Essoufflées et ruisselantes de la tête aux pieds, nous arrivons devant une vieille cabane branlante en bois. Rustique, c'est vrai, mais elle devrait tenir le coup le temps de l'averse. Nous nous y engouffrons aussitôt.
L'intérieur paraît bien moins usé que l'extérieur. On dirait une vieille cabane de chasseur.
Je sors de la poche de ma veste mon portable, et j'active la lampe torche afin d'étudier la pièce ; la pluie semble redoubler de puissance au dehors.
Par le faible faisceau de lumière je devine un divan abimé. Il y a aussi un bureau tout cassé et délabré sur lequel trône une lampe. J'appuie sur l'interrupteur et, au prix d'un immense effort, l'ampoule s'éclaire.
Le restant de la cabane est vide, hormis un tapis au pied du divan.
Je rejoins donc Charlie, qui s'était assise sur le divan ravagé.
-Comment tu te sens ?, me demanda t'elle.
Pour seule réponse, je m'affale sur elle. Je relâche chaque muscle de mon corps et me laisse tomber sur ses genoux. Les médicaments ont l'air de faire effet, je suis détendue à souhait.
"Un peu trop d'ailleurs."
Je voudrais me relever et m'excuser, mais Charlie me retient vers elle. Je l'interroge du regard quant à ce geste.
-Je suis très tactile...A vrai dire, ça ne me gêne pas que tu m'emploies comme oreiller de service.
Puis elle rit.
Un rire envoutant, plein de vie et de tendresse.
La pluie elle-même parût cesser afin d'écouter la mélodie de sa voix.
Je ne peux le nier désormais, je sais qu'il y aura quelque chose entre nous.
-Hey Maelyne ! T'es sûre que ça va ?
-Oui, oui désolée... je m'étais perdue dans mes pensées !
Elle sourit.
Et je découvrit qu'elle avait les dents de devant adorablement écartées.
"Les dents du bonheur " me dis je, et cette seule pensée me fit sourire intérieurement. Je ferme les yeux, le sourire de Charlie gravé sous mes paupières. Je suis en sécurité avec elle, dans cette cabane en ruine et sous l'orage : je me sens bien.
Et c'est la première fois depuis longtemps.
Je m'enfonce peu à peu dans le sommeil, bercée par le parfum délicat de ma nouvelle amie. Ma respiration s'est calmée, elle est désormais quasiment normale et régulière.
J'ai toujours la tête qui tourne, cela ne semble en revanche pas s'améliorer. Et sous mes paupières fermées, mes yeux bouillonnent. Je me sens comme atteinte d'une fièvre inexplicable. Mon front brûle, et pourtant, j'ai les mains complètement congelées. Ma main gauche se met à trembler de façon incontrôlable : mon avant-bras et secoué de contractions involontaires et se révélant particulièrement douloureuses.
"Riley !"
Je me redresse d'un coup, prise d'une panique soudaine. Charlie pose sa main chaude sur mon bras, mais je me dégage d'une secousse brutale. Je me laisse tomber par terre, les genoux tremblants et la respiration coupée, sur le plancher. Je sentis à peine des échardes s'enfoncer dans la peau de mes genoux.
-Riley... pourquoi je t'ai abandonnée là bas... , murmure je entre mes lèvres frémissantes.
-Maelyne... est ce que tu peux m'expliquer ce que tu racontes...? me chuchota Charlie d'une voix douce.
-Je...
***
-Je suis sincèrement désolée...
Charlie a l'air sérieusement touchée par notre "péripétie" jusqu'à l'hôpital. Car je ne lui ai raconté que cela, à partir de mon arrivée chez moi après ma fugue, jusqu'à mon départ de l'hôpital.
"Pas plus", me suis je promise. "-Je n'en parlerais plus à personne à part à Riley"
"Riley..."
A cette nouvelle évocation de ma petite sœur, mon cœur se serre douloureusement dans ma poitrine.
"- Maelyne...tu... Tu es très courageuse..." tenta de me consoler Charlie, en passant doucement ses bras autour de moi.
Étonnamment, je me laisse aller à son étreinte : je n'ai pas la volonté ni la force de la lui refuser. Elle m'a promis de m'accompagner voir ma sœur dès demain. Et je m'en veux terriblement de lui infliger ça... elle n'a rien à voir avec tout cela. Mais...cela peut paraître égoïste, pourtant ... je me sens plus sereine à l'idée qu'elle m'accompagne.
Je ferme les yeux quelques secondes pour me remettre les idées en ordre, puis les réouvres. Et quelque chose attire mon regard au sol. En effet, à même le plancher bancal du cabanon se trouve un paquet de cigarettes, qui à l'air peine entamé, à en juger par la mince déchirure du haut du paquetage.
Hésitante, je me lève et vais ramasser le paquetage. Et il est bel est bien plein, il ne manque que quelques bâtonnets.
Alors je retourne m'asseoir près de Charlie, le paquet de clopes à la main.
Elle l'observe, puis passe son regard du paquet à moi l'air interrogateur. Puis elle se décide à demander :
-Tu fumes ?
-Ouais, réponds je instantanément malgré le mensonge. Sans lui dire que j'en avais envie depuis trop longtemps, sans lui dire que je n'ai jamais réussi à m'en procurer.
Un silence pesant s'immisce dans la cabane. La pluie semble s'être calmée un peu, mais le tonnerre fait rage. Charlie me dévisage, les sourcils froncés.
-Tu es sûre Maelyne ?
Une pointe d'inquiétude semble percer dans sa voix. S'inquièterai t-elle sincèrement pour ma santé ?
Bien sûr que non ! souffle la petite voix dans ma tête.
Je préfère ne pas y penser pour l'instant et me contente de rétorquer le plus crédiblement possible :
-Bien sûr que je fume ! , je sors une clope du paquetage et le lui tends. Tu fumes pas toi ?
La suite est dans le prochain chapitre...
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Salut tout le monde !
J'espère que vous allez bien, que vous prenez soin de vous et des gens que vous aimez, car c'est très important et on a tendance à l'oublier bien trop vite.
Est-ce que vos rentrées scolaires ou dans le domaine du travail se sont bien passées ?
J'ose espérer que oui ! En plus, si vous êtes vous aussi dans un nouvel établissement ou emploi, je ne peux que trop bien savoir combien la rentrée a pu être stressante...
Je voulais vous faire passer un petit message, qui est que, du fait que je suis désormais au lycée , et que je rentres chez moi tard chaque jour, je ne peux pas écrire souvent. Je ferais de mon mieux pour écrire un chapitre par week-end lors des semaines de cours, mais rien n'est garanti.
J'ignore si vous tenez à connaître la suite de Butterfly, mais je suppose (et espère !) que si vous lisez ce chapitre, ce n'est pas par pur hasard et que vous suivez bien l'histoire au fur et à mesure de sa progression. (Par ailleurs, je suis ouvert.e à toutes sortes de suggestions concernant la suite de l'histoire ; alors si vous en avez n'hésitez surtout pas à les noter en commentaire ! Merci d'avance !!!!)
Sur ce, je vous souhaite une bonne journée/soirée/nuit/matinée, et à la prochaine !
(N'oublie pas de voter !)
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Butterfly
RandomMaelyne était une enfant joyeuse et assidue en cours, elle avait de bons amis et était très sage. Ses parents faisaient tout pour la rendre heureuse. Sa petite sœur et elle étaient très complices. Elles grandirent paisiblement jusqu'au mystérieux dé...