chapitre 16

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Les jours suivants, Mattheo tentait de jongler entre gérer Theodore et surveiller Tom. Il gardait un œil sur son frère à distance, sentant que quelque chose se tramait, qu'il risquait de s'en prendre à Eden. Il voyait bien l'obsession grandissante de Tom pour elle et ça le rendait malade. De son côté, Eden n'évoquait jamais Tom. D'ailleurs, elle avait à peine adressé la parole à Mattheo depuis qu'elle passait la majorité de son temps avec Ana. Même si la rouquine semblait avoir intégré Ana dans son quotidien, elle peinait toujours à retrouver son équilibre. Elle pouvait lire la déception dans le regard de ses professeurs, mais rien n'y faisait. La seule échappatoire qui lui apportait un semblant de répit était la drogue que Mattheo lui avait fournie.

Lorsqu'elle consommait, tous ses problèmes semblaient s'évaporer, et elle se laissait porter sur un nuage d'euphorie. Mais à chaque fois que l'effet s'estompait, le retour à la réalité était d'une brutalité insupportable, pire encore à chaque fois, la poussant à en abuser davantage. Ayant épuisé la potion que Mattheo lui avait donnée, elle n'avait pas osé lui en redemander. Désespérée, elle s'était tournée vers Cormac, acceptant de l'embrasser en échange d'une nouvelle dose. Quant à Tom, elle l'évitait soigneusement, redoutant de croiser son regard et d'y lire la déception. Elle était censée être unique à ses yeux, la meilleure, mais elle craignait qu'il finisse par se détourner d'elle et jette son dévolu sur une autre.

Même s'il n'y avait aucun sentiment, qu'elle devait se servir de lui, elle avait besoin de se sentir unique. Ce jour-là, Eden entra en classe, décoiffée et le visage pâle pourtant, les garçons l'observèrent comme un morceau de viande appétissant. Elle s'excusa pour son retard sans un regard pour Tom et s'assit dans le fond. Ron lui fit un léger sourire, il avait toujours été gentil et continuait de l'être même lorsqu'elle lui avait dit, la veille, qu'elle voulait arrêter de coucher avec lui. La jeune fille lui répondit à peine, sa jambe bougeant frénétiquement et les pupilles dilatées.

Cependant, fidèle à elle-même, Eden prit une grande inspiration et tenta de se ressaisir. Elle sourit à Joshua lorsqu'il se retourna vers elle et prit des notes consciencieusement, bien que sa jambe ne cessât de trembler nerveusement. Même si cela le rendait fou de l'admettre, Tom était inquiet. Au début, il avait été en colère qu'Eden l'ignore sans parler de ses notes lamentables mais son état commençait vraiment à l'inquiéter. Mais son état devenait de plus en plus alarmant, et il sentait que quelque chose n'allait pas. Pourtant, il restait silencieux, haïssant l'idée même de s'inquiéter pour elle.

Tom poursuivit son cours, aussi stoïque et froid que d'habitude. Il ne restait qu'une demi-heure de cours lorsqu'une boulette de papier atterrit sur le pupitre d'Eden. Elle la déplia, découvrant un dessin obscène la représentant. La colère, la lassitude et le chagrin l'envahirent, mais elle ne laissa rien paraître. Sans un mot, elle leva les yeux et tendit son majeur à Seamus, qui, sans se démonter, pointa Dean du doigt.


— Allez, Eden, murmura Dean avec un sourire narquois. On a entendu dire que tu avais passé la nuit avec le frère de Dubois. Je te paie, si tu veux.


Eden n'était pas réellement en colère contre eux. Elle savait que ces deux garçons, encore vierges, cherchaient simplement à se sentir comme les autres, ceux qui se vantaient déjà d'avoir couché avec des filles. Mais cela devenait épuisant de toujours être leur cible. Arborant son plus beau sourire, elle planta ses yeux dans ceux de Dean.


— Désolée, dit-elle, tu n'as pas assez d'argent pour ce que je vaux.


Tom, en retrait, crispa la mâchoire en observant la scène. En silence, il murmura un sortilège d'attraction et fit voler le morceau de papier jusque dans sa main. À la vue du dessin obscène, une rage sourde le submergea, mais il la refoula derrière un regard glacial qu'il dirigea vers Dean et Seamus.


— Brillant, messieurs, ironisa-t-il d'une voix tranchante. Félicitations, vous venez de me prouver que votre intelligence n'a pas évolué. Ce qui est, je dois dire, des plus inquiétant. Permettez-moi de vous rappeler que vous n'avez clairement pas la maturité requise pour ce genre d'activités avec Miss Marks. Je pourrais d'ailleurs très bien vous faire expulser pour vos propos déplacés. Que diriez-vous si je contactais vos familles pour leur faire part de vos notes pitoyables et de votre comportement stupide?


Un sourire sarcastique déforma les lèvres de Tom en voyant Seamus et Dean blêmir, se recroquevillant sur leurs chaises, aussi pâles que les fantômes qui hantaient le château. Eden, quant à elle, ne put détacher son regard de Tom. Ses yeux sombres, sa main veineuse serrant le papier, la faisaient frissonner. L'envie irrésistible de l'embrasser s'empara d'elle, et elle dut croiser les jambes, sentant son corps réagir.


— Enfin bref, conclut Tom d'une voix glaciale, vous savez ce qu'il y a de bien avec des élèves comme vous ? Absolument rien. Je n'ai pas besoin de vous dans ma classe. Sortez.


Les deux garçons, paralysés par la peur, restaient figés sous le regard foudroyant de Tom, pour sa plus grande satisfaction. Il les fixa avec insistance jusqu'à ce qu'ils se lèvent enfin, humiliés, et sortent en silence. Une fois la porte refermée, Tom tourna son attention vers Eden. Elle avait baissé la tête, évitant soigneusement son regard. Il sentit la frustration monter en lui, une envie brûlante de la secouer, de lui hurler de le regarder. Mais il se retint, serrant les poings, et reprit son cours, bien décidé à la retenir à la fin de l'heure.

Lorsque la cloche sonna, Eden fut plus rapide. Elle ramassa ses affaires à la hâte, lui adressa un sourire bref, presque mécanique, de remerciement, puis prit la fuite avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit. Tom resta là, immobile, fixant la porte par laquelle les élèves défilaient. Un malaise grandissant s'empara de lui. Quelque chose n'allait vraiment pas, et une question insidieuse se glissa dans son esprit. Quelle était la nature de l'inquiétude qu'il ressentait? Était-ce une véritable inquiétude pour elle, une émotion sincère qu'il détestait admettre? Ou bien était-ce la peur sourde de perdre son emprise sur elle, l'angoisse de ne pas réussir à la manipuler comme il l'avait prévu?

𝐜𝐫𝐢𝐦𝐬𝐨𝐧 𝐥𝐢𝐞𝐬 → 𝑟𝑖𝑑𝑑𝑙𝑒 𝑏𝑟𝑜𝑡ℎ𝑒𝑟𝑠Où les histoires vivent. Découvrez maintenant