Chapitre 26

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Je me tenais debout au centre du salon, les mains légèrement tremblantes, serrées contre moi, comme si cela pouvait apaiser le flot de nervosité qui montait en moi. Derrière moi, Kiryu, Mana et Kyoka se tenaient en silence, solidaires et déterminés. Leurs regards étaient fixes, mais respectueux, partageant la gravité de ce moment.

Mes deux parents étaient assis dans leurs fauteuils, leurs visages fermés, affichant une inquiétude que je connaissais trop bien. Ils se doutaient bien de ce que je m'apprêtais à leur dire et ne voulaient pas l'entendre. Pas encore une fois.

Mais j'étais prête à me battre pour ce que je ressentais. Je pris une grande inspiration pour me donner du courage, il était trop tard pour reculer maintenant.

Alice : Papa, maman... je sais que vous avez vos raisons. Je sais que ce qui est arrivé à Makoshi était... horrible. Mais, s'il vous plaît, écoutez-moi juste une fois, laissez-moi vous expliquer.

Ma voix, d'abord ferme, se fit plus douce, presque suppliante. Je n'avais jamais autant voulu qu'ils comprennent ce que je ressentais, qu'ils croient en moi.

Mon père croisa les bras sur sa poitrine, un geste de fermeture. Ma mère, elle, détourna le regard, ses yeux trahissant la douleur que ces souvenirs évoquaient. Je pouvais voir la peur dans leurs visages. C'était la peur de me perdre, de revivre ce cauchemar, le sentiment d'impuissance qui les avait rongés quand j'avais été agressée.

Mère : Alice... tu t'es fait agresser là-bas. Tu aurais pu mourir ce jour-là. Comment peux-tu vouloir y retourner ? Et ta grand-mère... elle est morte là-bas, dans cette ville ! Comment peux-tu même penser à retourner dans un endroit qui t'a pris autant ? Ses mots s'étranglèrent dans sa gorge.

Je sentis mon cœur se serrer. Je savais combien mes parents avaient souffert, combien ils avaient eu peur pour moi. Mais je ne pouvais pas rester prisonnière de ces événements pour toujours.

Je refusais de fuir un endroit que j'aimais tant à cause de ces souvenirs tragiques.

Alice : Je sais... je sais que c'était dangereux à l'époque. Mais la ville a changé. Makoshi n'est plus ce qu'elle était. Vous devez me croire.

Je jette un coup d'œil à Kiryu, Mana et Kyoka, espérant qu'ils m'apporteraient le soutien dont j'avais besoin en cet instant. Le blond fit un pas en avant. Il était toujours calme, réfléchi, mais aujourd'hui, il semblait aussi déterminé que jamais.

Kiryu : Alice dit vrai, monsieur, madame. C'est vrai que la ville a souvent été ravagée par les guerres de gang, mais ce n'est plus le cas aujourd'hui. Les Winds Breakers, un gang composé des élèves du lycée Furin, ont repoussé tous les voyous hors de la ville et la protègent. Vous pouvez poser la question à n'importe quel habitant, il vous le confirmera !

Papa : Qui es-tu déjà, toi ? Je t'ai jamais vu avant.

Il me jeta un regard incertain avant que je n'hoche la tête, l'encourageant silencieusement à continuer.

Kiryu : C'est vrai, excusez-moi. Je m'appelle Kiryu Mitsuki, membre du groupe Taemon des Winds Breakers. J'ai rencontré votre fille l'année dernière lors de son séjour dans notre ville. J'ai fait le trajet depuis Makoshi pour pouvoir la revoir, inquiet qu'elle ne nous réponde plus, expliqua-t-il calmement. Je comprends votre inquiétude à tous les deux, ce qui est arrivé à Alice est horrible et c'est entièrement notre faute. Nous avons échoué à la protéger.

Il s'inclina en guise d'excuse face à mes parents, nous surprenant tous. Son visage exprimait un profond regret, lui non plus n'avait jamais pu réussir à oublier ce qu'il s'était passé.

Kiryu : Mais vous savez, Makoshi a réellement changé. Il y a eu un réel effort pour protéger la ville, pour faire en sorte que des événements comme ceux qu'Alice a vécus ne se reproduisent plus.

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