Chapitre 15 : Adrian

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Une semaine plus tard

Je relis pour la dixième fois, l'e-mail que m'a envoyé Emma. Je ne sais absolument comment réagir. Je n'arrive pas à croire qu'elle se retire aussi rapidement et aussi facilement. Le pire dans tout cela, c'est que je ne sais pas si je suis en colère ou non. D'un côté, c'est une bonne idée qu'elle décide d'arrêter les cours avec moi. Parce que, peut-être attirance, ce désir et cette folle envie de faire d'elle mienne, s'estompera. Mais aussi, je veux qu'elle reste, je veux pouvoir la voir chaque jour. Pouvoir mater son magnifique visage et son corps sexy. Remplir mes fantasmes avec des images indécentes d'elle. . .

Arrête-toi là Nestor !

Oh, putain de merde !

J'ai carrément cette fille dans la peau, et putain que j'aime ça !

Il faut que j'arrête de penser à elle, je sens que, si je continue, je vais perdre la tête. Cette fille est une putain de drogue, une sangsue. Quand on la goûte, on en devient addict.

J'éteins mon téléphone, et lève les pour finir par fixer le plafond. Je me demande qu'elle conseil m'aurait donné mon père, qu'aurait-il pensé de ma relation assez tordue avec mon élève. Est-ce qu'il me regarde de là où il est ? Et maman est-ce qu'elle est un peu fière de son fils ? Est-ce que je suis enfin devenu le fils qu'ils souhaitent avoir ? Est-ce que je suis à la hauteur ? Suis-je un bon fils pour eux ? Est-ce que je suis un bon père ? Un bon mari ?

Toutes ces questions n'auront jamais une réponse.

Si seulement vous étiez encore en vie papa, maman. Vous me manquez énormément. Que dois-je faire pour combler votre absence ? Non, que dois-je faire pour que cette douleur terrible qui réside dans mon cœur disparaisse ?

J'aimerai tellement leur dit ce qui se passe dans ma tête, leur raconter ma vie, mes regrets et mes peurs. Mais je ne peux pas, ils ne sont plus là. J'essuie les larmes qui ont coulé de mes yeux, sans que je m'en rends compte. Je décide d'appeler, la dernière personne au monde que je veux entendre la voix.

- Quelle surprise, je ne m'attendais pas à ce que tu m'appelles, cousin.

- On peut se voir ?

- Où ?

- Au restaurant chinois, qui est à Brixton.

- Ce vieux resto ?

- Oui.

- OK. Je serai là dans vingt minutes.

Je raccroche et pousse la chaise de mon bureau, avant de sortir de la salle de cours. Aujourd'hui, le cours, c'est fini très tôt. Je fais faire aux étudiants de première année passer un examen, ils sont finis très rapidement, donc je les ai libérés. Comme ils sont remplis d'énergie, cela commence à me fatiguer. Je ne suis pas fait pour gérer les ados.

Cela, fait quinze minutes que je suis arrivé, je l'attends. Je repasse en boucle ce que je compte lui dire, même si ça ne m'enchante pas, je n'ai pas le choix. Parce que si Eva, apprend que je ne lui ai pas informé, elle me tuera.

- Adrian !

Je relève la tête et la vois ; cheveux noirs, yeux bleu-gris, grande taille. Une allure de mannequin.

- Caterina Élisabeth III.

Elle s'assoit en face de moi et fait un geste à ces gardes du corps, en disant :

- Vous pouvez nous laisser.

- Bien, Votre Altesse.

Ils se tournent puis vont s'asseoir à une table pas loin de la note, ils font comme s'ils ne venaient pas de l'appeler « Votre Altesse ». En vrai, j'en ai rien à foutre. Mais je ne veux pas que les gens autour de nous sache qui je suis, ou qui elle ait. La dernière chose que je souhaite, c'est bien ça.

- Et toi, arrête de m'appeler comme cela.

- Ne me parle pas comme si j'étais l'un de tes chiens de garde, je réplique en ricanant.

- Tu n'as pas perdu ton insolence, à ce que je vois.

- Excuse-moi, ce n'est pas moi qui suis l'épousé du Prince William.

- Je suis fière de l'avoir épousé, crétin.

- Pauvre conne.

- Moi, une conne ?

- Exact.

- Pardon, mais ce n'est pas moi qui essaye d'oublier la douleur en me noyant dans le travail.

Touché. Mais je ne vais pas l'avouer, jamais.

D'une voix moqueuse, je reprends.

- Et qui est-ce qui m'a fait rencontrer la personne qui a créé cette douleur ?

- Putain ! Je me suis excusé plusieurs fois !

- Pauvre, chérie. Tu crois que je pardonne aussi facilement ? Elle fronce les sourcils, et l'air boudeuse elle soupir.

- J'ai vu juste, Caterina.

- Je sais que tu m'as pardonné.

- Ce que tu veux. Will, est-il au courant que tu es avec moi ?

- Oui. Il voulait venir, mais je l'en ai empêché. M'explique-t-elle.

- Tant mieux. Je réplique d'une voix froide.

- Tu sais, il essaye de s'excuser, alors arrête de te comporter comme un connard.

- Oh mon Dieu ! Est-ce qu'une insulte vient vraiment de sortir de la bouche cette belle et innocente princesse.

- Boucle-la, Nestor ! Et viens en au fait. Je lui lance un regard surpris, je suis étonné qu'elle ait deviné aussi rapidement. Quoi ?

- Je ne pensais pas que tu étais aussi intelligente.

- Te fou pas de ma gueule, et dit moi ce qui se passe.

Je soupire et lui raconte l'histoire à contrecœur. Je n'avais pas du tout l'intention de la contacter, quand je suis venu à Londres. J'avais prévu. Oui, j'ai préparé un plan. De comment, j'allais élever Leo, de comment nous essayerons de mener notre vie. Mais bien sûr, il a fallu que je rencontre Emma, que je commence à remettre en question ma vie. Et que je la recontacte pour lui parler de ma sœur.

- Pourquoi est-ce que tu ne me l'as pas dit ?

- Parce que c'est une affaire de famille.

Elle fronce les sourcils comme une furie. Elle va exploser.

- Une affaire de famille ? Tu te fiches de ma gueule-là ? C'est ma meilleure amie !

- Justement. C'est pour ça que je ne t'ai rien dit. Parce que là tout de suite, dis-moi, qui est le plus désespéré entre toi et moi ? Je prends une grande inspiration et reprends d'une voix plus douce. Caterina, je fais tout mon possible pour que mes hommes la retrouvent, si quelque chose de mal lui arrive, je ne pourrais jamais me le pardonner.

- Je sais. . . Désolé d'être aussi à cran. Ces temps-si, je me mets en colère très facilement.

- Tu n'es pas enceinte toi par hasard ? Je plaisante, avec un demi-sourire.

- Non, abrutie. 

Amour interdit (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant