Jeudi 10 Octobre
- E V A -
Tous les médecins étant partis, je me retrouvais seule avec Joao.
Il avait insisté pour me tenir compagnie une bonne partie de la nuit et ne comptait pas bouger, visiblement.
Il était sur son téléphone, alors que je tentais de me remettre de ce qui s'était passé aujourd'hui.
Il était sur son téléphone, parce qu'il ne voulait pas en parler. Il ne voulait pas parler du fait que j'avais voulu me donner la mort.
Peut être qu'il m'en voulait tellement qu'il s'en irait, après être sûr que j'allais bien. J'espérais, ça ferait probablement moins mal.
Enfin moi ça me ferait très mal, lui je ne savais pas. Vu l'état dans le quel il était, j'étais persuadée que cela lui ferait mal aussi. On ne pouvait pas savoir, puisque j'étais pratiquement sûre qu'il resterait avec moi toute la nuit si il le pouvait. C'était lui même qui me l'avait dit, et j'avouais que cela me ferait très plaisir.
- João je...je suis désolée...
Je n'arrivais pas à me retenir de pleurer. C'était trop dur tout ça, je ne pouvais plus contenir toutes ces émotions négatives dans une seule personne.
- J'en pouvais plus de tout ça alors je me suis dit que c'était la meilleure façon de...enfin tu sais...
Il se jetait sur mon lit et n'hésitais pas un instant à me prendre dans ses bras.
J'étais bien, dans ses bras. Toutes ces idées noires ne m'assaillaient plus les pensées quand j'étais dans ses bras.
Il finissait par prendre toute la place et je me retrouvais affalée sur lui. Je n'étais pas sûre qu'il y ait meilleure endroit dans ce monde que celui là.
- Je te déteste tellement d'avoir fait ça...
Sa voix me faisait mal au cœur.
- Moi aussi je me déteste, moi aussi...
Je riais, mais en réalité je me détestais vraiment d'avoir fait ça. Je n'avais pensé qu'à ma petite personne, et pas aux autres. J'étais vraiment une horrible personne, et j'étais égocentrique en plus.
Je me détestais.
- Je te croirais plus jamais à chaque fois que tu rigoles. Parce que je pensais que t'étais heureuse et j'aurais jamais pensé que tu puisses avoir envie d'en finir.
Il me donnait encore plus envie de pleurer, parce qu'il n'avait plus confiance en moi. Moi non plus je n'avais plus confiance en moi, en réalité.
Et je pleurais à chaudes larmes contre son torse alors que sa main passait dans mes cheveux sans qu'il ne dise rien.
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Doente de você
FanfictionLa vie d'Eva n'a jamais été très facile. Passer la plupart de son temps à l'hôpital n'est pas facile à vivre, en effet. Il faut rassurer les personnes qui n'y croient plus, se battre pour sa vie et essayer d'y croire soi même. Mais qu'arrive t-il qu...