Streetlight •《 Yang Jeongin 》 ✓

Gibbeuse croissante ▪︎ 04 🌔

Jeongin n’était qu’un enfant lorsqu’il était venu rejoindre son grand-père au village de Galodeung, suite aux millions de querelles qui déchiraient sa famille. Il n’avait que dix ans quand il avait posé le premier devant ces gigantesques lampadaires, sans même se rendre compte de la malédiction qui les suivait depuis bien longtemps. Cette malédiction liait tous les dons que possédaient chacune des familles du village, comme celle des sorciers et des diseurs de bonne aventure à chaque génération. Le chaperon était un être innocent et en quête d’un nouveau départ depuis la dernière dispute avec ses parents, celle-ci l’avait énormément blessé. Il avait alors contacté son grand-père qui lui avait offert de l’élever jusqu’à sa maturité. Le vieil homme était même venu le chercher de l’autre côté de la frontière du village pour l’aider à faire le chemin. Monsieur Yang, répondant au prénom de Dongyeol, était sans aucun doute le meilleur guide concernant la forêt. Il connaissait les moindre recoins, les moindres plantes et leurs utilisations. On aurait pu le comparer à une encyclopédie, puisqu’il semblait connaître tous les moindres détails par cœur.

Jeongin était en besoin de nouveauté et il avait été servi dans ce petit endroit qui lui semblait chaleureux. Les lampadaires du village lui avaient plu, dès les premiers instants, et il s’était toujours demandé quelle atmosphère ils auraient pu proposer lors d'une nuit fraîche, une douce nuit apaisante. Cette question n’avait finalement jamais eu de réponse et encore aujourd’hui, Jeongin ne savait même pas comment les décrire autrement que d’étrange pour sa personne. Lorsqu’il était arrivé à Galodeung, il avait eu la chance de rencontrer Chan en premier. Le garçon n’étant pas encore avec sa femme, il la charmait plus les jours avançaient et Jeongin avait pu voir l’avancement de leur magnifique relation.

Puis fut venu sa rencontre avec Seungmin et Wonpil, les jumeaux du village. Au départ, le noiraud n’avait nullement apprécié le châtain qui lui causait plus de problème et qui ne cessait de l’énerver. C’était comme s’il était le jumeau diabolique des deux et le plus jeune n’avait cessé de l’éviter pour un temps bien indéterminé. Sauf qu’avec le temps, il avait aussi appris à l’aimer autant qu’un frère. Il y avait aussi Jisung et Minho, les deux inséparables qui travaillaient avec leurs parents dans la boutique de médecine naturelle. Ils étaient, bien-sûr, à peine plus âgés que Jeongin, mais ils étaient d’une bonté immense envers lui qu’il ne s’était jamais senti mal à l’aise en leur compagnie.

Hyunjin de la grande salle violette de divination et sa petite sœur Yeji qui travaillait au salon du village, qu’on leur avait laissé quand leurs parents avaient perdu la vie pour cause du loup-garou, étaient aussi étaient de bonne foi. Il y en avait eu tant d'autres qui avaient toujours souri au petit chaperon qui semblait prendre la vie bien plus facilement dans cette partie du monde. Le fils du prêtre, Sungjin, qui était maintenant le maire, l’avait même fait rencontrer ses quatre autres amis.

Finalement il y avait eu « lui », celui qui l’avait fait frémir, celui qui avait attiré son attention d’un simple regard. Ce garçon qui était venu le voir un énorme sourire aux lèvres dans l’espoir de se présenter au petit-fils de Dongyeol. Un nouvel ami, s’était-il sûrement dit? Mais bon dieu qu’il ne savait pas à quel point, rien qu’un seul touché ou qu’un seul sourire avait chamboulé le jeune garçon. Celui-ci s’était retrouvé en face de son amourette sans même savoir lui répondre son propre prénom. Le noiraud dégageait quelque chose de mystérieux, de sombre et de doux à la fois, un sentiment qu’il n’avait jamais cru bon de percevoir chez un inconnu. Hélas, il en était déjà bien trop obsédé avant d’avoir pu s’y reculer.

- Comment t’appelles-tu ?

Le noiraud l’avait regardé de ce même rictus qui déformait son faciale doucement et une chaleur grimpa rapidement contre les pommettes du chaperon. Il s’était caché derrière son grand-père, de peur de dire une bêtise, et sur le coup le vieil homme n’avait pu s’empêcher de le trouver complètement adorable. Il n’était plus cet enfant rempli de curiosité, mais un adolescent en pleine croissance et malheureusement, la gêne ne s’était pas réduite.