The Moretti Legacy : Entwined in blood

Chapitre 3

Je marche d'un pas rapide, le souffle encore court de la dispute avec Fabian.

Mes pensées s'entrechoquent dans un chaos que je n'arrive pas à calmer.

La colère bouillonne sous ma peau, mêlée à une vague de tristesse qui menace de m'engloutir à chaque instant.

Comment ai-je pu être aussi aveugle ?

Comment ai-je pu rester avec lui tout ce temps, à tolérer ses mensonges, son contrôle subtil qui, peu à peu, m'a étouffée ?

Chaque pas que je fais semble me ramener à ce moment où tout a éclaté.

Je le revois, debout devant moi, les yeux fuyants, incapable de me regarder en face.

Il niait tout, même alors que je tenais en main la preuve de son infidélité.

Fabian avait cette façon bien à lui de me faire sentir coupable, même lorsque je savais que j'avais raison.

« Tu t'imagines des choses », disait-il, la voix pleine de cette condescendance qui me rendait folle.

Je revois encore son sourire en coin, un sourire qui, autrefois, me faisait fondre, mais qui maintenant me dégoûte.

Je serre les poings, essayant de repousser ces souvenirs.

Je ne veux plus penser à lui, à tout ça. Je dois me concentrer.

Le travail, c'est ce qui m'a toujours aidée à évacuer les pensées noires, à me focaliser sur autre chose.

Mais aujourd'hui, c'est différent. La trahison de Fabian, sa voix, ses gestes, tout me revient en pleine figure, comme une gifle que je n'ai pas vu venir.

Les disputes défilent dans ma tête, chacune plus acerbe que la précédente.

Je me souviens de la première fois où il a levé la voix contre moi, comment il a retourné la situation pour que je me sente coupable.

Et moi, stupide, je suis tombée dans le panneau. Encore et encore. Il me répétait que j'étais trop jalouse, trop méfiante.

Que c'était moi le problème. Et je l'ai cru. Jusqu'à cette nuit, jusqu'à cette fichue vérité que je ne pouvais plus ignorer.

Je respire profondément en arrivant à la villa.

Le bâtiment imposant se dresse devant moi, silencieux, indifférent à la tempête qui gronde en moi. Je serre la sangle de mon sac, essayant de garder la tête haute.

C'est ici que je peux me ressaisir, que je peux trouver une sorte de répit, même temporaire.

Mais la honte ne me quitte pas. Comment ai-je pu le laisser faire ça ? Comment ai-je pu être aussi faible ?

Mon cœur s'alourdit alors que je me dirige vers l'entrée. Le silence de la villa m'enveloppe, me coupant du monde extérieur.

Ici, tout est ordonné, structuré. Il n'y a pas de place pour le chaos de mes pensées, pour le désordre que Fabian a laissé en moi.

Mais à chaque pas, je sens que cet ordre extérieur ne fait qu'amplifier le désordre intérieur.

Je pense aux derniers jours avec lui, à ce regard fuyant qu'il m'adressait de plus en plus souvent.

Je me rappelle de nos moments ensemble, de ses promesses, de ses caresses qui, maintenant, me paraissent fausses.

Pourquoi n'ai-je pas vu les signes plus tôt ? Pourquoi ai-je fermé les yeux sur l'évidence ?