Chapitre 24

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18 mai

P.D.V Alice

La sonnerie retentit enfin, marquant la pause déjeuner tant attendue. Je m'empresse de terminer d'écrire les dernières formules que notre professeur de mathématiques avait notées au tableau, même si ma vue était partiellement bloquée par mes camarades, déjà occupés à ranger leurs affaires. Cela m'agaçait un peu, mais c'était devenu une habitude. Ils n'attendaient jamais la fin du cours pour commencer à se préparer.

Mon cerveau était en ébullition après avoir enchaîné deux heures de physique suivies de deux heures de mathématiques. Une matinée des plus éprouvantes. Heureusement, l'après-midi s'annonçait plus légère avec un seul cours d'anglais avant la fin de la journée. Je n'avais qu'une envie : sortir de cette salle pour enfin respirer et manger quelque chose de consistant.

L'année de terminale... Elle pesait sur nos épaules. On nous répétait sans cesse de nous concentrer, de ne penser qu'au baccalauréat, comme si notre vie sociale devait passer au second plan, voire disparaître complètement. Les enseignants insistaient pour que nous fassions de notre mieux, car les écoles supérieures étaient de plus en plus exigeantes. Chaque note comptait. Chaque profil était analysé dans les moindres détails. C'était l'une des raisons pour lesquelles je m'appliquais autant, prenant des notes à chaque cours, me plongeant dans mes révisions dès que possible.

Je pousse un long soupir en m'étirant, contente de pouvoir enfin quitter cette salle étouffante. Je range mes affaires rapidement, l'estomac criant famine. Mes amies, Kyoka et Mana, m'attendaient déjà devant la porte. Elles savaient que je prenais toujours un peu plus de temps pour noter tous les détails, mais elles n'avaient jamais râlé à ce sujet. C'était l'une des raisons pour lesquelles je les appréciais tant.

Kyoka : À votre avis, on aura quoi au menu aujourd'hui ?, demanda-t-elle avec une lueur d'espoir dans les yeux.

Mana : Normalement, c'est viande ce midi, répondit-elle en haussant les épaules.

Kyoka : Sérieux ?! Vite alors, avant que les autres ne prennent tout ! s'écria-t-elle en nous attrapant par le bras, nous traînant presque jusqu'au réfectoire.

Nous éclatâmes de rire, la suivant sans opposer de résistance. Kyoka avait toujours ce côté impulsif qui la rendait attachante, et Mana, plus calme, compensait souvent son énergie débordante. Nous étions un trio inséparable. Depuis la maternelle, notre amitié avait résisté à toutes les épreuves, même aux années de collège où nous avions été séparées. Retrouver ces deux-là au lycée avait été un soulagement, et je savais que je pouvais compter sur elles comme on peut compter sur des sœurs.

En parlant de confiance, elles avaient été les premières à qui j'avais tout raconté à propos de ce qui s'était passé à Makoshi et de mon histoire avec Kiryu. Leur réaction avait été immédiate. Elles s'étaient mises en colère, prêtes à tout pour me défendre, comme toujours. J'avais eu du mal à les calmer, mais elles m'avaient soutenue du mieux qu'elles pouvaient. Grâce à elles, j'avais réussi à tenir bon, à garder la tête haute malgré les événements. Depuis, on n'en parlait plus. Ni elles, ni mes parents n'évoquaient ce sujet, et quelque part, ça me convenait.

Je me souviens avoir passé des heures entières à essayer de récupérer mes comptes, fouillant désespérément sur internet. Mon ordinateur et mon téléphone étaient devenus des outils inutiles. Ma mère, en particulier, avait tout fait pour m'éloigner de cet univers. Elle avait même réussi à faire supprimer mes comptes en ligne en contactant directement les administrateurs. Cela m'avait bouleversée, mais je n'avais rien pu faire. Elle m'avait coupé les vivres, m'interdisant sorties et argent de poche, surveillant chacun de mes allers-retours comme si j'étais en prison.

Stay with meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant