Jour 20 : L'ombre de soi-même.

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Il ne quitta sa grotte pour aller puiser de l'eau et récupéra toutes leslarves possibles aux abords de la forêt qui encerclait sa montagne. C'était unrepas immonde, mais Nathan ne pouvait se permettre de faire la fine bouche.Il n'avait que ça pour espérer reprendre assez de force pour partir à la chassede plus gros gibier. Et elles représentaient une source de nutriments et deprotéines facile à cueillir.Tandis qu'il remontait vers son camp, les varans le narguaient, se doranttranquillement la pilule sur les rochers et fuyant dès son approche. Nathan sedélectait d'imaginer leur chair bien grillée rôtir sur son feu juste avant que sesdents ne la déchiquettent. Mais il n'avait plus de lance. Il leur jeta bienquelques cailloux, sans grand succès.Il ouvrit une boîte en plastique contenant bon nombre des téléphonesportables qu'il avait trouvé dans les valises ou dans les sièges. Il en alluma un. Ilse plongea dans la vie du propriétaire, les photos défilaient devant ses yeux,les messages et les conversations tandis qu'il les commentait à haute voix.C'était comme si, à travers ces morceaux de technologie, l'esprit des passagerssurvivait. « Tes techniques de drague ne sont pas fantastiques, George. »,« Jolie dégradé Madame Taylor », « Voyons voir les vacances de la familleLee ».C'était intrusif, peut-être morbide. Nathan passa par toutes lesémotions, les larmes, la joie, le rire, la colère et la frustration. La solitude lepesait. Il aurait accepté volontiers un nouveau coup de griffe et sesconséquences plutôt que de continuer de vivre seul. Au summum de latristesse, il tenta même d'entrer en communication avec l'amulette. Mais seulle silence lui répondit.

Le SurvivantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant