Lorsqu'Emily et Alexander pénétrèrent dans l'Hôtel Séraphine, la jeune femme fut immédiatement saisie par l'atmosphère de luxe et de pouvoir qui imprégnait les lieux. Le grand hall d'entrée était une ode à l'opulence, avec ses moulures dorées, ses lustres en cristal et son sol en marbre poli.
Mais plus que la décoration somptueuse, ce fut l'armée de domestiques et de gardes présents qui marqua Emily. Ils semblaient être partout, s'activant à leurs tâches avec une efficacité silencieuse, telles des ombres au service de leur maître.
Consciente de sa nudité et de son état de saleté, Emily se sentit soudain misérable, indigne de fouler ce sol immaculé. Pourtant, alors qu'elle avançait timidement derrière Alexander, elle réalisa que personne ne lui accordait un regard. Les domestiques s'écartaient sur leur passage, la tête baissée en signe de soumission, tandis que les gardes fixaient un point devant eux, impassibles.
C'était comme si la seule présence d'Alexander suffisait à rendre Emily invisible, quantité négligeable dans ce monde régi par son autorité absolue.
Arrivé au centre du hall, Alexander fit signe à l'une des domestiques de s'approcher. C'était une femme d'âge mûr, au visage sévère mais non dénué d'une certaine bonté.
"Occupez-vous d'elle," ordonna-t-il d'une voix neutre. "Lavez-la et habillez-la. Je veux qu'elle soit présentable pour le déjeuner."
La domestique s'inclina respectueusement, avant de se tourner vers Emily. "Si mademoiselle veut bien me suivre," dit-elle d'un ton formel.
Puis, sans un regard de plus pour la jeune femme, Alexander tourna les talons et s'éloigna d'un pas vif, faisant signe à un membre de sa garde de le suivre. C'était comme si Emily n'existait déjà plus pour lui, simple détail réglé parmi tant d'autres.
La domestique guida Emily à travers un dédale de couloirs luxueux, jusqu'à une salle de bain à la décoration aussi somptueuse qu'impersonnelle. Là, elle entreprit de faire couler un bain, avant de se tourner vers la jeune femme.
"Je suis navrée, mais je dois m'acquitter de mon travail," dit-elle d'un ton neutre. "Le maître a dit qu'il était de ma responsabilité de vous assainir totalement."
Emily sentit le rouge lui monter aux joues, humiliée à l'idée d'être ainsi lavée comme un animal. Mais elle n'osa protester, devinant que la domestique ne faisait qu'obéir aux ordres.
Alors, avec une résignation teintée de honte, elle se laissa faire. La domestique la lava avec une efficacité clinique, frottant sa peau jusqu'à ce qu'elle soit d'une propreté immaculée. Pas une seule parole ne fut échangée durant le processus, rendant l'expérience encore plus déshumanisante.
Une fois le bain terminé, la domestique guida Emily jusqu'à une chambre attenante. "Vous trouverez des vêtements dans l'armoire," dit-elle. "Habillez-vous. Je viendrai vous chercher pour le déjeuner."
Lorsque la domestique quitta la pièce, Emily se retrouva seule face à l'immense dressing. En ouvrant les portes, elle fut saisie par l'abondance et la variété des tenues qui s'offraient à elle. Robes de soirée, tailleurs chics, jupes vaporeuses... Il y en avait pour tous les goûts et toutes les occasions, dans des étoffes plus luxueuses les unes que les autres.
Mais alors qu'elle parcourait des yeux cette débauche de vêtements hors de prix, une étincelle de rébellion s'alluma en Emily. Elle ne voulait pas se plier aux attentes d'Alexander, entrer dans le moule de la parfaite poupée. Elle était venue ici de son plein gré, certes, mais pas pour devenir un objet décoratif de plus.
Son regard s'arrêta alors sur un cintre un peu à l'écart. Là, presque dissimulé derrière les robes de cocktail, se trouvait un ensemble d'un genre différent. Un simple jean délavé, troué aux genoux, et un t-shirt noir à l'effigie d'un groupe de rock. Des vêtements ordinaires, presque incongrus dans cet univers de luxe et de raffinement.
Emily n'hésita pas une seconde. Avec un petit sourire de défi, elle enfila le jean et le t-shirt, savourant le contact familier du denim sur sa peau. Face au miroir, elle eut presque l'impression de redevenir celle qu'elle était avant, cette fille un peu paumée mais au tempérament de feu.
Elle laissa ses cheveux détachés, cascadant librement sur ses épaules. Pas de maquillage, pas de fioritures. Elle voulait qu'Alexander la voie telle qu'elle était réellement, sans fard ni artifice.
Lorsque la domestique revint la chercher, son expression surprise en disait long sur le caractère inattendu de sa tenue. Mais elle ne fit aucun commentaire, se contentant de la guider à travers les couloirs jusqu'à la salle à manger.
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Mieux vaut les chiens [DARK ROMANCE]
Novela JuvenilDans les rues sombres de la ville, Emily, une jeune femme brisée par la vie et ses addictions, croise le chemin d'Alexander Stone, un milliardaire solitaire et énigmatique. Désespérée, elle accepte son offre : en échange d'un toit, elle devient sa p...