Le lendemain matin, Léa se réveilla avec un étrange mélange d’émotions. La deuxième rencontre avec Marc la hantait, et pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de repenser à ce moment où il avait posé sa main sur son épaule. Chaque geste, chaque parole, résonnait encore dans son esprit. Mais au milieu de cette agitation intérieure, une sourde culpabilité lui pesait : elle avait encore menti à ses parents à propos de l'atelier d'écriture. Leur dernière confrontation à ce sujet avait laissé une tension palpable, et même si Léa voulait se rapprocher d’eux, elle ne savait pas comment franchir cette barrière.
Elle traîna un moment dans son lit avant de finalement se lever. Le petit-déjeuner était déjà servi, et la table avait une apparence bien plus paisible que la dernière fois où elle s’était retrouvée à cet endroit, après leur discussion houleuse. Son père lisait le journal, sa mère préparait du café, et sa petite sœur Emma, comme d’habitude, bavardait joyeusement.
Léa s’installa en silence, s’attendant à une reprise de la discussion. C’est finalement son père qui prit la parole, rompant le calme.
« Bien dormi ? » demanda Julie d’une voix neutre, rompant le silence tendu.
Léa hocha la tête tout en se servant un verre de jus d’orange.
« Léa, on doit reparler de ce qu’on s’est dit la dernière fois... à propos de l’atelier d’écriture. » Il reposa le journal, croisant les bras sur la table.
Léa sentit un frisson d'appréhension la traverser, mais elle se força à relever les yeux vers lui.
« Écoute, ta mère et moi, on n’est pas contre l’idée que tu participes à ce genre d’activités, » commença-t-il. « Mais ce qui nous a fait mal, c’est que tu nous aies menti. »
Sa mère, qui était restée silencieuse jusqu’à présent, s’avança pour lui tendre une tasse de café. « On ne demande pas que tu partages tout avec nous, mais on aimerait au moins que tu nous fasses confiance sur certaines choses. »
Léa prit une profonde inspiration. Le moment était venu de s'expliquer.
« Je sais que je n’aurais pas dû mentir, » avoua-t-elle doucement. « Mais... cet atelier d’écriture, c’est important pour moi. J’ai l’impression que c’est le seul endroit où je peux vraiment être moi-même. »
Sa mère haussa un sourcil. « Et pourquoi ne nous en as-tu pas parlé directement, alors ? Si c’est si important, pourquoi mentir pour y aller ? »
Léa se mordilla la lèvre. « Parce que j'avais peur que vous ne compreniez pas... que vous ne trouviez ça pas assez sérieux ou important. »
Son père secoua la tête. « Léa, tu te trompes. Ce qui nous inquiète, ce n’est pas que tu écrives ou que tu ailles à cet atelier. C’est que tu penses que tu ne peux pas nous parler de ce que tu ressens. »
La tension dans la pièce s’était légèrement atténuée, mais la culpabilité de Léa restait bien présente. Elle voulait tout leur dire, leur avouer qu’elle y était retournée, mais elle n’en avait pas le courage.
« Je suis désolée, » murmura-t-elle enfin. « Je ne voulais pas vous décevoir. »
Sa mère posa une main sur son épaule. « Léa, on ne te demande pas d’être parfaite. Mais on aimerait au moins que tu nous dises la vérité. »
Léa hocha la tête, soulagée par ce petit moment de réconciliation, mais toujours rongée par le poids du mensonge qui persistait. Elle avait encore caché à ses parents qu’elle était retournée à l’atelier.
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Léa quitta la maison pour se rendre au lycée, un sentiment de soulagement mêlé à la culpabilité l’accompagnant tout au long du chemin. En arrivant, elle aperçut rapidement Élodie qui l'attendait près de l'entrée du lycée.
« Salut ! T’as l’air un peu perdue, ça va ? » demanda Élodie avec son sourire habituel.
Léa haussa les épaules, forçant un sourire. « Oui, ça va, juste une discussion un peu tendue avec mes parents. »
« Ah, classique ! T’inquiète, ça va passer. » Élodie fit un geste de la main, comme pour balayer l'inquiétude de son amie. « Tout ira mieux. »
Elles entrèrent en classe ensemble. Le cours de français démarra, et le professeur annonça un projet en groupe. Il s’agissait d’un exposé sur les grands auteurs français, et chaque groupe devait choisir un écrivain à étudier.
« On va former des groupes de deux, » annonça le professeur en passant parmi les rangs. « Élodie, tu seras avec Léa. »
Léa sentit une pointe d’appréhension. Travailler avec Élodie signifiait passer du temps avec elle, beaucoup de temps. Et avec tout ce qu’elle savait maintenant sur son père, cela la mettait mal à l’aise. Mais elle n’avait pas vraiment le choix.
Élodie, quant à elle, semblait ravie. « Super ! On va faire un truc génial, Léa. On pourrait choisir un auteur que tu aimes, non ? Toi qui écris, tu dois avoir plein d’idées. »
Léa hésita, cherchant un sujet qui pourrait plaire à Élodie. « Peut-être Baudelaire ? » proposa-t-elle finalement. « Ses poèmes sont fascinants, et il y a beaucoup à dire sur lui. »
Élodie hocha vigoureusement la tête. « Parfait ! En plus, ça colle avec le côté un peu sombre et mélancolique de ces textes, je suis sûre qu’on va s’éclater ! »
Léa sourit, bien que son cœur restait lourd. Avec tout ce qu’elle gardait en elle, sa relation complexe avec Marc, et maintenant cette proximité forcée avec Élodie… tout cela la rendait nerveuse. Mais elle savait qu'elle n’avait pas d’autre choix que de naviguer à travers ces eaux troubles.
La journée se poursuivit, Léa continuant à porter le fardeau de ses secrets, tout en tentant de garder l’apparence d’une vie normale.
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Obsession Du Cœur
RomanceObsession du cœur nous plonge dans l'univers complexe de Léa, une lycéenne passionnée par l'écriture, dont la vie bascule après une rencontre inattendue. Lors d'un atelier d'écriture, elle croise la route de Marc, un homme plus âgé qu'elle qui va év...