New York, automne 2017— Melodias, c'est à toi dans 3 minutes, prépare-toi, m'ordonne Aurae, ma manageuse.
Je reprends bruyamment mon souffle, dans l'espoir qu'elle se rende compte de mon mécontentement.
Une fois de plus, je dois me préparer à défiler, telle une mannequin sans problème, au corps de rêve, acquis uniquement grâce à la chance et la génétique.
La vérité est tout autre.
D'un faible mouvement, je range mon portable dans mon sac à main qui traîne dans un coin des loges. J'ajuste subtilement ma robe, de couleur vert sapin, qui recouvre ma poitrine tout en la dévoilant à l'aide d'un décolleté plongeant, tandis que sur la partie inférieure de mon corps, le tissu court devant, puis long derrière allonge la longueur de mes jambes, dévoilant progressivement mes talons Chanel.
Sans prêter attention aux quelques regards dans ma direction, je rejoins les coulisses du Catwalk.
Les quelques secondes qui suivent mon arrivée se mouvementent subitement : l'éclairage diminuant progressivement, les quelques filles devant moi avançant avec une élégance remarquable. Cette vision suffit à me rendre compte que c'est bientôt à mon tour.
— C'est à toi Melodias, tu n'as pas le droit à l'erreur, les mots de ma manageuse augmentent considérablement mon taux de stresse.
Je ne veux plus de cette vie-là.
— Que se soit bien clair, ce défilé est le dernier pour moi, que tu le veuilles ou non. annonçais-je. Le rictus d'Aurae disparaît instantanément, tandis que je fais mon entrée sur scène.
Mon horsewalk est parfait, tout comme ma technique. Le public nous acclame, je finis mon passage, qui, par chance, est mon dernier.
Lorsque je franchis le rideau pour accéder à mes loges, plusieurs personnes m'applaudissent, je les remercie d'un bref signe de main avant de me changer pour gagner une tenue de civil.
Quelques voix résonnent dans mon dos, si bien que je discerne celle d'Aurae. J'accélère la cadence, de manière à fuir sa présence.
Mes chaussures entrent en contact avec les flaques d'eau, la couleur bordeaux de mes converses se marie parfaitement avec les feuilles d'automne qui se brisent au contact de mon corps.
Sans que je n'aie la possibilité de comprendre ce qui se passe, des flashs illuminent mes yeux, une foule se crée autour de moi, j'essaie de rabattre la capuche sur ma tête, en vain. Je me fais bousculer de tous les côtés, je discerne des journalistes ainsi que de simples spectateurs de la scène.
Une force s'exerce sur mon poignet, la pression est si intense que mon souffle se coupe. Quelques instants plus tard, la pression cesse, et je ne suis plus encerclée par des paparazzi ravagés. Inconsciemment, je ferme les yeux, dans l'espoir de fuir cette réalité, qui ne me correspond pas.
— Tu peux ouvrir les yeux, il n'y a plus personne, s'exprime une voix harmonieuse.
Je laisse progressivement la lumière entrer en contact avec ma rétine, me laissant apercevoir une silhouette masculine. Je me pince les lèvres, tout en esquissant un rictus forcé.D'un mouvement furtif, je retire mon bras de sa prise. Cela ne lui échappe pas, ce qui me vaut un froncement de sourcil.
— Que me voulez-vous ? demandais-
je en arquant le sourcil.Le silence plane, j'ai subitement l'impression que New York n'est plus aussi bruyant qu'à son habitude.
— Habituellement, lorsqu'on est sauvé par quelqu'un d'un guet-apens, on le remercie.
Un rire sans joie m'échappe, l'ironie de sa phrase est si agaçante.— Excusez-moi mon cher monsieur, je vous remercie de tout cœur pour votre acte de générosité. Je tiens également à me faire pardonner, malheureusement, j'ai mieux à faire.
— Par mieux, vous entendez, dire des phrases stupides avec sarcasme ?
Le coin de sa bouche s'étire, si bien qu'un demi-rictus de forme sur son visage. Ses lèvres s'entrouvrent, mais je n'y prête pas attention et je poursuis mon chemin. La musique se diffuse dans mes écouteurs que j'insère dans mes oreilles.
Quelques minutes, plus tard, j'arrive devant la porte de l'appartement d'Aurae, autrement dit, ma pseudo-maison. J'introduis la clé dans la serrure avant de la faire pivoter pour déverrouiller la porte.
Un silence pesant s'abat, je n'ai aucune envie de continuer cette voie. Je réunis quelques affaires dans une valise, avant de prendre mon téléphone dans le fond de mon sac à main.
De moi : à Aurae
Je pars, merci pour tout, mais je ne peux plus continuer. Bonne continuation.
Ps : ne me cherche pas.J'éteins l'écran de mon portable avant de réfléchir. Dois-je vraiment utiliser la méthode radicale ?
Ma réponse est déjà faite.
❀
So,
Bon, bon, bon... Voici déjà la fin du prologue, je suis impatiente d'avoir vos retours, en espérant qu'ils soient positifs. 🥹
Mais j'aimerais également savoir si vous vous attendez à des événements ou autres pour la suite, mais c'est peut-être un peu tôt. 💞
Que pensez-vous de Melodias ? Protagoniste ? Antagoniste ? Ou bien les deux...?
À bientôt pour la suite...🐉
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AMNESIA
RomanceUne fille en détresse. Un garçon au cœur altruiste. Melodias Eze, mannequin à temps plein, décide de quitter cette vie étouffante. Elle se contraint alors à se fondre dans la masse, lorsqu'elle entame son année de terminale à Tokyo, quitte à délais...