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Je m'appuyai doucement contre le piano, laissant mes doigts glisser sur les touches sans vraiment appuyer, comme une façon de me calmer, de garder le contrôle. João, assis sur le bord de mon lit, continuait de me fixer, ce sourire en coin si agaçant sur les lèvres, comme s'il savait quelque chose que j'ignorais. Comme s'il m'avait percée à jour. Mais je refusais de le laisser voir plus loin. Il ne méritait pas ça.

« Tu sais, Bella, » commença-t-il doucement, sa voix basse résonnant dans la pièce. « Ce masque que tu portes si bien, il est presque parfait. Mais parfois, je me demande ce qui se cache derrière. Tu es tellement... difficile à lire. »

Je le regardai un moment, sans répondre. Ses mots tournaient en moi comme une lame, car je savais qu'il touchait à quelque chose que j'essayais justement de cacher. Mais je ne lui offrirais pas cette victoire. Pas aujourd'hui.

« Il n'y a rien à lire, João, » répondis-je enfin, la voix plus froide que je ne l'avais prévu. « Je suis exactement ce que je montre. Et ce que tu vois, c'est tout ce qu'il y a. »

Il pencha légèrement la tête, ses yeux pétillant d'amusement. « Est-ce que tu y crois vraiment ? » demanda-t-il, l'air presque amusé par ma tentative de défense. « Parce que moi, je pense que tu te mens à toi-même. »

Je serrai les dents, sentant la frustration monter en moi. Comment osait-il prétendre me connaître ? Il n'avait vu qu'une facette, la même que tout le monde voyait, la façade que je m'efforçais de maintenir intacte, et il croyait pouvoir me percer à jour en une soirée ? C'était ridicule.

« Tu ne sais rien de moi, João. Arrête de prétendre. »

Ma voix tremblait légèrement, ce que je détestais. Je détestais donner l'impression que ses mots avaient de l'importance. Que son regard avait un effet sur moi.

Il se redressa, son sourire s'adoucissant un peu, comme s'il comprenait qu'il avait touché une corde sensible. « Peut-être. Mais peut-être que je veux apprendre à te connaître. »

Cette phrase, si simple, me déstabilisa plus que je ne voulais l'admettre. Pourquoi s'intéressait-il à moi tout à coup ? Pourquoi, après tout ce temps à se comporter comme un joueur arrogant et provocateur, décidait-il soudainement qu'il voulait « apprendre à me connaître » ?

Je pris une grande inspiration, essayant de reprendre le contrôle de la situation. Je ne voulais pas me laisser emporter par cette confusion qu'il provoquait en moi. Il n'était rien d'autre qu'un amusement, un flirt inoffensif, et je devais le traiter comme tel.

« Pourquoi, João ? » demandai-je, les yeux rivés sur le piano. « Pourquoi t'intéresser à moi maintenant ? Est-ce parce que tu n'as pas encore réussi à me faire tomber dans ton piège ? Tu veux juste un nouveau défi, n'est-ce pas ? »

Il éclata de rire, un son sincère et presque enfantin, qui me fit lever les yeux vers lui malgré moi. « Un défi ? Bella, tu te méprends totalement sur moi. » Il secoua la tête, amusé. « Je ne joue pas avec toi. Enfin, pas comme tu le penses. »

Je haussai un sourcil, sceptique. « Alors qu'est-ce que c'est, João ? Pourquoi cette soudaine curiosité ? »

Il se leva, faisant quelques pas dans la pièce, les mains dans les poches, comme s'il réfléchissait à la meilleure façon de répondre. « Je crois que... » Il marqua une pause, cherchant ses mots. « Je crois que tu m'intrigues. Je suis habitué aux gens qui me montrent exactement ce qu'ils veulent que je voie. Mais toi... toi, tu es différente. Il y a quelque chose de plus. »

Je me figeai. Il ne devait pas avoir raison. Je ne voulais pas qu'il ait raison. « Il n'y a rien de plus, João. Je te l'ai dit, ce que tu vois, c'est ce que je suis. »

Desire's Deception | Joao FelixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant