Chapitre 9 : Une rencontre inattendue

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C'était un samedi après-midi ensoleillé. Léa, Élodie, et d'autres élèves du lycée s'étaient retrouvés à la bibliothèque pour avancer sur leurs projets. Leurs devoirs de français approchaient à grands pas, et Léa et Élodie devaient finaliser leur exposé sur Baudelaire.

« Tu crois qu'on a assez d'informations pour faire un bon exposé ? » demanda Élodie en feuilletant un livre épais. « Il nous manque peut-être des détails sur sa vie personnelle, ses amours... tu sais, les trucs qui rendent les poètes encore plus fascinants. »

Léa hocha distraitement la tête, son esprit ailleurs. La vérité, c'est qu'elle avait du mal à se concentrer depuis sa dernière rencontre avec Marc. Cette deuxième entrevue avait fait germer en elle des sentiments confus, une tension intérieure qu'elle ne parvenait pas à apaiser. Et surtout, il y avait ce secret qu'elle devait à tout prix cacher à Élodie.

« Je pense qu'on devrait vraiment insister sur l'impact de sa relation avec Jeanne Duval sur ses œuvres », proposa-t-elle en consultant un livre. « Ses poèmes deviennent tellement plus profonds quand on comprend ce qu'il a vécu. »

« Oui, c'est une excellente idée, » répondit Léa avec un sourire. « Je pense aussi que le contraste entre ses poèmes et ses lettres pourrait vraiment marquer les esprits. »

Léa acquiesça, absorbée par ses notes. Soudainement, Élodie lança joyeusement « Salut papa ! »

Léa sentit son cœur s'accélérer, son souffle se bloquant dans sa gorge. Elle n'osa pas lever les yeux, consciente que Marc était là. Sachant qu'elle ne pouvait pas échapper à la réalité : Marc était le père d'Élodie tôt ou tard leur rencontre allait se faire, Léa leva les yeux.

Puis leurs regards se croisèrent alors que Marc s'approchait de la table. Léa crut déceler une étincelle de surprise dans ses yeux. Il resta immobile une fraction de seconde, semblant traiter l'information dans son esprit. Puis il continua à avancer, intrigué.

« Léa... ? » demanda Marc, sa voix teintée de surprise. « Quelle surprise de te voir ici. Tu connais donc ma fille, Élodie ? »

Le silence qui suivit sembla durer une éternité. Léa sentait chaque battement de son cœur résonner dans ses tempes. Comment répondre à cette question sans trahir ses sentiments ou révéler qu'elle avait gardé le secret sur leur lien ?

Elle hocha la tête, presque imperceptiblement. « Oui, on est dans la même classe. Répondit-elle maladroitement Je... je ne savais pas que vous étiez son père. » Sa voix était à peine audible, et elle se sentait coupable d'avoir à menti.

Marc observa Léa, un mélange de surprise et d'amusement dans les yeux. « Eh bien, c'est une belle coïncidence, je...» souffla-t-il

Élodie, qui avait assisté à la scène, interrompu Marc. « Papa, tu connais Léa ? »

Léa sentit ses joues rougir légèrement, consciente de l'ampleur de la situation. Elle lança un regard rapide vers Marc, espérant y lire une quelconque réaction. Marc, lui, gardait son calme, un sourire énigmatique flottant sur ses lèvres.

« Oui, nous nous sommes rencontrés lors de l'atelier d'écriture et Léa a vraiment un talent pour l'écriture. Je suis vraiment content de savoir que tu es amie avec une fille aussi intelligente et talentueuse que Léa » Répondit Marc, ses yeux toujours rivés sur Léa qui était devenu toute rouge. Elle était ravie de savoir que cet homme qui ne pouvait pas sortir de sa tête pensée ça d'elle.

Élodie s'exclama, avec sourit largement. « Donc c'est elle, la fille talentueuse de l'atelier d'écriture dont tu nous parlais à maman et à moi ! Je savais que tu allais apprécié Léa si tu la rencontrais, elle est vraiment exceptionnelle. »

Marc hocha la tête, en regardant tendrement sa fille. Élodie semblait vraiment ravie de cette rencontre inattendue. Ils continuèrent à discuter et a parler de l'atelier. Puis Élodie voulant profiter de la présence de son père demanda.

« Papa, si tu as un moment, tu pourrais peut-être nous aider avec notre exposé. Léa et moi pourrions vraiment bénéficier de ton avis d'expert. »

Marc se regarda les deux jeunes filles, un sourire large et chaleureux sur le visage. « J'étais venu chercher un livre mais avec plaisir. Je serais ravi de vous aider. »

Puis il s'assit en face des filles, prenant une attitude plus sérieuse. Élodie, ravie de l'aide de son père, se lança dans des explications enthousiastes sur leur projet, tandis que Léa tentait de contenir ses émotions.

Au fil des discussions sur Baudelaire et les contributions de Marc, Léa se sentait tiraillée entre l'excitation de l'opportunité de passer plus de temps avec lui et la culpabilité grandissante de ses sentiments qui ne cessaient de s'amplifier . La présence de Marc, aussi réconfortante qu'elle puisse être, apportait avec elle une série de complications émotionnelles qu'elle ne savait pas comment gérer.

Le reste de l'après-midi se passa en discussions animées, les trois personnes échangeant des idées et des conseils sur leur exposé. Marc apporta des perspectives intéressantes et des suggestions utiles, et Léa appréciait les moments de complicité qui se formaient malgré la tension sous-jacente.

Alors qu'il ne restait que quelques détails pour terminer l'exposé, Marc se préparait à partir, il fit un baiser sur le front de sa fille et se tourna vers Léa avec un sourire rassurant. « Si tu as besoin d'aide pour autre chose, n'hésite surtout pas de passer à la maison. Je serai ravi d'en découvrir plus sur tes écrits »

Léa hocha la tête, reconnaissante mais encore troublée. « Merci, monsieur Durand. Je... je n'hésiterai pas. »

Marc partit, laissant Léa et Élodie seules. Léa se demandait comment allait évoluer sa relation avec Marc maintenant que la vérité était révélée. La situation était complexe, mais elle savait qu'elle devait faire face à cette nouvelle réalité, en espérant que les jours à venir apporteraient des réponses à ses questions.

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