Épilogue - I Regret

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Malgré les années passées, Jisung n'arrivait toujours pas à accepter la mort de son meilleur ami. Au bout de ses trente-quatre ans, alors qu'il était fiancé et qu'il avait eu deux merveilleux enfants, la mort de Minho étaient encrée dans sa conscience. Sa femme étaient belle et gentille. Elle s'occupait toujours de son fiancé lorsqu'il allait mal. En y repensant, c'était comme si elle avait déjà vécu un deuil aussi imposant que celui de Jisung.

Ce matin-là, c'était un jour important pour celui-ci. C'était l'anniversaire de la mort de Minho. Cela faisait dix ans qu'il était parti lors de cet accident dont il avait été victime. Effectivement, le procès tenu au sujet de l'accident avait révélé que Minho n'était pas coupable de sa mort, que c'était vraiment un accident. L'autre conducteur, un certains Christopher Bahng, a été tenu d'une amende de plus de dix-mille dollars de dédommagement à la famille, ainsi que quelques années en prison pour avoir nié d'avoir causé l'accident.

La famille de Minho ainsi que sa mère et lui-même étaient présent autour de la pierre gravée. Cette fois, Jisung avait été volontaire pour écrire un discour à l'égard de son meilleur ami.

Debout autour de la pierre, les familles étaient prêtes à écouter ce que Jisung avait sur le cœur. Ce qu'il gardait entassé dans son cœur depuis dix ans. Depuis les dix ans de la mort de son meilleur ami.

Il chercha maladroitement dans la poche de son pantalon la feuille sur laquelle il avait noté son texte, et sortit le papier chiffonné et déjà légèrement humide.

- Hu-hum... Alors cela fait dix ans aujourd'hui que tu nous as quittés lors de cet accident. Il y a dix ans, le deux novembre 2024, tu es parti dans les cieux, vers le paradis qui t'es dédié. Je n'arrive toujours pas à accepter ta disparition éternelle, mais ta voix m'a guidée lorsque je voulais en finir. Tes mots m'ont toujours touché et ton sourire radieux me donnait la force dont j'avais besoin pour continuer. Lorsque tu es parti, c'était comme si une partie de moi s'était envolée avec toi. Cette flamme dans mon cœur, c'était comme si ton décès avait soufflé dessus. La flamme était si petite que mon désir de vivre était presque disparu. C'est alors que j'ai entendu ta voix. Elle m'a dit plein de choses, mais les seules que j'ai retenu étaient ces mots: "Vit pour moi". Aujourd'hui, à trente-quatre ans, je suis fiancé et j'ai deux enfants. Je leur raconte chaque soir les aventures d'un garçon intrépide qui n'a pas la langue dans sa poche. Sa volonté dépassait sa parole, tellement qu'un jour, il s'était battu avec un autre garçon qui harcelait son meilleur ami. Les deux avaient toujours été inséparables. Ils avaient vécu pleins de choses ensemble. Cependant, à cause du manque de temps, les deux amis se sont perdu de vue. L'un était bien trop préoccupé par ses études intensives et par son travail qui en demandait beaucoup. L'autre, il travaillait simplement pour payer son loyer. Le temps, ce n'était pas un problème, il en avait plein. Un jour, lors d'une vilaine dispute, les deux amis brisèrent leur amitié. L'un était retourné à ses occupations sans problèmes, trop occupé, tandis que l'autre avait reprit sa route pour faire le tour de la Corée. Cependant, quelques jours après, il apprit que celui-ci avait perdu la vie lors d'un accident tragique. Il n'avait pas eu le temps d'avoir mal, il est décédé sur le coup. Chaque jour, il y repense, mais pas dans le mal. Il sait qu'il l'a sauvé et a une pensée pour lui chaque jour. Bien sûr, son sourire lui manque, son rire également, mais sa voix, il peut l'entendre lui répéter qu'il devait vivre pour lui. C'est ce qu'il a fait. Il n'y a pas encore de fin pour cette histoire car rien n'est terminé encore. Il n'est pas mort et il vit bien, avec sa famille, ses amis, son couple et ses enfants. Peut-être que l'histoire prendra une autre tournure un jour, mais pour l'instant, l'histoire suit son court. Il n'y a pas un jour sans que je pense à toi, sans que nous ne pensions à toi. Ton esprit restera encré dans celui de tout le monde jusqu'à ce qu'il ne s'envole pour de bon, en même temps que le nôtre. Ce n'est que le début. Le début de la fin. Si tu peux, continue de veiller sur nous au travers de tes messages. Moi, je sais que tu veilles sur moi peu importe quand. Merci de m'avoir écouté, il rangea son papier mouillé dans sa poche, tandis que les gens présent autour de la pierre gravée de Minho applaudissait, alors que certains avaient une larme qui coulait.

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La journée tirait à sa fin et la petite famille de Jisung commençait à s'épuiser.

- Jisung, les enfants commencent à avoir faim. Il serait temps de rentrer. Tu pourras toujours revenir ici demain.

Le Han fit un dernier petit sourire en direction de la pierre de Minho avant de prendre la main de son fils.

- Allons-y, les enfants. Papa a terminé.

Mains dans la mains, la famille s'apprêtait à quitter le cimetière, alors que Jisung donnait un dernier petit coup d'œil vers le lieu où reposait son meilleur ami depuis dix ans. Au dernier moment, le fils de celui-ci coura vers la pierre tombales, semblant cherche quelqu'un.

Jisung coura à la recherche de son fils, où il le trouva rôdant autour de la pierre.

- Minho, qu'est-ce que tu fais?! Qu'est-ce qui t'as pris?! lui hurla-t-il.

- J'ai entendu quelque chose, papa!

Jisung leva un sourcil. Ils étaient les derniers à quitter le terrain. C'était assez impossible que quelqu'un ait pu s'adresser à lui dans qu'il ne l'aie entendu

- Il n'y a personne. Allez viens, rentrons! Maman doit se demander où est-ce que nous sommes.

- Mais papa! Je te jure que j'ai entendu la voix d'un homme!

- Ce n'est pas possible. Ce doit être la fatigue.

- Il m'a dit quelque chose à ton sujet, papa!

Jisung s'arrêta net avant de saisir son fils par les épaules.

- Qui ça? T'a-t-il dit son nom?

- Oui! Il a le même prénom que moi, papa!

Le sourire sur le visage du père s'estompa.

- Et que t'a-t-il dit?

- Il m'a dit que ton discour était touchant, que j'étais adorable et que mon nom était magnifique. Il m'a également dit, je cite "Ton père a bien écouté la requête que je lui ai donné, il a de cela dix ans".

Une larme s'écoula de ses yeux avant qu'il ne se retourne vers le ciel illuminé par le soleil couchant.

- Merci, souffla-t-il doucement, d'une voix tellement petite que son fils n'avait rien entendu.



C'était seulement entre lui et Minho.

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Voilà ce qui conclu cette histoire!
J'espère qu'elle vous a fais pleurer. C'était une histoire touchante à écrire et j'en suis particulièrement fière. C'est une belle morale qu'on apprend à la fin.

De plus, comme vous l'aurez compris, en l'honneur de son meilleur ami, il a donné son nom (Minho) à son fils.

Maybe Everything Has An End? | ᴹⁱⁿˢᵘⁿᵍOù les histoires vivent. Découvrez maintenant