Desire's Deception | Joao Felix

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« Je suis désolée si ça t'a gêné, papa, » murmurai-je finalement, essayant de calmer la colère silencieuse qui montait en moi. « Mais je ne fais rien de mal. J'ai juste... j'ai juste joué une chanson. Les gens ont aimé, et la vidéo est devenue un peu... virale, voilà tout. »

« Ce n'est pas une question de bien ou de mal, Isabella, » répondit-il, son ton se faisant plus sec. « C'est une question d'image. Ton image, celle de notre famille. Ce que tu fais dans ta vie privée, c'est une chose, mais publier ce genre de choses... Non. Ça ne te ressemble pas, et tu devrais le comprendre. »

Je fermai les yeux un instant, essayant de digérer ses paroles. « Peut-être que je voulais simplement montrer une autre facette de moi, papa. Peut-être que je voulais être... moi. »

Il y eut un silence lourd. Puis, il reprit, plus froid, presque distant. « Tu as toujours été une fille raisonnable, Isabella. Alors, agis en tant que telle. Rappelle-toi de ce qui est important. »

Et il raccrocha sans un mot de plus. Le silence qui suivit était assourdissant. Je restai là, le téléphone toujours à la main, mes pensées s'entremêlant, une sensation d'injustice et de frustration grandissant en moi. Il ne comprenait pas. Il ne voulait pas comprendre.

La porte de ma chambre s'ouvrit légèrement, et Sierra passa la tête, les yeux pétillants de malice. « Alors, superstar, t'as vu ? Ta vidéo a déjà des milliers de vues ! C'est fou ! » Elle entra, pleine d'enthousiasme, mais s'arrêta en voyant mon expression. « Bella... ça va ? »

Je forçai un sourire, essayant de cacher le tumulte de mes émotions. « Oui, ça va... juste... mon père vient de m'appeler. Il n'a pas vraiment apprécié ma vidéo. »

Sierra posa une main rassurante sur mon épaule, son regard plein de compréhension. « Écoute, c'est normal que ça l'étonne. Il a toujours eu une vision très... cadrée de ce que tu devrais faire. Mais Bella, cette vidéo... c'est toi. Tu ne devrais pas te sentir coupable pour ça. »

Je baissai les yeux, sentant les mots de Sierra résonner en moi, dissipant doucement la pression que m'avaient laissée ceux de mon père. « Merci, Sierra... c'est juste que... j'ai l'impression de toujours devoir me justifier, de toujours devoir prouver que je peux être... quelqu'un d'autre que celle qu'il imagine. »

Elle sourit doucement, m'encourageant d'un regard chaleureux. « C'est ta vie, Bella. Tu as le droit de l'explorer, de la partager, même si ça sort du cadre. Et puis, si cette vidéo est devenue virale, c'est pour une raison, non ? Les gens ressentent la sincérité dans ta musique. C'est précieux, ça. »

Je hochai la tête, sentant un poids s'alléger, même si l'ombre de la déception de mon père planait encore quelque part au fond de moi. Jouer du piano, chanter, partager ces morceaux de moi... c'était la première fois que je me sentais aussi proche de qui je voulais vraiment être.

Sierra prit ma main et me fit signe de la suivre. « Allez, viens. Chiara et Amara veulent faire une petite fête pour célébrer ta première vidéo virale. » Elle éclata de rire en voyant mon air étonné. « Oui, rien que ça. Tu ne vas pas t'en tirer aussi facilement. »

Je souris malgré moi, laissant sa bonne humeur me gagner peu à peu. Peut-être que, pour une fois, je pouvais me permettre de simplement être moi, d'apprécier ce moment, sans chercher à être celle que mon père voulait que je sois.

Et alors que je rejoignais mes amies, le poids de ses mots commença à s'effacer, remplacé par un élan de liberté que je m'autorisais enfin à ressentir.

Plus tard dans l'après-midi, alors que l'énergie de la « petite fête » s'essoufflait, je me retirai dans ma chambre, cherchant un peu de calme. J'avais besoin de me poser, de laisser redescendre les émotions qui m'avaient traversée toute la journée. Je m'étais à peine assise au bord de mon lit que mon téléphone vibra. Un message de João.