Desire's Struggle | Hector Fort

18

Le lendemain matin, je me réveillai avec un mélange d'excitation et d'appréhension. Le soleil filtrait à travers les rideaux de ma chambre, dessinant des motifs dorés sur le sol. Je restai quelques minutes sous les draps, le cœur un peu plus léger qu'il ne l'avait été depuis des jours, mais une petite pointe d'angoisse me tenaillait encore. Le souvenir de la conversation entendue lors de la randonnée, celui d'Hector, continuait de me hanter. Mais aujourd'hui, je voulais me concentrer sur ce changement. Peut-être que cette nouvelle Amara, blonde et audacieuse, serait capable de surmonter toutes ces blessures.

Je me levai lentement, traînant les pieds jusqu'à la salle de bain. Le bruit de l'eau coulant dans la douche m'apaisa quelque peu, mais mon esprit revenait sans cesse à cette journée. Allais-je vraiment franchir le pas ? L'idée de me regarder dans le miroir et de ne pas reconnaître la personne que je verrais m'inquiétait. Je n'avais jamais pris de telles décisions impulsives auparavant. J'avais toujours été celle qui réfléchit, qui planifie, qui s'assure que chaque détail est en place. Mais peut-être que c'était justement ce dont j'avais besoin : sortir de cette cage de contrôle que je m'étais imposée.

Quand je descendis enfin dans la cuisine, Bella était déjà là, rayonnante d'enthousiasme, comme à son habitude. Elle tournait autour de l'îlot central, sa tasse de café à la main, incapable de tenir en place.

« Bonjouuur ! Prête pour le grand jour ? » lança-t-elle en me voyant entrer.

Je souris doucement, essayant de masquer mes doutes. « Autant que je peux l'être. »

Elle posa sa tasse sur le comptoir et s'approcha de moi. « Ne t'inquiète pas, ça va être génial. Tu vas te sentir tellement bien après ça. Fais-moi confiance. »

Je hochai la tête, pas totalement convaincue, mais j'appréciais son énergie. Bella avait cette capacité à rendre tout plus léger, plus facile à gérer. Elle était comme une bouffée d'air frais, un rappel constant que la vie ne devait pas toujours être si sérieuse.

Après un rapide petit déjeuner, Chiara et Sierra nous rejoignirent dans l'entrée. Toutes les trois semblaient plus excitées par cette transformation que moi-même. On sortit de l'appartement dans un brouhaha de rires et de plaisanteries, et je commençais à me détendre un peu. Elles avaient ce pouvoir-là, de me faire oublier, même temporairement, ce qui pesait sur mes épaules.

En montant dans la voiture, Bella ne put s'empêcher de me lancer un regard malicieux. « Tu es vraiment prête pour ça, hein ? Parce qu'une fois que tu seras blonde, il n'y aura plus de retour en arrière ! »

Je haussai les épaules, un sourire nerveux aux lèvres. « Je suppose qu'il est trop tard pour changer d'avis, maintenant que vous m'avez embarquée là-dedans. »

Les filles éclatèrent de rire, et ce simple moment me fit du bien. L'atmosphère était légère, et cela contrastait tant avec le tourbillon de pensées sombres qui m'avait accompagnée ces derniers jours.

Nous arrivâmes enfin au salon de coiffure, un endroit lumineux et moderne avec de grandes baies vitrées qui laissaient entrer la lumière du matin. L'intérieur était décoré avec des plantes, des miroirs élégants et des fauteuils confortables. Bella s'avança immédiatement vers le comptoir, discutant avec la réceptionniste pendant que je regardais autour de moi, un peu intimidée.

« Amara, c'est à toi ! » dit Bella en me tirant par le bras.

Je m'avançai lentement, mon cœur battant légèrement plus vite. L'une des coiffeuses, une jeune femme aux cheveux roses et au sourire bienveillant, me fit signe de m'asseoir sur le fauteuil. Elle me regarda à travers le miroir, ses yeux pétillants d'enthousiasme.

« Alors, on va passer au blond aujourd'hui, c'est ça ? »

Je pris une grande inspiration avant de répondre. « Oui. Du brun au blond. »

Elle sourit encore plus largement, comme si l'idée la ravissait. « Ça va être un super changement ! Tu vas adorer. »

Les minutes suivantes défilèrent en un tourbillon de produits, de discussions légères entre les filles et la coiffeuse qui me posait des questions sur la teinte exacte que je souhaitais. Je la laissai faire, incapable de vraiment me concentrer sur les détails. Mon esprit dérivait, encore et encore, revenant à Hector, à cette trahison. Je m'efforçais de me convaincre que tout ceci n'avait plus d'importance, que je tournais la page. Mais la douleur était toujours là, comme une vieille blessure mal cicatrisée.

Je fermai les yeux un moment, laissant les bruits du salon m'envelopper. Le cliquetis des ciseaux, les conversations en arrière-plan, tout cela formait un fond sonore qui m'aidait à me détendre un peu. Quand je rouvris les yeux, la coiffeuse était en train de finir les dernières mèches, et le résultat commençait à prendre forme.

Bella, assise non loin de moi, ne pouvait s'empêcher de sourire. « Tu vas être canon, Amara ! Je te le dis, ça va être une transformation de folie. »

Je lui lançai un regard amusé. « On verra bien. »

Quand tout fut terminé, la coiffeuse me fit pivoter le fauteuil pour que je puisse me voir dans le grand miroir face à moi. Et là, pendant une seconde, je ne reconnus pas la personne qui me regardait. Les cheveux blonds encadraient mon visage d'une manière complètement différente, plus lumineuse, plus audacieuse. Je me penchai un peu en avant, détaillant chaque mèche, chaque reflet. C'était... surprenant. Mais pas désagréable.

« Alors, qu'est-ce que tu en penses ? » demanda la coiffeuse, un sourire satisfait aux lèvres.

Je pris une profonde inspiration, avant de sourire à mon tour. « Je crois que j'aime bien. »

Bella éclata de rire. « Quoi, tu crois ? Non, non, tu adores ! Regarde-toi, Amara. Tu es magnifique ! »

Je souris un peu plus largement cette fois, réalisant que, pour la première fois depuis longtemps, je me sentais légère.

Je n'avais pas encore totalement absorbé ma nouvelle apparence quand la porte du salon de coiffure s'ouvrit. D'un coup d'œil distrait, je vis une silhouette familière entrer, sans me rendre compte immédiatement de qui il s'agissait. C'était seulement lorsque la voix d'Hector résonna dans l'espace que mon cœur se figea.

« Amara ? »