Liens Interdits : entre cœur et raison [Tome 2]

10.

Mardi 31 décembre 2024 — Aspen — Colorado

Je suis tranquillement installé sur le balcon du chalet, savourant une bière tout en admirant le paysage enneigé devant moi, lorsque les voix distinctives de Luis et Caleb retentissent dans l'entrée.

— Arrête de te foutre de moi, putain, ma jambe est foutue ! tempête Caleb à l'encontre de son ami.

Un sourire discret naît sur mes lèvres en le voyant arriver en boitant, sa combinaison de ski dégoulinante d'eau, preuve de ses multiples chutes du jour. Bien que je ne l'admettrais jamais ouvertement, ce type a quelque chose de comique, surtout quand il s'agit de ses exploits maladroits sur les pistes.

— Comment veux-tu qu'on arrête de rire avec ta chute ? J'aurais tellement voulu filmer ça, ricane Marco en les suivant de près.

Je reste à ma place, observant leur approche sans qu'ils ne m'aperçoivent.

— Alec ? T'es déjà de retour ? s'exclame Nate en arrivant derrière eux. Pourtant, tu étais derrière nous sur la piste noire.

— Eh bien, on avance plus vite quand on reste sur ses skis, je rétorque en riant tandis que j'entre dans le salon.

— Quel vantard ! grogne Caleb en s'approchant du canapé.

— Je te préviens que si tu poses ton cul trempé sur ce canapé, ta prochaine chute se fera du balcon, je le menace, provoquant les rires des trois autres bonhommes.

Caleb me lance un regard espiègle puis commence à s'asseoir très lentement sur le sofa.

— Tu n'as pas remarqué que j'ai du mal à t'écouter ? me nargue-t-il, un sourire moqueur aux lèvres.

À peine sa fesse droite effleure-t-elle le canapé que je le saisis et le traîne dehors. Heureusement pour lui, nous ne sommes qu'au premier étage, et l'épaisse couche de neige devrait amortir sa chute, du moins je l'espère.

Il se débat comme s'il était en train de lutter pour sa vie, mais malgré sa force, je le maîtrise facilement. D'un geste, je le soulève et le hisse par-dessus la balustrade. Les éclats de rire de Luis et Marco résonnent dans l'air tandis que des skieurs en contrebas nous regardent, abasourdis.

— Merde, pose-moi ! hurle Caleb. Tu ne vas pas vraiment me jeter, si ?

— Qui sait ? je réponds en éclatant de rire.

Il essaie de me repousser avec ses pieds, mais oublie que je suis le seul qui le retient. Déséquilibré, je trébuche en arrière tandis qu'il agite les bras, tentant désespérément de trouver son équilibre ou de s'envoler, je ne sais trop.

Son expression se fige et, dans un cri perçant, il disparaît derrière la balustrade.

— Oh merde ! s'exclament les trois garçons en chœur.