Louis hocha la tête, la gorge serrée. Il s’approcha de l’autel, sa main tremblante serrant le couteau. Les ombres à ses pieds semblaient devenir plus furieuses, comme si elles comprenaient ce qu’il s’apprêtait à faire, et tentaient de l’en empêcher.
Il leva la lame au-dessus de son bras, prêt à entailler sa chair. Mais au moment où il allait faire le geste, une voix s’éleva dans son esprit, une voix douce et familière.
« Louis… »
Il se figea, son souffle coupé. Il connaissait cette voix. C’était celle de sa mère.
Il ferma les yeux, luttant contre les souvenirs qui l’envahissaient. Il revoyait la maison, quand il était enfant, les pièces baignées de lumière, les rires qui résonnaient dans les couloirs. Il se souvenait des nuits passées à écouter des histoires sous les draps, alors que sa mère lui parlait de choses qu’il ne comprenait pas encore. Des histoires de la maison, des avertissements déguisés en contes.
La voix continuait de murmurer dans sa tête. « Louis, tu peux encore tout arrêter… Tu peux briser la malédiction… »
Il ouvrit brusquement les yeux, son cœur battant à tout rompre. Il regarda Sophie, puis l’autel. La vérité était là, juste sous la surface, mais il ne pouvait pas encore la saisir pleinement.
« C’est toi, maman ? » murmura-t-il, les larmes aux yeux.
Sophie s’approcha de lui, une main légère sur son épaule. « Louis, je sais que c’est difficile. Mais c’est la seule façon. »
Mais Louis hésitait. Quelque chose ne collait pas. Cette voix… elle ne semblait pas tout à fait juste. Il tourna lentement la tête vers l’autel, et c’est là qu’il le vit.
L’autel… pulsait. Comme s’il était vivant. Comme si la pierre elle-même respirait, absorbant l’énergie qui les entourait. Et à cet instant, il comprit. La maison n’avait pas seulement besoin de son sang. Elle voulait son esprit, son essence même. Elle cherchait à le piéger, à faire de lui son esclave, tout comme Étienne avant lui.
Il baissa lentement le couteau. « Non, » murmura-t-il, à peine audible.
Sophie écarquilla les yeux. « Qu’est-ce que tu fais ? Il faut terminer le rituel ! »
Louis secoua la tête, sentant une résolution nouvelle monter en lui. « Non, Sophie. Ce n’est pas comme ça que ça doit se passer. La maison essaie de nous manipuler. Elle essaie de me faire croire que c’est la seule issue. Mais il y a autre chose… il doit y avoir un autre moyen. »
La brume noire s’agita de plus en plus violemment autour de ses pieds, comme si la maison comprenait qu’elle perdait son emprise sur lui. Les ombres se tordaient et s’allongeaient, mais Louis tenait bon. Il refusait de céder à la peur.
Sophie le regardait, hésitante, puis elle secoua la tête avec frustration. « Mais quoi, Louis ? Quel autre moyen ? »
Louis ferma les yeux, cherchant au plus profond de lui. Il savait que la réponse était là, quelque part dans les souvenirs qu’il avait refoulés, dans les secrets que la maison cachait depuis des générations. Puis soudain, il comprit.
« Le puits ».
Il ouvrit brusquement les yeux. « Le puits, Sophie. Sous la maison, il y a un puits. J’ai entendu des histoires quand j’étais petit, mais je n’y ai jamais vraiment prêté attention. C’est là que tout a commencé. Le puits est la source de tout ça. C’est là que la maison tire sa force. »
Sophie le regarda avec confusion. « Un puits ? Mais… »
Louis la coupa, son esprit de plus en plus clair. « Si je me souviens bien, il est scellé. Ils l’ont fermé il y a longtemps, pour empêcher… quelque chose d’en sortir. Mais je pense que c’est là qu’il faut aller. Nous devons descendre dans ce puits et briser la malédiction à sa racine. »
Sophie fronça les sourcils, mais une lueur d’espoir traversa son regard. « Si tu as raison… c’est notre dernière chance. »
Louis hocha la tête. Il n’avait jamais été aussi sûr de quelque chose. Ils devaient trouver ce puits et l’affronter, quoi qu’il contienne.
« Allons-y, » murmura-t-il.
Ils tournèrent le dos à l’autel, laissant derrière eux la pulsation sinistre de la pierre. La brume noire continuait à les poursuivre, mais quelque chose avait changé. Louis sentait que la maison devenait de plus en plus furieuse, mais aussi plus faible. Il savait qu’ils étaient sur la bonne voie.
Ils gravirent les escaliers à toute allure, se précipitant dans les couloirs déformés de la maison, à la recherche de l’entrée du puits. Mais le temps jouait contre eux. Les murs se tordaient de plus en plus, les ombres devenaient plus agressives, comme des bêtes affamées cherchant à les dévorer.
Finalement, ils arrivèrent à une porte dissimulée derrière un meuble ancien, presque oubliée. Louis la poussa avec force, révélant un passage étroit qui descendait encore plus profondément dans le sol. L’air y était encore plus lourd, chargé d’une odeur de terre humide et de moisissure.
« C’est là, » murmura Louis.
Ils descendirent en silence, leurs pas résonnant dans le passage souterrain. La lumière faiblissait à mesure qu’ils s’enfonçaient dans les entrailles de la maison. Au bout du chemin, un cercle de pierres entourait un trou béant. C’était le puits.
Sophie s’approcha, effleurant les pierres du bout des doigts. « C’est ici que tout commence… et c’est ici que tout doit finir. »
Louis s’avança, jetant un coup d’œil dans le puits. Des ténèbres insondables s’étendaient en dessous, une profondeur qui semblait sans fin. Il pouvait sentir une force, quelque chose de puissant et d’ancien qui les appelait.
« Il faut descendre, » dit-il, d’un ton résolu.
Sophie hocha la tête, bien que la peur brillât dans ses yeux. Ensemble, ils s’agrippèrent à une vieille corde qui pendait au-dessus du puits, et commencèrent leur descente dans l’inconnu.
Les ténèbres les engloutissaient, mais Louis savait qu’ils n’avaient pas d’autre choix. Pour briser la malédiction, ils devaient affronter la source de tout ce cauchemar, au fond de ce puits antique, là où la véritable horreur les attendait.
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L'enfant caché derrière l'armoire
Fantasy.L'histoire suit Louis, un jeune garçon hanté par un autre enfant fantomatique, Étienne, qui est lié à une vieille maison familiale mystérieuse et maléfique. Louis, avec l'aide de son amie Sophie, découvre que la maison est un piège surnaturel, nour...