La tête appuyée sur les cuisses de la jeune femme, Jeongin se laissait bercer par les tendres caresses qui venaient calmer la peur qui ne cessait de grandir en lui. Il se sentait léger et somnolent sous sa main maternelle, il en avait même oublié la raison de leur présence dans cette maison chaleureuse. Une douce odeur de lavande s’y dégageait, s’accordant parfaitement avec l’ambiance qui régnait dans le grand salon. Le jacinthe des décorations s'harmonisait parfaitement avec le jaune pâle des quatre murs qui les protégeaient. C’était léger et réconfortant. C’était tout ce dont Jeongin avait eu besoin depuis le départ de son grand-père, il l’avait toujours protégé au péril de sa vie. Il avait retrouvé une famille aimante et chaleureuse auprès de cette femme et de son mari, celui-ci était de moins en moins présent rôdant à l’extérieur. Jeongin était reconnaissant d’avoir une place auprès de cette famille et de ses deux frères de cœur, Seungmin et Wonpil.
Son regard ne pouvait se décrocher des lampadaires du village qui décoraient la rue des plus sombres. Grand-père Yang l’avait, pourtant, interdit d’observer l’extérieur lors d’une nuit aussi noire que celle-ci. Il avait cette peur irrationnelle que ce geste attire l’attention du loup qui rôdait dans les parages, cherchant une prochaine proie pour son repas. Les mains appuyés sur le rebord de la fenêtre, Jeongin se laissait submerger par le doux son des grillons qui chantaient une douce berceuse, sans se préoccuper des sages mots de sa figure parentale. Son attention se détourna vivement lorsqu’il entendit son prénom dans un murmure faible et il s’était tourné vers le corridor un moment. Il avait poussé le rideau de soie pour cacher, une nouvelle fois, la fenêtre placardée de bois et avait tendu l’oreille.
Il s’était laissé porter par la voix qui l’appelait, franchissant la porte de cette chambre bien petite qui lui appartenait. Lorsqu’il rejoignit l’emplacement, il jeta un regard des deux côtés ni voyant rien. Il n’y avait personne et le jeune garçon sentis une curiosité étrange s’emparer de son être, mais un bruit de craquement l’arrêta soudainement. Une vive douleur s’enfonça contre la plante de son pied dénudé et il se recula aussitôt. Il frotta la surface douloureuse et y récolta le léger liquide qui venait s’y échapper, avant de déposer à moitié son pied sur le sol frais. Il se pencha curieux de rencontrer l’objet mystérieux constitué d’une matière naturelle et remarqua assez vite qu’elle était faite de paille séchée. Ce matériau était un des plus populaire à Galodeung et la forme ne mentait en aucun cas, c’était bien une flèche qui avait été tirée.
- Tu ne dors pas ? Le vieil homme à la peau ridé l’avait fait sursauter, le forçant à cacher l’objet qu’il venait de trouver derrière lui.
- Je pensais que tu m’avais appelé…
Les longues phalanges de Sooji caressait sa tignasse noire dans une compassion qui lui était propre. Rien qu’à cette vision de bonheur qui submergeait le renard, Seungmin en fut jaloux. Il aurait bien aimé profiter d’une caresse de ce genre. Chan vint briser le silence de la pièce, ouvrant la porte à la volée et déposa son fusil de chasse sur le comptoir. Il retira ses chaussures couvertes de crasse avant de venir les saluer, embrassant sa femme d’un geste délicat. Il savait que sa fiancée détestait quand il venait souiller la propreté de leur maison et il faisait son possible pour ne pas rendre sa vie désagréable. Déjà qu’elle avait quelques problèmes avec l’enfant qu’elle portait en elle. Il préférait rester silencieux le plus possible et prenait soin d’elle, attendant de voir sa famille s’agrandir.
Il caressa la tête de Sooji dans une douceur inconditionnel avant de se pencher près de Jeongin tel un père inquiet. Pour le noiraud, le chasseur était cette figure parentale des plus précieuses. Il avait passé un temps incalculable à prendre soin de lui comme son propre fils alors qu’ils n’étaient pas si éloignés en matière d’âge. Peut-être que Chan retrouvait en Jeongin une âme d’enfant dont son instinct lui criait de le protéger à n’importe quel prix. Sa paume s’était couchée sur la joue blessée du garçon et lorsqu’il avait rencontré les pupilles chaleureuses de Jeongin, il lui avait murmuré quelques mots.
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Streetlight •《 Yang Jeongin 》 ✓
FanfictionLe village de Galodeung abritait une malédiction qui depuis plusieurs génération faisait régner la terreur lors du crépuscule. -▪︎ Lorsque la nuit tombe tous les villageois s'endorment et les loup-garous peuvent ouvrir les yeux pour choisir leur pr...