V - MELODIAS

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ATTENTION : Ce chapitre contient des scènes d'attouchements. Si jamais vous êtes sensible à ce sujet, je vous en prie, ne lisez pas. Même si c'est peu décrit, cela peut avoir des conséquences pour vous.

Ma main s'écrase brutalement sur mon réveil. Putain, j'ai encore sommeil. Hier, à peine Kyo a quitté mon appartement, je me suis jeté dans mon lit, il me semble que je me suis endormie aussitôt.

Lorsque je me redresse sur mon lit, je remarque que j'ai reçu un message d'Henri.

De Henri : à moi

Ton premier rendez-vous chez la psy est ce soir à 19 heures. Ne te défile pas, elle me dira si c'est le cas, et je viendrais moi-même te chercher par la peau du cul.

Un triste sourire prend place sur mon visage.
Henri me manque, il est comme un oncle pour moi, il a toujours été présent pour mes parents et moi, mais il a eu d'autant plus d'impact sur ma vie lors de leur décès, de plus que nous avons la même conviction : retrouver l'assassin.

Ce serait mentir si je disais que durant une période, je n'avais pas soupçonné le moindre de mon entourage, quitte à douter de moi. Enfin, tout le monde peut faire des erreurs, c'est notre première fois sur Terre à tous.

Je fourre mon téléphone dans mon sac à main sans prendre la peine de répondre, je n'en vois pas l'utilité. En entrant dans la salle à manger, je remarque que Kyo y a oublié sa veste. Lui ne m'a pas facilité la tâche alors je ne vois pas pourquoi je faciliterais la sienne. Il se débrouillera pour la récupérer.

Une demi-heure passe, durant laquelle je prends le temps de me préparer. Je sors de chez moi en verrouillant consciencieusement la porte d'entrée et m'empresse de rejoindre l'arrêt de bus, en remarquant la présence d'Emma.

— Coucou ! elle me sourit, alors que le bus s'arrête devant nous.

— Salut, murmurais-je en replaçant une mèche de cheveux derrière mon oreille.

Nous nous regardons, sachant que nous sommes toutes deux, encore un peu endormis.

— D'ailleurs... commence-t-elle, prise d'un soudain intérêt. Tu es arrivé en cours d'année, donc tu ne sais peut-être pas, mais ce sont bientôt les périodes d'examaen blanc. Je voulais savoir si tu voulais qu'on aille réviser à la bibliothèque, un de ces jours ?

J'assimile difficilement toutes les informations transmises avant de les analyser. Mes yeux se froncent légèrement, alors que ma main rejoint le haut de ma tête, la grattant subtilement.

— Ouais, hum, ça ne va pas être possible, annonçais-je.

Ses yeux me scrutent, affichant un certain mécontentement. J'attends, dans l'espoir de savoir si elle compte me demander la raison ou si je dois la dire par ma propre volonté.

— C'est pas du tout contre toi, il ne faut pas te méprendre, seulement, j'ai beaucoup de...

— De ? me quémande-t-elle, après plusieurs secondes de silence de ma part.

— Je n'arrive pas à réviser avec des gens, enfin, je préfère être seule pour étudier.

Elle me toise légèrement avant de m'offrir un rictus amical. Le trajet jusqu'au lycée se passe dans un doux silence. Le bus s'arrête finalement, ce qui entraîne un embouteillage aux abords des portes de sortie du véhicule.

Emma et moi sommes les dernières à quitter l'habitacle, marchant jusqu'à l'entrée du lycée avant de changer nos chaussures pour une paire d'uwabaki, une sorte de petit chausson mit dans le but de ne pas apporter les bactéries et saletés extérieures.

AMNESIAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant