tendance à me dissuader de me presser. Je décide donc de le faire patienter quelques minutes de plus en retouchant mon maquillage, espérant secrètement que les vibrations reprennent. En vain. Je finis par sortir des bureaux et le trouve, patientant sur le trottoir opposé, à me fixer d'un regard plutôt intimidant. Ok, il n'aime visiblement pas attendre. Et moi je n'aime pas être surprise. Un point partout, la balle au centre. Ou tout du moins c'est ce que j'espère. Je décide de détendre un peu l'atmosphère en présentant, avec mon air le plus innocent, de vagues mais charmantes excuses.

- Oh je suis navrée, je vous ai fait attendre ? Je n'ai pas vu l'heure passer.

- Tu n'as pas vu l'heure passer hein... Je te promets que tu vas sentir passer chaque minute de celle qui va suivre.

Ses yeux plantés droit dans les miens et un petit sourire sardonique aux lèvres, il appuie sur son écran tactile au moment où mon entrejambe se remet à trembler. Le sourire qui fleurissait sur ma bouche se fait un peu crispé, concentrée que je suis sur la mise en oeuvre de la meilleure poker face dont je suis capable. Je ne veux pas qu'il voit l'effet que ça me fait. Je croyais que je m'en sortais bien jusqu'à ce que l'intensité augmente et que le rythme change en petits à-coups réguliers. Je crispe ma main sur mon sac à main et retiens ma respiration. Ça s'annonce plus compliqué que prévu... 

InsoumiseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant