Prologue

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Prologue

Paloma

Les ténèbres m'envahissaient à nouveau, me plongeant dans ce cauchemar récurrent.

Dans ce rêve, je revivais les moments les plus sombres de ma vie, comme un film projeté sans fin.
Je me retrouvais à

La Habana, Cuba,il y a 10 ans ,

cette ville autrefois si belle à mes yeux, mais qui est devenue un piège sans issue pour ma mère Maria, et moi.

Nous vivions dans un quartier défavorisé de Centro Habana, où les façades colorées cachaient la pauvreté qui régnait à l'intérieur. Les ruelles étaient étroites, les bâtiments délabrés, et le bruit incessant de la vie citadine masquait les cris étouffés de ma mère.

Notre maison était envahie par la présence oppressante de mon père, un homme cruel, dont la colère se manifestait par des coups, des injures, et une violence que ma mère et moi devions subir chaque jour.

Mon père était un alcoolique notoire.

Chaque soir, il rentrait ivre, ses cris et ses menaces résonnaient dans toute la maison.

Je me rappelle d'une nuit où il a éclaté de colère après une soirée arrosée.

Les murs tremblaient sous ses hurlements.

« ¡Eres una inútil Maria ! ¡Nunca haces nada bien! »
(Tu es une incapable Maria! Tu ne fais jamais rien de bien !) criait-il.

Ma mère, les yeux rougis par la fatigue et la douleur, tentait de garder son calme.

« Por favor, no grites, los niños están dormidos. »
(S'il te plaît, ne crie pas, les enfants dorment.)

Elle parlait de mon grand frère Carlos et moi. On était arrêté derrière la porte à les observer.

Mais il ne voulait rien entendre. Sa rage était incontrôlable.

Il la saisit par le bras et la projeta contre le mur, avant de la frapper.

Ma mère tomba au sol, mais se redressa avec une détermination féroce, comme si elle refusait de lui montrer sa douleur.

«Estoy harto Pablo, ya no quiero esta vida.»

(J'en ai marre Pablo, je ne veux plus de cette vie)

« ¡Vete de aquí, si no te gusta, vete! » (Va-t-en d'ici si ça ne te plaît pas, va-t-en !) hurla-t-il encore.

Ma mère essaya de le calmer, mais il était trop loin, perdu dans sa propre colère.

Elle sortit de leur chambre, le visage tuméfié, et vint me voir.

« Mamá, ¿estás bien ? »
(Maman, ça va ?) je lui demandai, les yeux embués de larmes, incapable de comprendre pourquoi la vie était si injuste.

« Sí, mi amor, todo va a estar bien. Vamos a salir de aquí, te lo prometo. » (Oui, mon amour, tout ira bien. Nous allons quitter cet endroit, je te le promets.)

Ma mère avait cette force intérieure qui me fascinait.

Elle n'avait pas peur de défier mon père, même si cela signifiait souffrir davantage.

Elle avait un plan. Elle savait qu'un jour, nous échapperions à cet enfer.

Mon oncle, qui vivait avec nous, était un homme étrange et distant.

Son comportement avec moi était ambigu. Il était là, dans la maison comme si de rien n'était , mais son regard et ses gestes me mettaient mal à l'aise.

The Moretti Legacy : Entwined in blood Où les histoires vivent. Découvrez maintenant