Vite, vite et vite !Comme à mon humble habitude, je suis en retard. Je sens le vent dans mes cheveux lorsque j'accélère la cadence, foutu réveil qui ne sonne pas.
Je suis enfin revenu de mon voyage à New York, mais Tokyo me manquait. Cette fille aussi, elle était plutôt étrange, séduisante, mais étrange. Le soir, quand je suis rentrée à l'hôtel, ma mère m'a expliqué qu'une mannequine renommé avait fui son défilé, lorsqu'elle m'a montré une photo d'elle, j'ai pu voir que c'était la fille que j'avais libérée d'une foule plus tôt dans la journée.
Bien sûr, j'ai eu le droit à sa biographie, rien de spécial quoi, encore une star destinée à faire usage de sa beauté pour divertir un public. Je n'ai rien contre les célébrités, encore moins les mannequins, mais cette fille-là, elle est si peu éduquée. Sa mère et son père ne lui ont donc pas appris la politesse ?
Je franchis le portail du lycée, le sol est parsemé de fleurs de cerisier, ce qui démontre une fois de plus que l'automne à débuté.
En me dirigeant vers l'un des nombreux
couloirs de l'établissement, je suis confronté à une femme de l'administration. Elle replace subtilement les lunettes sur son nez.— Veillez à ne pas courir dans les couloirs...
J'acquiesce avant de m'apprêter à rejoindre ma salle de classe, lorsque sa main s'agrippe à ma veste, elle poursuit.
— ... Au fait, je suis désolé, votre dossier n'a pas été accepté pour obtenir une bourse universitaire, mais ne vous découragez pas, vous savez ce qu'il vous reste à faire pour l'obtenir.
Durant un instant, j'ai l'impression de ressentir l'impact d'une balle dans ma cage thoracique. Je me défais de sa prise avant de poursuivre mon chemin. Je me demande bien comment je vais financer mon année d'étude à l'université si je n'obtiens pas de bourse.
J'aurais bien demandé de l'aide à un camarade, mais ils font tous payer leurs services. Chacun s'en sort comme il peut, et moi, je vais vite devoir trouver une solution. Les yeux rivés sur le lino qui recouvre le sol, je perçois une voix familière. En relevant le bout de mon nez, j'arrive à voir Akari, encore au téléphone avec sa mère, je suppose. Derrière elle, j'aperçois Minho, accoudé à la porte, alors lorsque j'atteins son niveau, je lui serre la main amicalement.
— Encore et toujours en retard, Kyo, tu ne changeras jamais. Je reste impassible, je sais qu'il déteste ça, raison de plus pour le faire. Il lève désespérément les yeux au ciel. Tu ne devineras jamais ! s'exclame-t-il.
— Dis toujours, soufflais-je.
C'est mon ami, il est super sympa, mais qu'est ce qu'il est exaspérant.
— Il y a une nouvelle, mais elle ne vient pas d'ici. Akari a essayé d'aller lui parler, mais apparemment, elle est louche, elle ne parle presque pas, elle ne fait pas d'effort pour s'intégrer, pourtant, tu sais bien qu'Akari essaie de mettre les gens à l'aise, mais rien n'y fait.
— Sincèrement, tant qu'elle ne pose de problème à personne, ça m'est égal qu'elle soit là ou non.
Il ricane avant de passer son bras par-dessus mon épaule et m'entraîne à l'intérieur de la salle de cours. Je survole la pièce du regard dans l'espoir de tomber sur un visage qui ne m'est pas familier, au lieu de ça, je fais face à une touffe de cheveux regroupée en une boule. Je n'arrive pas à voir son visage. Ses bras sont croisés devant elle de manière à ce qu'elle y pose sa tête. J'avoue qu'elle n'a pas l'air super avenante, mais après tout, je ne la connais pas, alors je n'ai pas réellement mon mot à dire.
Lorsque le prof pénètre la salle, je m'empresse
de gagner ma place au dernier rang, tous les élèves se placent derrière leurs bureaux en attendant l'autorisation du professeur pour prendre place.
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AMNESIA
RomanceUne fille en détresse. Un garçon au cœur altruiste. Melodias Eze, mannequine à temps plein, décide de quitter cette vie étouffante. Elle se contraint alors à se fondre dans la masse, lorsqu'elle entame son année de terminale à Tokyo, quitte à délai...