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Je serrai les poings en entendant ses mots. Le ton de João était aussi irritant que son regard, comme s'il cherchait délibérément à me provoquer. Sa présence, toujours aussi désinvolte, ne faisait qu'ajouter à mon malaise.

« Peut-être que tu devrais faire attention à ne pas marcher sur les autres, Félix, » répliquai-je d'un ton mordant, essayant de garder mon calme malgré la tension qui montait.

Il haussait un sourcil, un sourire amusé étirant ses lèvres. « Oh, je suis désolé, je n'avais pas réalisé que j'étais en train d'écraser une princesse. Peut-être que tu veux que je te porte aussi ? »

Je me sentis rougir légèrement, non pas de gêne, mais de frustration. Ses mots avaient le don de me déstabiliser, de faire ressortir cette colère que je m'efforçais de garder sous contrôle. « Non, merci. Je préfère marcher seule. »

João éclata de rire, un rire qui résonnait dans la chaleur de la soirée. « Très bien, princesse. Je ne voudrais pas t'empêcher de te faire remarquer. »

Je le regardai s'éloigner, un sentiment étrange me serrant la poitrine. Pourquoi ses provocations me touchaient-elles autant ? Était-ce parce qu'il touchait un point sensible, celui de ma propre insatisfaction et de mes rêves cachés ?

Je secouai la tête pour chasser ces pensées et me dirigeai vers le bar. Je commandai une boisson, espérant que l'alcool aiderait à apaiser cette frustration croissante. Les bruits autour de moi, les rires et les conversations, semblaient étrangement lointains.

Je m'efforçai de revenir à la soirée, faisant mine de m'intéresser aux discussions et aux événements autour de moi. Amara et Chiara étaient en pleine forme, riant et plaisantant avec les autres invités. Le match reprit, et je tentai de me concentrer sur les actions sur le terrain, mais l'échange avec João continuait de tourner en boucle dans mon esprit.

Quand le match se termina, les gens commencèrent à se disperser en direction de la fête chez Hector. Je savais que je ne pouvais pas m'éclipser sans attirer l'attention. C'était la première fois que je sentais autant le besoin de fuir un événement, et cela m'agaçait davantage que de simplement le supporter.

À la fête, la musique était forte, les lumières clignotaient, et la foule était dense. Les rires et les voix se mêlaient dans une cacophonie vibrante qui me semblait presque étouffante. Je me frayai un chemin à travers les invités, essayant de m'intégrer dans la masse, mais mon esprit était toujours hanté par cette rencontre avec João.

Je me trouvai un coin un peu à l'écart, près d'une table de boissons, et essayai de me détendre. Chiara et Amara étaient déjà entourées de leurs amis, animées et joyeuses. J'étais contente qu'elles puissent profiter de la soirée, mais je ne pouvais m'empêcher de me sentir décalée, presque comme une intruse dans leur bonheur.

En regardant autour de moi, je remarquai João, qui parlait avec un groupe de personnes près du bar. Il avait l'air détendu, presque à l'aise dans cet environnement. Il me jeta un coup d'œil par-dessus son épaule, et je détournai rapidement le regard. Il ne manquait plus que cela : que je finisse par me sentir mal à l'aise même dans ma tentative de me fondre dans le décor.

La soirée continua, chaque moment se déroulant comme une scène répétée, et chaque sourire que je tentais d'afficher se sentait de plus en plus forcé. Peut-être que l'alcool pourrait vraiment m'aider à me sentir mieux. Je pris une autre gorgée, essayant de noyer mes pensées dans le liquide.

Au bout d'un moment, je me sentis suffisamment apaisée pour commencer à profiter un peu de la fête. Je discutai avec quelques personnes, riant à des blagues que je trouvais à peine drôles. C'était étrange comment, même en étant entourée de gens, je me sentais si seule. Peut-être que la solitude n'était pas simplement une question d'espace, mais d'état d'esprit.

Desire's Deception | Joao FelixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant