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Sasha


Je me retrouve rapidement devant une porte fermée mais ça ne m'arrêtera pas. J'ai passé la journée avec des images d'elle, à m'imaginer la déshabiller et passer la nuit à lui faire l'amour. Voilà ce à quoi j'aspire, désormais. Hors de question que je la laisse partir comme ça. Déterminé, je tapote des doigts contre la porte, en espérant qu'elle m'entende et m'ouvre.

Miracle, cette dernière s'entrebâille. Bon, c'est déjà un début, à moi de faire en sorte qu'elle accepte de me laisser entrer.

— Un souci, officier ? demande-t-elle, surprise de me voir encore là.

— Si la compagnie ne vous gêne pas, ma tente est celle de droite. On peut échanger nos places, si vous voulez, chuchoté-je, l'obligeant à s'approcher pour bien entendre.

Elle se retient de rire puis chuchote à son tour en me prenant à mon propre piège.

— Moi qui vous croyais romantique, officier.

Cette fois, c'est moi qui lâche un rire gêné, en me rendant compte qu'elle a entendu toute la conversation qui se déroulait sous notre tente un peu plus tôt. Malgré tout, je tente le tout pour le tout et pousse très légèrement la porte pour voir si, par hasard, elle la laisserait s'ouvrir un peu plus.

— Bon, je vais être honnête, je ne suis peut-être pas là que pour la veilleuse...

Elle tient fermement la porte, même si je sens qu'en insistant un petit peu, je peux faire sauter cette barrière.

— Et si vous me disiez pourquoi vous ne voulez pas me laisser aller me coucher ?

Je ne peux pas m'empêcher de lui répondre du tac au tac car la perche qu'elle me tend est trop énorme pour que je passe à côté de l'occasion.

— Allez-y, je refermerai derrière vous une fois que j'aurai la certitude que vous dormez bien, soufflé-je, en maintenant néanmoins la même pression légère sur la porte qui la laissera s'ouvrir si elle choisit de la lâcher.

— Et pourquoi vous laisserais-je ce privilège ? Je ne vous connais même pas.

Je souris, profitant de la proximité du chuchotement pour venir caresser sa joue du bout de mes doigt, sans en dire plus. Ces traits qui expriment son caractère, sa tendresse, me fascine autant que ce corps que je rêve d'avoir pour moi. Elle ferme les yeux et à ce moment-là, je comprends qu'elle est à moi car elle relâche la pression sur la porte.

A cet instant, je fais descendre lentement ma main qui est posée au creux de son cou, tout en rentrant complètement dans la pièce. Mon pouce reste sur le coin de ses lèvres alors que mon buste vient se coller au sien. Son souffle s'écrase sur ma bouche tandis que mon autre main vient se placer sur sa hanche. Même dans l'obscurité, je sens son regard sur moi et je sais ce qu'elle attend de moi.

Je ne me fais pas prier et pose mes deux paumes bien ouvertes sur son bassin tout en la tenant avec fermeté, afin de lui montrer que j'ai réellement envie d'elle. Toujours dans le silence le plus complet, mes lèvres goutent enfin les siennes. Mon baiser est langoureux et expérimenté, elle me le rend avec la même envie tandis que le bout de ma langue cherche la sienne.

Je dois me retenir de ne pas l'entrainer directement sur le lit pour lui ôter ses vêtements sans même avoir pris le temps de fermer la porte correctement. Elle doit y penser aussi car sans quitter mes lèvres, elle me pousse contre celle-ci de manière à la claquer. Du bout des doigts elle tourne le loquet et lorsque j'entends ce bruit, je jubile intérieurement.

Il est temps pour moi de goûter à ce fruit dont j'ai tant rêvé... 

Hell's LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant