Desire's Deception | Joao Felix

5

João se laissa retomber en arrière sur sa chaise, regardant le ciel avec un léger sourire. « Ton frère est un petit gars cool. »

Je le regardai en silence pendant un moment avant de répondre. « Oui, il l'est. »

Je reposai mon téléphone, le cœur encore battant de cette brève connexion avec Renato. C'était comme si une partie de moi avait été ravivée, un rappel brutal de ce que j'avais laissé derrière moi et de ce qui me manquait. J'essayai de me recentrer, mais mon esprit vagabondait encore, la douce voix de mon frère résonnant en moi.

Je me tournai vers João, qui semblait avoir retrouvé son air désinvolte après l'appel. Il était toujours assis sur la terrasse, sa bière presque vide entre les mains. Il avait cette expression décontractée qui dissimulait à peine les effets de l'alcool.

« Bon, je pense que je vais rentrer maintenant, » dis-je, en essayant de paraître aussi déterminée que possible. « Il se fait tard, et je ne veux pas trop déranger Chiara et Amara. »

Je m'apprêtais à me lever quand João se redressa brusquement. « Attends, je vais te raccompagner. » Sa voix avait un ton de fermeté inattendue, surtout venant de quelqu'un d'aussi éméché.

Je le regardai, surprise par son offre. « Non, ce n'est pas nécessaire. Je peux rentrer seule. »

Il secoua la tête, l'air d'un enfant refusant de céder. « Non, non. C'est la moindre des choses. Il est tard, et je ne veux pas que tu rentres toute seule dans cet état. Laisse-moi faire. »

Je levai les yeux au ciel, en partie amusée et en partie irritée par sa persistance. « João, vraiment, c'est gentil, mais je vais très bien. Je n'ai pas besoin d'un garde du corps. »

Il se leva, luttant pour garder son équilibre, et fit un petit pas vers moi. « Je sais que tu es grande et que tu peux te débrouiller, mais je suis déjà là, alors pourquoi ne pas en profiter ? »

Il avait ce sourire qui était à la fois exaspérant et irrésistible, un mélange de défi et de charme. Je savais que refuser n'allait pas changer grand-chose, et quelque part, sa présence me semblait presque réconfortante. J'avais l'impression de me battre contre un courant de chaleur humaine qui, bien que dérangeant, avait un certain attrait.

« D'accord, » dis-je finalement, en soupirant légèrement. « Mais seulement jusqu'à la porte de l'appartement. »

Il acquiesça, un sourire satisfait éclairant son visage. « Deal. »

Je fis quelques pas en direction de la sortie, et João me suivit, sa démarche vacillante mais déterminée. La brise fraîche de la nuit nous enveloppa alors que nous descendions les escaliers menant à la rue. Le chemin jusqu'à notre appartement n'était pas très long, mais la compagnie inattendue de João ajoutait une dimension étrange à ce retour à la maison.

« Alors, » commença-t-il, en essayant visiblement de trouver un sujet de conversation, « ton frère a l'air vraiment cool. C'est dommage qu'on ne puisse pas tous les jours avoir des discussions comme ça avec des petits gars. »

Je souris malgré moi. « Oui, Renato est assez exceptionnel. Il a ce don pour rendre les choses simples et joyeuses. »

Nous continuâmes à marcher en silence pendant quelques instants. Je sentais la présence de João à mes côtés, et pour une raison que je n'arrivais pas à expliquer, cela me réconfortait un peu. La ville de Barcelone continuait de bouillonner autour de nous, mais dans cette bulle nocturne, tout semblait plus calme, presque intime.

Lorsque nous arrivâmes enfin devant l'immeuble, je marquai un temps d'arrêt, me tournant vers lui. « Bon, merci de m'avoir raccompagnée. C'est vraiment gentil de ta part. »