Chapitre 5 : Une journée de révélations

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Point de vue de Yoohyeon :

Je me réveille en sursaut, mon coeur battant encore fort dans ma poitrine, comme si je venais de sortir d'un cauchemar. Mais ce n'est pas un mauvais rêve qui m'a perturbée. Non, c'est la réalité, bien plus troublante que n'importe quel songe. Les souvenirs de la veille s'emparent de mon esprit, et je sens un mélange d'émotions me submerger, entre confusion, culpabilité et... quelque chose d'autre que je n'ose nommer. Comment j'ai pu laisser cela arriver ? Comment j'ai pu apprécier ce baiser ? Un baiser échangé avec la princesse Minji, celle qui, dans quelques jours ou plutôt quelques semaines, épousera mon frère, Jun-su. La culpabilité monte en moi, comme une vague que je ne peux refouler. Je devrais être heureuse pour lui, pour leur avenir, mais à la place, je ne ressens que colère et frustration. Comment Minji a-t-elle osé ? Pourquoi m'a-t-elle embrassée, alors que quelques instants plus tôt, mon père venait d'annoncer leur mariage devant toute la cour ?

Je me tourne dans mon lit, incapable de trouver une position confortable, les draps me paraissant soudain trop lourds. Minji. Ce nom hante mes pensées. Je ne comprends pas pourquoi elle agit ainsi avec moi. Pourquoi chercher à se rapprocher, pourquoi m'attirer dans cette spirale de confusion ? Je ferme les yeux, essayant de faire taire ces pensées. Mais rien n'y fait. Les images reviennent sans cesse, ce moment où ses lèvres ont touché les miennes, où j'ai ressenti une chaleur inconnue se répandre en moi. C'est insupportable. Je me sens trahie, à la fois par Minji et par mes propres sentiments. Et plus que tout, je me déteste de ne pas avoir repoussé ce baiser dès le début. Je soupire profondément, décidant alors de me faire une promesse. Je dois éviter Minji à tout prix. Je ne peux plus me permettre de ressentir cela. Pas pour elle. Pas pour la future épouse de mon frère. Je ne veux plus être en proie à ces émotions contradictoires qui ne font que me tourmenter. Minji est dangereuse pour moi, et je dois garder mes distances.

Une fois prête, je décide de faire l'impasse sur le petit-déjeuner. Je n'ai aucune envie de croiser le regard de mon frère ou celui de Minji. Je préfère m'isoler, loin des regards et des questions. Sans trop y penser, je me dirige vers la bibliothèque, un lieu où je trouve habituellement du réconfort. Peut-être qu'un livre pourra m'aider à comprendre ce que je ressens, à mettre des mots sur cette confusion qui m'empoisonne depuis hier soir. Je parcours les étagères, tirant quelques ouvrages au hasard, espérant y trouver des réponses. Mais rien ne semble correspondre à ce que je cherche. Chaque page tournée ne fait qu'accentuer ma frustration. Comment peut-il exister tant de livres, et pourtant aucun pour m'expliquer ce qui se passe dans ma tête et dans mon coeur ?

Soudain, un murmure attire mon attention. Je me fige, tendant l'oreille pour identifier les voix. Je reconnais celle de mon frère, Jun-su, et celle de Han Dong, ma servante et amie proche. Je me cache instinctivement derrière une étagère, écoutant leur conversation.

- Han Dong, je suis désolé...

La voix de mon frère est remplie de regret, ce qui m'étonne à peine. Je sais depuis deux semaines qu'il entretient une relation amoureuse avec elle, un secret qu'il m'a avouer après avoir appris pour le mariage que notre père à arranger pour lui avec Minji.

- Qu'est-ce qu'on va faire, Jun-su ? demanda Han Dong d'une voix douce mais triste à la fin. Comment je pourrais continuer ainsi, sachant que tu vas te marier avec une autre ?

Jun-su pousse un soupir lourd de désespoir.

- Je ne sais pas... Je ne veux pas te perdre, Han Dong. Mais je ne peux pas désobéir à mon père, tu le sais bien.

Mon coeur se serre à ces mots. Je connais mon frère mieux que quiconque, et je sais combien il est tiraillé par ce dilemme. Il est amoureux de Han Dong, cela ne fait aucun doute. Mais le poids des responsabilités familiales et les attentes de notre père pèsent lourd sur ses épaules. Je reste immobile, écoutant la suite de leur échange, ressentant à la fois de la peine pour eux et un étrange soulagement de ne pas être la seule à se débattre avec des sentiments interdits.

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