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Lya


Alors que nous rentrons, je le regarde s'endormir et cette image si douce contraste par rapport au monde dans lequel nous vivons en ce moment. Mais le voir ainsi me fait sourire, cela change de le voir si paisible alors qu'il n'y a pas si longtemps, il courrait entre les coups de feu pour me sauver la vie... 

Lorsque l'hélicoptère atterrit, la petite dors elle aussi. C'est donc délicatement que l'officier nous fait descendre de l'appareil avant de me désigner du doigt l'immense tente qui se dresse un peu plus loin avec la recommandation d'aller m'y présenter rapidement, car c'est là que se trouve toute mon équipe. Sans plus attendre je récupère ma petite puce puis me dirige vers l'hôpital de fortune, non sans prendre le temps de me retourner pour lancer un dernier regard au soldat dont je n'oublierai jamais le visage.

Dans ce genre de situation, on ne sait pas si les gens que l'on croise lors d'une journée aussi intense, seront là le lendemain. C'est triste de penser comme cela mais c'est notre quotidien, autant s'endurcir rapidement sinon on se fait bouffer. Il me rend mon signe de la main et cela me fait chaud au cœur.

Lorsque j'arrive sous la tente, la collègue qui m'a vue partir dans le bâtiment arrive pour prendre la petite et accessoirement, prendre de mes nouvelles. Elle semble hésiter entre m'engueuler et me faire un câlin, ce qui me touche. Je suis heureuse de revoir toute mon équipe mais je n'oublie pas pourquoi je suis là, je me remets donc vite dans le bain et commence par prendre des nouvelles des autres patients afin de me plonger à nouveau dans mon travail.

Malgré tout, rien n'arrive à chasser de mon esprit son regard mais je sais que d'une manière ou d'une autre, sa blessure l'amènera à moi...

***

Le lendemain, je me lève fatiguée. La nuit a été mouvementée et pas aussi réparatrice que je l'aurai espérée. Après être allée boire un café afin de retrouver un peu d'aplomb, je décide de retourner dans mon baraquement afin de prendre une douche bien méritée. Cette dernière m'aidera peut-être à reprendre du poil de la bête. J'apprécie l'attention que le capitaine de cette base a eue pour moi ; celle de me laisser un endroit rien qu'à moi. C'est chose rare, je m'en rends bien compte c'est pourquoi je fais mon possible pour sauver le plus de vie tant que je suis ici. C'est la moindre des choses que je puisse faire pour eux...

Il n'est que neuf heures mais le soleil tape déjà comme s'il était au zénith. Une fois à l'abri des regards indiscrets, je me déshabille puis file sous la douche. Je repense à la journée d'hier et je ressens de la déception lorsque je me rends compte que la seule chose que j'attends, c'est de le voir passer l'entrée de la tente médicale.

A l'instant où je sors de la douche, on frappe à la porte. Je me demande qui peut bien venir me déranger car je n'ai pas spécialement entendu d'alarme sur le camp.

— J'arrive !

Après m'être enroulée dans une serviette de bain, j'entrebâille la porte, juste assez pour remarquer que la personne qui se tient devant cette dernière est celui dont j'attendais désespérément des nouvelles.

— Bonjour, docteur, lance-t-il, un sourire à croquer plaquer sur le visage.

— Oh, bonjour Officier.

Je lui rends son sourire puis observe sa main ainsi que son bandage plein de sang.

— Je viens pour ça, mais je peux repasser si vous n'avez pas de créneau pour moi.

— Allez m'attendre sous la tente de soin, j'arrive dans cinq minutes.

— A vos ordres, Doc !

Lorsque je referme la porte, je m'adosse à cette dernière en fermant les yeux. Enfin... Je reprends rapidement mes esprits puis je me dépêche de me sécher. J'enfile ensuite un pantalon brun et un t-shirt blanc tout en laissant mes cheveux au carré à l'air libre.

Hell's LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant