L'Émeraude Captive TOME 1

Chapitre 19

**PDV Mitsuki :**

Je scrutai Izuku, m'efforçant de percer le mystère qui l'entourait. Ses traits fins et délicats, ses oreilles légèrement pointues et ses yeux d'un vert éclatant, presque luminescents, le distinguaient de tous les mi-humains que j'avais rencontrés. Les nymphes étaient réputées pour leur beauté éthérée, mais il y avait autre chose chez lui, une vulnérabilité palpable mêlée à une force intérieure qui semblait sur le point de s'effondrer.

Je sentais que j'étais sur un terrain glissant. Néanmoins, il fallait que je comprenne. Non seulement pour lui, mais aussi pour Eri, pour Katsuki, et pour nous tous qui voulions les aider.

« Dis-moi, Izuku, » demandai-je doucement, essayant de ne pas le brusquer, « je vois que tu es un mi-humain, mais tes caractéristiques physiques... » Je laissai ma phrase en suspens, choisissant mes mots avec précaution. « Elles sont assez particulières. De quelle race es-tu, exactement ? »

Izuku baissa les yeux, son malaise évident. Ses doigts tremblaient légèrement, comme s'il hésitait à répondre, puis il sembla se forcer à respirer profondément, comme pour puiser dans une source de courage intérieure.

« Je suis... une nymphe. En fait, je suis une mi-nymphe. Mon père était un dresseur de dragons... »

Cette révélation me prit de court. Je comprenais mieux maintenant pourquoi il paraissait à la fois si fragile et puissant. Les nymphes étaient des êtres rares, réputés pour leur connexion avec la nature et leur magie curative, mais surtout, ils étaient incroyablement protecteurs de leur espèce, ne se mêlant que rarement aux autres races.

« Je vois... cela explique beaucoup de choses, » murmurai-je, mon esprit commençant à faire le lien. Les dresseurs de dragons étaient eux aussi rares, et il était encore plus improbable qu'un dresseur forme un couple avec une nymphe. Quelque chose ne collait pas. J'étais perdue dans mes pensées, essayant de trouver un sens à tout ça, quand une information frappa mon esprit de plein fouet.

Une nymphe avec un dresseur de dragons... Les nymphes ne se liaient généralement qu'avec d'autres nymphes. Sauf pour un seul couple mixte que je connaissais. Inko.

Je fis un pas en arrière, comme si la révélation venait de me percuter physiquement. Je me souvins de la mère d'Izuku, Inko Midoriya. Elle était également mi-nymphe, ce qui expliquait pourquoi je n'avais pas fait le lien plus tôt. Elle avait quitté notre communauté il y a des années, et il était rare de la voir depuis.

« Ton père, » repris-je doucement, en essayant de maintenir ma voix stable, « ton père, c'était Hisashi, n'est-ce pas ? »

Izuku releva la tête, ses yeux brillants de surprise et d'un brin de douleur à l'évocation de ce nom. Il hocha lentement la tête. « Oui... C'est ça. Mon père était Hisashi Midoriya. Il était dresseur de dragons. »

Mon cœur se serra en pensant à ce qu'il avait dû traverser. Hisashi et Inko avaient toujours été un couple controversé, mais ils s'aimaient profondément. Inko avait renoncé à beaucoup de choses pour vivre avec lui et fonder une famille. Je n'aurais jamais imaginé qu'un de leurs enfants finirait entre les griffes de Jim, exploité et brisé.

Je me rapprochai d'Izuku, posant doucement une main sur son épaule, évitant de l'effrayer davantage. « Izuku... je suis tellement désolée pour ce que tu as traversé. Je connais ta mère, Inko. Elle était une femme forte et courageuse. Elle aurait tout fait pour te protéger si elle avait su ce qui t'arrivait. »

Ses yeux s'élargirent légèrement, comme s'il luttait pour retenir ses larmes. Il baissa la tête, murmurant : « Elle... Elle ne savait pas. Ils m'ont pris quand j'étais petit, et... et elle... » Sa voix se brisa, et il secoua la tête, comme pour chasser les souvenirs douloureux.

Je ressentais une rage froide monter en moi. Jim allait payer pour ce qu'il avait fait. Non seulement il avait brisé la vie de cet enfant, mais il avait aussi privé Inko de son fils, de sa famille. Je serrai les poings, déterminée à aider Izuku, à l'aider à retrouver une vie normale, une vie où il serait enfin libre.

Je me forçai à adoucir mon expression, sachant que la colère que je ressentais pourrait l'effrayer. « On va t'aider, d'accord ? Tu es en sécurité ici. Personne ne te fera de mal. Tu n'es plus seul. »

Il me regarda, ses yeux brillants d'une lueur d'espoir mêlée d'incrédulité. Il voulait croire que c'était possible, mais la peur et les traumatismes étaient encore trop présents.

« Merci, » murmura-t-il, sa voix à peine audible. « Merci de nous avoir sortis de là. »

Je sentis les larmes me monter aux yeux, mais je les retins. Ce n'était pas le moment de craquer. Il avait besoin de soutien, de force. Je serrai doucement son épaule, essayant de lui transmettre tout le réconfort que je pouvais.

« On est là, Izuku. Toi et Eri, vous êtes en sécurité. »

Je me retournai légèrement, voyant Katsuki qui revenait vers nous, tenant Eri par la main. Mon fils avait toujours été une tête brûlée, mais je savais qu'il ferait tout pour les protéger.