Chapitre IV*

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La peur s'empare de moi et sans réfléchir, je me mets à sprinter de toutes mes forces en direction de chez moi.

Je dois arrêter mon père avant qu'il ne blesse ma sœur !

Je fais de grandes foulées et manque à de nombreuses reprises de tomber.
Je cours à en perdre haleine, durant des minutes qui me paraissent interminables. J'aperçois au loin la cheminée fumante de chez moi. J'accélère le pas, à bout de souffle, et mon pied heurte une pierre. Je m'écrase au sol telle une crotte de chèvre, ma tête frappe violemment la caillasse et ma tempe se met à me brûler. J'y porte ma main et j'y devine du sang. Je viens de m'ouvrir l'arcade droite et le sang coule jusqu'à dans mon cou. J'ai mal.
Je me relève péniblement, prend appui sur mes jambes fébriles, et je me remets à courir.
Lorsque j'atteins enfin mon palier, tremblante et pleine de sang, j'hésite à entrer.

Mais un gémissement de douleur d'une personne que je connais trop bien me décide à pousser en trombe la porte de la maison, alors plongée dans le noir.
Je me précipite dans ma chambre et découvre un horrible spectacle : ma sœur, allongée et recroquevillée sur elle-même au sol, pleine de sang âcre ; et mon père, à genoux devant elle, couteau éclaboussé de sang à la main, qui la regarde d'un air satisfait.

"D'un air trop satisfait."

Je hurle soudainement, un cri d'effroi terriblement angoissant et puissant.

Ma tête tourne de plus belle. Je menace de m'écrouler mais tiens bon.
Mon père se lève et se tourne vers moi.

Il sourit ; le visage éclaboussé de rouge.
Il n'est pas lui.

"-PAPA ! je hurle, PAPA ARRÊTE !"

Il ne réagit pas.

Il s'avance vers moi, brandissant la lame rougie en l'air dangereusement.

Je fais un pas en arrière et trébuche, m'étalant sur le carrelage en marbre froid de ma chambre.

Les larmes montent. Je balbutie :

" PAPA REGARDE CE QUE TU AS FAIT À RILEY !!"

Il n'entend pas.

Il abaisse le couteau sur moi, me transperce probablement le bras gauche. Je sens ma veste se tremper de sang. L'humidité sanglante de mon vêtement me donne la nausée.

Son silence macabre me rend malade.

Il est possédé !

Il me répond enfin, tout en me plantant à nouveau la lame dans le corps et m'arrachant des hurlements de souffrance.

"- TOUT EST DE TA FAUTE !... TA MÈRE SAVAIT QUE TU ÉTAIS UN CAS DÉSESPÉRÉ !...
TU AURAIS DÛ RENTRER LORSQUE JE T'AI APPELÉ HIER SOIR ! TA SŒUR N'AURAIT PAS SUBI TA PUNITION !...."

***

Il fait noir.
Mes sanglots ont trempé mon oreiller blanc, j'ai le nez bouché et mal à la tête.
Il doit être une heure du matin et je ne parviens pas à trouver le sommeil :
j'ai envie de mourir...

Mon père est venu me trouver dans ma chambre, il dit m'avoir entendu pleurer.
"- Mae, c'est fini... On ne peut plus rien faire pour maman maintenant... Elle... est partie... Pour un monde meilleur... où elle n'a plus mal.."

Je m'en fiche. Il ne le comprend pas.
Je veux qu'elle revienne, j'ai besoin d'elle...

"Je vais la rejoindre..."

Mon père me prend dans ses bras et me console comme il peut : Jacob Diloy n'est pas le plus réputé pour calmer les adolescents en peine.

Il ne m'est pas d'une très
grande aide, mais il essaie au moins d'être utile pour une fois.
Malheureusement, il est très compliqué de consoler une adolescente qui perd sa mère, la veille de son seizième anniversaire...

Je suis inconsolable.

La seule personne qui aurait séché mes larmes est celle qui les a fait couler...

***

Je reprends connaissance sous une lumière trop blanche.
Lorsque mes yeux acceptent de s'ouvrir, je découvre avec horreur que mon corps est couvert de bandages blancs, mais avec des tâches couleur rougeâtre .
Je suis reliée à une poche de sang bordeau, ce qui me fait tourner de l'œil un instant. Une aiguille est insérée sous la peau de mon poignet et me transmet je ne sais quel substance qui me permet de survivre...

Puis j'aperçois ma sœur, dans le lit d'à côté, elle aussi couverte de bandages et reliée à des poches de toutes sortes de produits.
Je suis soulagée de la voir, de constater que son ventre se soulève.
Je tente de me lever pour la rejoindre, mais mes jambes refusent de m'obéir. Je suis cloîtrée sur le lit d'hôpital à attendre un miracle.

Soudain, la porte de notre chambre d'hôpital s'ouvre sur deux personnes que je ne reconnais pas tout de suite : mes grands-parents maternels.

Ils se précipitent à nos chevets pour nous enlacer.

Mais avant de leur adresser des salutations, ou des embrassades, ma bouche formule seule une question à laquelle je ne veux pas de réponse...

" Où est Jacob Diloy ?"

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Hi 🙂

J'espère que vous allez bien !

Que pensez vous de Jacob ? Chic type hein ! 😅

Qu'est-il devenu à votre avis ?

Allez, ciao !

(PS. Oublie pas de voter 🙃😉)

ButterflyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant