𝐀 𝐓𝐑𝐀𝐕𝐄𝐑𝐒 𝐓𝐄𝐒 𝐘𝐄𝐔𝐗 • ᴹᶦⁿˢᵘⁿᵍ

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𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟖 : "𝐐𝐮𝐚𝐧𝐝 𝐦𝐞̂𝐦𝐞 𝐥𝐚 𝐓𝐨𝐮𝐫 𝐄𝐢𝐟𝐟𝐞𝐥 𝐚𝐭𝐭𝐞𝐧𝐝 𝐂𝐡𝐫𝐢𝐬𝐭𝐨𝐩𝐡𝐞𝐫 𝐁𝐚𝐧𝐠"

- J'oublie toujours, de t'oublier. - Memento

La journée était grise, mais sans pluie. Un de ces matins d'automne parisiens où le ciel semble indécis entre éclats de lumière et lourdes nuées. Minho et Jisung marchaient côte à côte le long des Champs-Élysées, leurs mains cachées dans les poches pour se protéger du froid qui mordait doucement leurs doigts. Les Champs-Élysées étaient déjà animés, malgré le froid, des passants affairés, des touristes en quête de souvenirs, et cette atmosphère si particulière qui flottait autour de la plus célèbre avenue du monde.

Les deux garçons, un peu nerveux, s'échangeaient quelques regards, des sourires discrets. C'était une grande journée pour eux, et même si la température était un peu glaciale, ils sentaient une chaleur particulière grandir entre eux. Ce n'était pas seulement l'excitation de rencontrer un réalisateur, c'était aussi cette relation naissante, encore toute fraîche, mais déjà si intense.

Ils avaient rendez-vous dans un petit café, à quelques pas de l'Arc de Triomphe, un endroit que André leur avait recommandé. C'était un café typiquement parisien, avec ses tables en terrasse, même si en cette saison, peu de gens osaient s'asseoir dehors. Des chaises en osier, des petites tables rondes en métal, et des serveurs en uniforme blanc et noir qui circulaient entre les tables avec agilité.

En s'approchant, Minho aperçut André déjà installé à l'extérieur, une cigarette à la main et un café devant lui. Sa silhouette détendue, sa veste en laine bien ajustée, et son écharpe grise qui flottait légèrement dans le vent donnaient à André l'air d'un personnage sorti tout droit d'un film de la Nouvelle Vague. Son visage se tourna vers eux lorsqu'ils arrivèrent, et un sourire bienveillant s'étira sur ses lèvres.

— "Ah, voilà mes deux étoiles montantes," lança André en se levant légèrement pour les saluer. "Installez-vous. Il fait un peu froid, mais c'est bon pour le cerveau, ça réveille les idées."

Minho et Jisung éclatèrent de rire et prirent place autour de la table. L'odeur de la cigarette flottait dans l'air, mêlée à celle du café fraîchement servi, et l'ambiance du café parisien les enveloppa immédiatement. Minho sortit une cigarette de son paquet et l'alluma, suivie de près par Jisung, qui fit de même. Le froid n'avait plus vraiment d'importance maintenant, c'était comme si l'attente et l'excitation de cette rencontre à venir les réchauffaient de l'intérieur.

— "Le réalisateur est en retard ?" demanda Jisung en jetant un coup d'œil à sa montre, remarquant qu'il était presque midi.

— "Il ne devrait pas tarder," répondit André en tirant une longue bouffée de sa cigarette. "C'est un gars cool, vous verrez. Pas du genre à se prendre pour un grand manitou du cinéma, même s'il en a le talent."

Minho hocha la tête, ses pensées déjà tournées vers cette rencontre. Christopher Bang. Ce nom résonnait dans sa tête depuis des jours. Il avait fait ses recherches, regardé quelques-uns de ses films indépendants, et il savait que même si Bang n'était pas encore un réalisateur de renommée mondiale, il avait une vision unique. C'était quelqu'un qui comprenait l'essence du cinéma, quelqu'un qui savait raconter des histoires sans avoir besoin d'un budget colossal. Un peu comme un Tarantino avant "Pulp Fiction", ou un Nolan avant "Memento".