𝟶𝟾. 𝙽𝚎𝚒𝚐𝚎 𝚍'𝙷𝚒𝚟𝚎𝚛

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₊✩ˎˊ˗

𝙲𝚑𝚊𝚙𝚒𝚝𝚛𝚎 𝟾.

₊✩ˎˊ˗

















𝙽𝚎𝚒𝚐𝚎 𝚍'𝙷𝚒𝚟𝚎𝚛 ☃︎

𝚙𝚊𝚛𝚝𝚒𝚎 𝙸




















𝚁é𝚜𝚒𝚍𝚎𝚗𝚌𝚎 𝚆𝚒𝚕𝚜𝚘𝚗, 𝟷𝟶𝚑𝟹𝟶.
𝚅𝚎𝚗𝚍𝚛𝚎𝚍𝚒 𝟸𝟹 𝚍é𝚌𝚎𝚖𝚋𝚛𝚎 𝟸𝟶𝟷𝟽, 𝙽.𝚆.
Зимний снег.

𝐍𝐀𝐀𝐒𝐓𝐘𝐀

Le silence erre.

Il m'enveloppe, me consume, et transforme ma chambre en une cellule oppressante, presque suffocante.

Mes paupières sont fermées trop fermement pour simuler un sommeil réel, mais assez pour que mon oncle se laisse berner par mon subterfuge. Quelques secondes s'écoulent avant que son ombre s'estompe sur mon visage et que son parfum boisé s'éloigne. Il quitte ma chambre, non sans laisser ma porte entrouverte.

Façon d'exprimer que son contrôle s'exerce, même sans sa présence.

Les rideaux atténuent les flash des éclairs qui éclatent sur ma porte-fenêtre, envoyant une lumière éphémère caresser mon visage. Je devine encore sur mes traits les empreintes silencieuses que mes larmes ont confiées à mes pommettes.

Après de longues minutes à me retourner inutilement sur mon matelas, un claquement sec résonne. Des clés tintinnabules contre une surface en bois, confirmant mon pressentiment : mon oncle retourne au travail.

J'enfile alors mes chaussons en forme de nounours et descends lentement les escaliers, sur le qui-vive.

Peut-être que ce n'est qu'un leurre.

Au fond, c'est son passe-temps préféré : me tourmenter.

— Mademoiselle Wilson ?

Un éclair déchire le ciel à cet instant précis.

Je sursaute, portant instinctivement une main à ma poitrine, mon cœur pulsant si fort qu'il semble vouloir s'en échapper.

Melinda, la femme de ménage, s'avance vers moi en battant doucement des cils.

— Melinda..., murmuré-je, comme si sa présence me rassurait. Vous avez besoin de quelque chose ?

— Non... Enfin... Je tenais à vous informer que votre oncle est parti. Je veux dire, il est vraiment parti.

Son regard me transperce, chargé d'une compassion infinie.

Melinda me connaît depuis mon arrivée ici, alors que je n'avais que cinq ans. Durant toutes ces années, elle a veillé sur moi, même en affrontant ses propres drames, comme la perte de son fils l'an dernier.

Ses cheveux blancs, qui étincellent sous la lumière du salon, témoignent de la vitesse à laquelle les années s'écoulent lorsqu'on vit sous l'emprise de mon oncle.

— Merci, Melinda. Vraiment.

— C'est normal, ma chérie. Prenez soin de vous.

— Promis, vous aussi, dis-je en murmurant.

Elle acquiesce en silence, posant brièvement une main réconfortante sur mon épaule avant de ramasser le linge de mon oncle, qu'elle emportera sans doute à l'étage pour le laver.

𝐓𝐇𝐄 𝐏𝐑𝐈𝐒𝐎𝐍 𝐎𝐅 𝐂𝐑𝐈𝐌𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant