Stay with me

Chapitre 20

P.D.V Alice

Je toque à la porte de la chambre d'hôpital, puis entre après en avoir reçu l'autorisation. La chambre est simple, seulement équipée d'un lit, d'une chaise pour les visiteurs, d'une armoire pour ranger quelques affaires, et d'une fenêtre qui laisse entrer une lumière douce. Une petite salle de bain adjacente complète l'espace. Les murs aux couleurs pastel donnent un côté apaisant à la pièce et l'agrandissent, créant une ambiance de calme malgré l'atmosphère lourde d'un hôpital.

Ma grand-mère est là, assise dans son lit, un livre entre les mains. C'est celui que je lui ai apporté la veille pour l'aider à passer le temps. Son visage marqué par les années affiche une sérénité que j'envie, mais je vois bien les signes de fatigue dans ses yeux.

Elle ne le montre pas, mais je sais qu'elle souffre plus qu'elle ne le laisse paraître.

Alice : Mamie, je t'ai apporté de quoi déjeuner !

Elle me sourit alors que je dépose un sac sur ses genoux et prends place sur la chaise à côté de son lit. Ce simple geste de sa part me réchauffe le cœur. Je m'accroche à ces moments comme à une bouée de sauvetage.

Alice : Aujourd'hui, au menu, tu as le droit à de l'omurice, préparé spécialement par Kotoha !

Mamie : Merci ma puce. Mais tu sais, tu n'es pas obligée de m'apporter à manger tous les jours...

Je retiens une grimace et continue de lui sourire, même si au fond de moi, je sens cette culpabilité m'étreindre encore une fois.

Cela fait déjà quatre jours qu'elle est à l'hôpital. Le jour de son arrivée, les médecins l'ont immédiatement prise en charge, mais il m'a fallu attendre des heures interminables avant de recevoir des nouvelles. Je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie.

J'ai vraiment cru la perdre ce jour-là, je ne veux plus jamais ressentir ça.

Les médecins ont décidé de la garder quelques jours supplémentaires en observation, pour être sûrs qu'il n'y a pas de complications. Elle s'est ouvert la tête en tombant, et vu son âge, ce genre de blessure peut devenir très dangereux. Ils m'ont parlé de risques liés à la tension, ou autre chose que je n'ai pas bien compris, mais tout ce que je retiens, c'est que sa santé est en danger.

Et je ne peux m'empêcher de penser que tout ça est ma faute. Je suis responsable de son accident. Mais je ne peux pas lui dire, ni m'excuser. Elle se mettrait en colère et me disputerait.

Alors, chaque jour, je viens lui tenir compagnie et je lui apporte à manger. Les vacances d'été viennent de commencer, et je n'ai rien d'autre à faire de toute façon. C'est ma manière de me racheter, même si elle ne le sait pas.

Alice : Tout le monde dit que la nourriture de l'hôpital est mauvaise, ça m'inquiète. J'ai envie que tu manges bien, mamie.

Mamie : À mon âge, je ne peux plus vraiment faire de caprices, tu sais ?

Alice : Arrête de parler comme ça, mamie. T'es encore jeune, j'te dis ! La jeunesse, c'est dans la tête !

Mamie : Parle-moi un peu de tes projets, Alice.

Alice : Huh ? Mes projets ?

Mamie : Allons, c'est les vacances ! Ne me dis pas que tu n'as rien prévu ?

Alice : Pas encore. Les profs nous ont bombardés de devoirs...

Mamie : Ah bon ? Ils sont cruels.

Alice : Ne t'inquiète pas, on s'est bien vengés. Dans ma classe, on a tous fait les devoirs facultatifs qu'ils nous ont donnés. Du coup, eux aussi vont devoir travailler pendant les vacances, haha ! Et si t'avais vu les copies de certains, c'était à mourir de rire !