Obsession Du Cœur

Chapitre 7 : Le poids des secrets

La semaine suivante fut un véritable tourbillon pour Léa. Depuis cette après-midi chez Élodie, elle ne pouvait s'empêcher de repenser à Marc. Le choc de découvrir qu'il était le père de son amie ne l'avait pas quittée, et chaque fois qu'Élodie parlait de lui, même de manière innocente, Léa sentait un poids dans sa poitrine. Comment allait-elle pouvoir concilier ses sentiments pour Marc avec sa relation naissante avec Élodie ? L'idée qu'Élodie puisse un jour découvrir ce qu'elle ressentait la terrifiait.

Le vendredi, Léa reçut un message de Jade. La séance de ce samedi approchait et elle se demandait comment elle pourrait se comporter face à Marc. Devait-elle arrêter d'y aller ? Prétendre que rien ne se passait ? Ou peut-être simplement être honnête avec lui et tout dévoiler, même si cela signifiait se retrouver dans une situation plus délicate encore.

Elle resta indécise pendant plusieurs jours, jusqu'à ce que le samedi matin arrive. Ce jour-là, l'ambiance à la maison était toujours aussi tendue. Léa n'avait toujours pas vraiment réussi à se réconcilier avec ses parents, qui semblaient de plus en plus frustrés par son comportement distant. Son père l'observait d'un regard méfiant, tandis que sa mère semblait résignée. Léa, quant à elle, se sentait prise entre deux feux. Elle avait envie d'aller à l'atelier pour écrire, pour revoir Marc. Mais en même temps, elle savait qu'elle ne pourrait plus jamais le voir de la même manière.

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Finalement, elle décida de suivre son cœur. Elle se rendit à l'atelier, son sac en bandoulière, ses pensées en ébullition. En entrant dans la salle où se déroulait l'atelier, elle sentit immédiatement une tension nouvelle. Le simple fait de voir Marc, debout devant le tableau avec son air décontracté, suffit à faire monter son anxiété. Il ne l'avait pas encore vue entrer, trop absorbé dans une discussion avec un autre participant.

Léa s'installa discrètement à l'arrière de la salle, espérant passer inaperçue, mais Marc finit par poser les yeux sur elle. Leur regard se croisa et, pour un instant, elle crut percevoir une lueur d'interrogation dans ses yeux. Avait-il remarqué quelque chose lors de leur dernier rencontre ? Était-elle en train de se faire des idées ?

Durant tout l'atelier, Léa eut du mal à se concentrer sur les exercices d'écriture. Les mots de Marc résonnaient dans la pièce, mais elle n'entendait que des bribes, trop occupée à analyser chaque geste, chaque sourire qu'il faisait. Elle savait qu'elle devait cesser de se focaliser autant sur lui, mais c'était plus fort qu'elle.

Lorsqu'il complimenta une autre participant sur son texte, elle sentit une pointe de jalousie. Elle avait l'impression que tout ce qu'il disait prenait un sens différent à ses oreilles, qu'il y avait une distance nouvelle entre eux. Pourtant, elle savait que Marc ne la voyait pas comme elle le voyait. Pour lui, elle n'était qu'une jeune fille, une participante parmi d'autres, rien de plus.

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À la fin de l'atelier, Léa rassembla ses affaires avec l'intention de partir rapidement, avant que Marc ne puisse lui parler. Mais alors qu'elle s'apprêtait à quitter la salle, une voix l'arrêta.

« Léa, attends. »

Elle se retourna, son cœur battant à toute vitesse. Marc s'approchait d'elle, un sourire amical sur les lèvres. Il semblait détendu, comme si tout était normal.

« Comment ça va ? » demanda-t-il, son regard bienveillant fixé sur elle.

Léa se sentit submergée par ses émotions. Elle voulait lui dire la vérité, lui avouer qu'elle savait tout, qu'elle avait découvert son lien avec Élodie, mais les mots restèrent coincés dans sa gorge.

« Ça va, » répondit-elle finalement, esquissant un sourire qu'elle espérait convaincant. « Et toi ? »

« Ça va aussi, » répondit-il. Il y eut un court silence, puis il ajouta : « Je ne t'ai pas vu au dernier séance. Tout va bien ? »

Le regard inquiet de Marc fit battre le cœur de Léa encore plus vite. Elle baissa les yeux, incapable de soutenir son regard. « Oui, je... j'avais des choses à faire. »

Marc hocha la tête, compréhensif. « Oui, je comprends.» Il lui adressa un sourire rassurant, puis posa doucement une main sur son épaule. «Mais si jamais t'a un soucis ou que tu veux parler, je suis là. »

Le contact de sa main sur son épaule fit frémir Léa, mais elle fit de son mieux pour rester calme. Elle se souvenais de sa dernière rencontre avec Marc, il fait sans doute allusion de ses inquiétudes qu'elle lui avait fait part. Il se soucie tellement d'elle.

« Merci, » murmura-t-elle avant de se diriger rapidement vers la porte, laissant Marc derrière elle.

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Sur le chemin du retour, Léa se sentit plus perdue que jamais. Elle ne pouvait plus ignorer ses sentiments pour Marc, mais la situation devenait de plus en plus insoutenable. Elle était amoureuse de l'homme qui était le père de sa meilleure amie. Et pire encore, elle savait que ces sentiments ne pouvaient mener nulle part.

Ce soir-là, en rentrant chez elle, Léa se glissa dans sa chambre et s'enferma. Elle sortit son journal intime, celui dans lequel elle notait toutes ses pensées et ses émotions les plus profondes. Elle ouvrit une nouvelle page et commença à écrire.

« Je crois que je suis en train de perdre pied. Marc n'est pas seulement un écrivain que j'admire, il est le père d'Élodie. Je ne peux pas être amoureuse de lui, c'est impossible. Et pourtant... je n'arrive pas à m'en empêcher. »

Les mots coulaient rapidement, reflétant son tourment intérieur. Elle savait qu'elle devait faire un choix. Soit elle renonçait à ses sentiments pour Marc, soit elle continuait à se torturer avec cet amour impossible. Mais quoi qu'elle décide, elle ne pouvait plus ignorer la vérité.

En se couchant ce soir-là, Léa sentit une boule dans son ventre. Le poids des secrets qu'elle portait devenait de plus en plus lourd à porter. Et elle savait que, tôt ou tard, tout finirait par éclater.