chapitre 14

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Eden s'agenouilla auprès d'Ana, qui était effondrée, les larmes coulant sans relâche

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Eden s'agenouilla auprès d'Ana, qui était effondrée, les larmes coulant sans relâche. Son cœur se serra à la vue de cette détresse familière, celle-là même dont elle peinait encore à se libérer. Elle se souvint de Tom, de la manière douce mais ferme dont il l'avait soutenue dans la salle de bains. Elle prit doucement la main d'Ana et la posa contre sa poitrine.


 — Respire avec moi, murmura-t-elle avec douceur. Concentre-toi sur ma respiration. Mattheo, aide-moi à la relever.


Eden glissa son bras sous celui d'Ana, déterminée à ne pas la laisser dans cet état au milieu de la foule. Mattheo, avec un geste aussi prompt que protecteur, attrapa l'autre bras d'Ana, et ensemble, ils réussirent à la remettre debout. Une fois sur ses pieds, Eden sortit la fleur qu'elle avait achetée quelques instants plus tôt et la lui tendit avec douceur, tentant de lui offrir un sourire rassurant.


— Respire son parfum, dit Eden doucement. Ça va t'apaiser un peu.


Tandis qu'Ana portait la fleur à son visage, Eden ôta sa cape et la drapa sur les épaules tremblantes de la jeune fille. Le froid saisit immédiatement Eden, mordant sa peau, mais elle l'ignora. Son geste n'eut qu'un impact éphémère, car bientôt, elle sentit une chaleur réconfortante l'envelopper, Mattheo avait posé sa propre veste sur ses épaules. Elle leva les yeux vers lui et lui sourit, en guise de remerciement silencieux.


— On devrait rentrer, dit Mattheo en jetant un regard vers le ciel qui s'assombrissait.


Eden acquiesça avant de frotter doucement l'épaule d'Ana, la gardant contre elle. Ils marchèrent en silence jusqu'au château, sans qu'Eden ne pose la moindre question. Lorsqu'ils atteignirent enfin la chaleur accueillante du hall, la rouquine s'arrêta et se retourna vers Ana.


— Tu veux aller à l'infirmerie? demanda-t-elle doucement.


Eden ne pouvait se résoudre à abandonner Ana dans cet état, ce serait cruel. La petite blonde secoua la tête, refusant l'idée d'aller à l'infirmerie, et Eden l'attira doucement contre elle. Elle ne sut combien de temps elles restèrent ainsi, dans cette étreinte réconfortante, mais bientôt, la voix autoritaire de la professeur McGonagall résonna dans le couloir, teintée de colère. Eden entendit distinctement le prénom de Theodore. 

Elle redressa la tête et vit un petit groupe approcher. Theo était dans un état pitoyable, comme s'il s'était battu ou bien qu'il était trop saoul pour tenir debout. Eden guida Ana plus loin pour leur offrir un peu de tranquillité, jetant un regard à Mattheo pour lui indiquer qu'il pouvait rejoindre son meilleur ami, elle s'occuperait d'Ana.


— Viens, on va dans mon dortoir, proposa Eden d'une voix douce. Je ne peux pas te laisser seule comme ça.


Sa voix était apaisante, pleine de compréhension. Elle savait à quel point la vie pouvait être impitoyable. Eden posa délicatement une main sur la joue d'Ana et essuya quelques larmes, plantant son regard bienveillant dans celui de la jeune fille.


— Peu importe ce qui s'est passé, murmura-t-elle, ça finira par passer. La douleur reste, mais elle deviendra plus supportable, je te le promets.


— Ça fait tellement mal, sanglota Ana.


— Je sais, murmura Eden. Tu as l'impression que ton cœur va exploser, qu'il va s'arrêter ou qu'il va continuer à te faire souffrir, mais crois-moi, c'est passager.


Tenant fermement Ana par la main, Eden la guida doucement jusqu'à son dortoir. À l'intérieur, la chambre était en désordre, un reflet du chaos qui régnait parmi les filles qui la partageaient. Malgré tout, Eden mena Ana jusqu'à son coin, propre et soigneusement rangé. Elle retira la veste de Mattheo et s'assit sur son lit, entraînant Ana à ses côtés.


— C'est un Mangemort, sanglota Ana d'une voix tremblante. Le garçon dont je suis amoureuse... C'est un Mangemort. Il a rejoint une cause qui veut tuer des gens comme moi, les demi-sorciers. Theo...


— Je sais, répondit doucement Eden en la serrant de nouveau contre elle. Écoute, je vais te confier un secret. Je ne peux pas te dire comment je le sais, mais il y a beaucoup de Mangemorts parmi les Serpentards. Pourtant, ils ne l'ont pas tous voulu. Certains n'ont tout simplement pas eu le choix. Ils l'ont fait pour protéger leur famille, leurs proches. Les ténèbres ne les ont pas tous attirés par choix.


Eden passa une main délicate dans les cheveux d'Ana, écartant quelques mèches humides de larmes. Son sourire triste trahissait une profonde empathie, un désir de protéger cette fille qu'elle connaissait à peine mais dont la douleur lui paraissait trop familière. Elle voulait la réconforter, la garder à l'abri de ce monde cruel.


— Je l'aime tellement, murmura Ana. Mais j'ai l'impression d'avoir été manipulée.


— Je comprends, répondit Eden doucement. Mais en ces temps sombres, il est parfois nécessaire de savoir pardonner. On ne sait jamais ce qui peut arriver.


— Tu as probablement raison, soupira Ana avec un sourire triste. Il a toujours été si... romantique. Malgré ses airs de dur devant les autres, avec moi, il est tellement doux.


Eden sentit une boule se former au fond de sa gorge. La façon dont Ana parlait de Theodore, ce regard brillant d'étoiles et d'espoir... tout cela lui était étranger. Elle détourna les yeux, se répétant que l'amour était stupide, source de souffrance. Elle ne voulait pas s'attacher, pas comme ça. Inspirant profondément, elle prit la main d'Ana dans la sienne, cherchant à la rassurer.


— Ma mère travaillait dans un endroit merveilleux, dit Eden. Elle étudiait les étoiles. Il existe une fleur de cristal, une sorte de magie qui révèle si le cœur est pur. Si tu veux, je pourrais t'apprendre le sortilège, et tu verras ce que cache vraiment le cœur de Theodore.


— Je ne veux pas t'embêter, murmura Ana d'une petite voix.


— Eh, ça ne me dérange pas, répondit Eden avec un sourire chaleureux. Tu peux rester dormir ici ce soir. On fera une soirée pyjama, on mangera des bonbons, et on parlera si tu veux. Ou on restera juste silencieuses, c'est comme tu préfères.


— Merci beaucoup, Eden. Tu es vraiment gentille, souffla Ana avec reconnaissance.


— Ne me remercie pas, c'est normal. Entre filles, il faut s'entraider. Crois-moi, la solitude... ça peut vraiment tuer, répondit Eden avec une amertume à peine voilée.


Et elle, elle savait qu'elle mourait à petit feu.

𝐜𝐫𝐢𝐦𝐬𝐨𝐧 𝐥𝐢𝐞𝐬 → 𝑟𝑖𝑑𝑑𝑙𝑒 𝑏𝑟𝑜𝑡ℎ𝑒𝑟𝑠Où les histoires vivent. Découvrez maintenant