fantôme, maintenant à quelques centimètres de lui, murmurait des mots incompréhensibles à ses oreilles. Louis entendait une cacophonie de cris, des échos lointains de souffrances passées, de vies prises au piège dans cet espace sombre et glacé. Étienne semblait se délecter de sa faiblesse, de son incapacité à bouger.
« C’est fini, Louis… » souffla Étienne, d’une voix sifflante. « Je vais te prendre avec moi, comme tous les autres avant toi. »
Louis, cloué au sol par l’emprise du fantôme, sentit ses membres s’engourdir, comme s’ils étaient aspirés dans un vide sans fin. Son esprit vacillait à la frontière de la conscience. Il sentit la présence d’Étienne pénétrer en lui, une froideur insidieuse qui rampait dans son esprit, cherchant à le submerger, à le faire céder.
Mais au moment où tout semblait perdu, Sophie, voyant son frère pris au piège, lança un cri de rage. Elle jeta le mélange d’herbes et de sang au centre du cercle. La réaction fut immédiate. Une lueur vive jaillit du sol, entourant Étienne d’une aura brûlante. Le fantôme poussa un cri de douleur, son visage se tordant dans une expression de haine pure.
« NON ! » hurla Étienne. « VOUS NE M’AUREZ PAS ! »
Le sol vibra sous leurs pieds, et l’armoire, symbole de cette prison maudite, commença à se fissurer, émettant un grincement strident. Les murs de la chambre semblaient se refermer sur eux, et des craquements sinistres résonnaient dans toute la maison. Étienne, toujours enchaîné à Louis, tentait désespérément de se libérer de l’emprise du rituel.
Mais c’était trop tard. Le cercle de protection, maintenant renforcé par l’énergie du rituel, brillait d’une lumière intense. Le fantôme recula, ses mains griffant l’air, ses traits déformés par la douleur. Étienne n’était plus que l’ombre de lui-même, une silhouette distordue, vacillant à la frontière entre les mondes.
« Louis… » murmura-t-il, d’une voix brisée. « Je reviendrai… »
Et puis, avec un dernier hurlement déchirant, Étienne fut aspiré dans l’armoire, son corps se désintégrant en volutes de fumée noire. La porte de l’armoire claqua violemment, et un silence soudain s’abattit sur la pièce. Le froid disparut, remplacé par une chaleur presque réconfortante. Louis, haletant, sentit l’emprise d’Étienne se relâcher. Il reprit enfin son souffle, étourdi, mais vivant.
Sophie se précipita vers lui, les yeux remplis de larmes.
« Louis ! Est-ce que ça va ? »
Il hocha faiblement la tête, encore sous le choc. « Je pense… je pense que c’est fini. »
Ils restèrent ainsi quelques instants, assis sur le sol, épuisés. La pièce, autrefois si menaçante, semblait enfin apaisée. Louis savait qu’ils avaient réussi. Le fantôme d’Étienne était définitivement banni, renvoyé dans les ténèbres d’où il n’aurait jamais dû s’échapper.
Mais, en se redressant, un léger détail attira son attention. L’armoire, bien qu’immobile et fermée, portait encore ces griffures. Plus profondes qu’avant, comme si quelqu’un, ou quelque chose, avait tenté de sortir à nouveau. Louis fronça les sourcils, une sensation d’inquiétude refaisant surface.
« Tu crois qu’il reviendra vraiment ? » demanda Sophie, la voix pleine de fatigue.
Louis observa l’armoire en silence. « Je ne sais pas… Mais une chose est certaine, cette maison… elle ne sera jamais normale. »
Le lendemain, ils firent appel à des experts pour démonter l’armoire, en espérant que la détruire mettrait fin à tout cela. Mais lorsque les ouvriers arrivèrent, ils furent incapables de bouger le meuble. L’armoire semblait enracinée dans le sol, fusionnée avec la structure même de la maison. Aucun outil ne pouvait la déplacer ou même l’endommager. Elle restait là, inébranlable, comme une sentinelle veillant sur un secret ancien.
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L'enfant caché derrière l'armoire
Fantasia.L'histoire suit Louis, un jeune garçon hanté par un autre enfant fantomatique, Étienne, qui est lié à une vieille maison familiale mystérieuse et maléfique. Louis, avec l'aide de son amie Sophie, découvre que la maison est un piège surnaturel, nour...