Gibbeuse décroissante ▪︎ 06 🌖

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- Jeongin parle-moi je t’en supplie, dis-moi quelque chose. Changbin lui avait retenu le bras et le chaperon ne put que lui offrir un regard terrifié qui lui brisa le cœur en mille morceaux.

Cette odeur de pin et de rosée du matin, cette odeur qui le suivait depuis maintenant trop longtemps venait de ce garçon. Le bleuté avait senti son cœur tomber encore plus bas quand Jeongin avait échappé son panier au sol, faisant un pas vers l’arrière. Il tremblait dans cette peur horrible qui le laissait dans une confusion des plus grandes. Bien-sûr qu’il ne lui faisait pas confiance, il l’avait abandonné quand ils avaient commencé à se connaître et il l’avait évité comme la peste depuis ce jour. Pour le chaperon, cela semblait révéler beaucoup de choses qui n'étaient forcément bonnes.

- Ne me touche pas… Il avait retiré son bras dans un tremblement et il avait reculé la plante de ses pieds pour les séparer encore plus. Il s’était penché pour attraper son panier et il avait retenu sa respiration. L-Laisse moi tranquille.

- Pourquoi est-ce que tu agis de cette façon… Je veux simplement m’excuser. Il aurait voulu comprendre ce qu’il se passait dans sa tête, il aurait voulu arranger les choses parce qu’il l’aimait énormément. Hélas, il fallait être des plus réalistes, le noiraud lui en voulait de tout son être entier.

- Tu m-me fais peur…

Un coup de poignard était ce qu’il avait ressenti quand les mots du garçon qu’il avait toujours bien plus qu’apprécier n’avaient rejoint ses oreilles. Il détestait cette douleur qui s’enfonçait dans sa poitrine et il serra les dents, essayant de la faire disparaître. Le renard avait pris une nouvelle fois la fuite, sentant son organe vitale s’accélérer dans une crise qui recommençait. Il ne pouvait s’empêcher de penser que Changbin avait été celui qui avait tué tous ces malheureux innocents et qui l’avait même blessé.

Changbin avait tué son grand-père, le seul homme qui l’avait abrité quand sa famille n’était même plus capable de le faire. Ses pieds l’avaient mené dans la rue principale sans savoir pourquoi, la peur se frayant un chemin dans ses entrailles. Il paniquait et ne savait plus quoi penser, ses oreilles bourdonnaient dans un bruit horrible alors qu’il laissait ses larmes s'échouer contre ses joues rougies. Sooji qui l’avait aperçu de loin s’était approché de lui, les sacs de courses dans les mains, elle les avait laissé tomber pour prendre le garçon dans ses bras tel une mère qui aurait voulu réconforter son enfant.

Du sang, du sang sur le sol, sur les murs et cette bête immonde qui le regardait avec ses yeux aussi rouge que le sang. Le noiraud n’avait pas compris, il ne savait pas pourquoi tous ceux qu’il aimait étaient, désormais, déchiquetés devant ses yeux alors que les griffes de la bête avait récolté quelques morceaux de chair. Il avait tout simplement espéré revoir Jeongin un jour même s’il savait que sa fin approchait à grand pas. Quelle idée de vivre aussi reclus du village ? Sa famille avait eu beau être des forgerons face à cette créature, elle n’avait rien pu faire pour se défendre. Le loup-garou avait sorti les crocs s’approchant de sa silhouette dans une envie meurtrière et le noiraud avait senti ses muscles se figer. Il n’avait déjà plus la chance de s’enfuir. Son dos avait rencontré le mur derrière lui, alors que sa voix s’était coupée dans un cri qui avait déchiré la nuit.

- Je t’en prie… Épargne Jeongin. Il aurait espéré que sa dernière volonté ne vienne pas se retourner contre lui, hélas. Le noiraud avait espéré que la créature ne puisse lui offrir ce dernier voeux, s’il avait su…

- À la seule et unique condition… Appartiens-moi.

Sa tête qui s’était penchée plus tôt s’était relevée lorsqu’il avait entendu la voix du loup se perdre entre les quatre murs. Sa frayeur s’était transformée en curiosité malsaine, puisqu’il ne pourrait jamais le pardonner d’avoir anéanti sa famille.

Streetlight •《 Yang Jeongin 》 ✓Où les histoires vivent. Découvrez maintenant