CHAPITRE 18

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#GRACE

La journée a débuté avec une certaine lueur sombre peignant le ciel qui d'habitude est d'un bleu-ciel lumineux, et les nuages d'un blanc éclatant tout comme le ciel, ont pris une teinte grisâtre.

Lunettes sur le nez, je feuillete les documents éparpillés sur ma table de bureau en soupirant.

Cela fait déjà quelques heures qu'elle est partie. Je ne peux m'empêcher de ressasser nos adieux précipités, son expression préoccupés et essayant à tout prix de camoufler ce qui pourtant était bien marqué sur son visage, la peur. Cette même peur que ses yeux réfletait le jour où je l'ai rencontré, sur ce banc au plein milieu de la nuit la plus froide que j'avais vécue de tout ma vie...

Un vent glacial soufflait au crépuscule de ce jour enneigé, me faisant frissonner jusqu'à l'âme.

J'ai toujours détesté l'hiver, pour bien de raisons, et encore ce jour, je ne pouvais m'empêcher de râler pour la enième fois depuis ma sortie de l'hôpital.

Ma journée de travail m'avait déjà assez épuisé et sur mon calvaire, on y rajoutait la température la plus basse possible. C'était l'enfer!

Heureusement j'avais reçu l'appel d'une de mes anciens amies qui m'invitait à boire dans un bar qui ouvrait non loin de chez elle, chose que j'acceptais avec joie. Surtout que le lendemain c'était le samedi, et j'avais prévue de me reposer juste pour ce week-end.

Mon rythme de vie n'était centré que sur mon travail, la gérance de cet hôpital psychiatrique était ma priorité, même si elle était presque en ruine.

J'avais eu plusieurs fois droit à des avis négatifs, des découragements venant de mes proches et amis. Après la mort de mon mari, j'ai pris les rênes de cet établissement qui autrefois était plus qu'un simple lieu où on acceuillait des fous de tous genres. C'était un foyer chaleureux pour ceux qui le monde considéraient comme différents et qu'on rejetait.

Nous avons aidé plusieures personnes à se reintégrer dans la société, à se libérer de leurs traumatismes et à profiter de la vie, la vraie vie.

Mais depuis que les problèmes politiques ont commencé à surgir, nous qui sommes des fonctionnaires du gouvernement, en avons aussi subi les désastres, jusqu'au point de ne plus recevoir nos dûs.

Plusieurs de mes collègues ont fait bagages et d'autres continue de désister de jour en jour.

Des patients continuent d'affluer, cependant les soins ne sont plus comme ils le devaient.

Toutefois, je refuse d'abandonner ces personnes en détresse. Étant que médecin, j'avais fait le serment de sauver des vies, et cela même si les circonstances essaient de m'en empêcher.

Je marchais en cogitant encore sur ce trottoir plein de neige que j'ai reçu l'appel d'une de mes anciennes amies.

Elle m'invitait dans son bar qu'elle venait d'ouvrir pour boire et sûrement ressasser le passé.

Une invitation que j'acceptais avec joie.

Et comme je m'y attendais, l'ambiance était plutôt jovial. Nous avons parlé pendant pas mal d'heures et lorsque je me sentis un peu ivre, je decidais de rentrer chez moi. Au même moment, mon amie ferma son bar et ensemble on avait pris la route vers le parking pour prendre sa voiture.

C'est interdit de conduire après avoir bu, mais en ce moment-là, je ressentais le besoin d'être hors-la-loi. Je voulais absolument faire une bêtise pour me sentir mieux.

J'avais besoin de rire de moi-même d'une certaine manière.

Le blanc de la route était horrible pour moi, et je le voyais partout pour ne rien arranger. Jusqu'à ce qu'une silhouette rouge grelottante étendue par terre sous un lampadaire, attire mon attention.

I CAN'T FORGET YOUOù les histoires vivent. Découvrez maintenant