Chapitre 28

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La fin des cours marquait toujours un moment de soulagement. Le son de la cloche résonna dans tout le lycée, signalant que la journée était enfin terminée. Je range mes affaires avec une certaine précipitation. J'étais impatiente de sortir, non pas parce que j'avais hâte de quitter l'école, mais surtout parce que je savais que Kiryu m'attendait. Depuis que nous sortions ensemble, c'était devenu une sorte de rituel : nous nous retrouvions dans la cour après les cours, puis nous rentrions ensemble.

Je descendis rapidement les escaliers du bâtiment principal après avoir salué mes deux meilleures amies qui ne manquèrent pas de m'insulter de lâcheuse, même si je savais qu'elles étaient contentes pour moi en réalité, ma main serrant la lanière de mon sac. Un sourire se dessina sur mes lèvres en pensant à Kiryu, à la manière dont il me faisait toujours me sentir spéciale, même dans les gestes les plus simples.

Je me dirige vers la cour d'un pas pressé, mes yeux scrutant instinctivement la foule d'étudiants. J'aperçus rapidement sa silhouette familière près du grand arbre qui trônait au centre de la cour et je me presse vers lui, ouvrant la bouche pour l'appeler. Mais ma voix se tut dans ma gorge et mon pas ralentit en voyant qu'il n'était pas seul.

Deux filles étaient avec lui, l'une d'elles debout juste en face, l'air légèrement nerveuse, tandis que l'autre restait en retrait, observant la scène. Une étrange sensation de malaise s'installa en moi.

Mon instinct me soufflait de rester en arrière, de ne pas m'approcher tout de suite. Je me mordis la lèvre inférieure, hésitante. Je ne voulais pas m'immiscer dans une conversation qui ne me concernait peut-être pas, mais en même temps, quelque chose dans l'attitude de la fille en face de Kiryu me disait que ce n'était pas anodin.

Je décide finalement de me cacher derrière un muret, à une distance suffisante pour entendre leur conversation sans être vue. Je faisais confiance à Kiryu, bien sûr, et même si je savais que c'était mal, je ne pouvais pas m'empêcher de vouloir voir ce qu'il allait faire. Mon cœur battait fort dans ma poitrine. Pourquoi étais-je si inquiète ? Après tout, je n'avais aucune raison de douter de lui.

Et pourtant, une petite voix dans ma tête me murmurait que cette fille s'apprêtait à lui dire quelque chose d'important.

Fille : Kiryu... je sais que c'est soudain, et peut-être que je ne devrais pas, mais... je dois te dire ce que je ressens. Ça fait longtemps que je t'observe, depuis que tu es arrivé ici, en fait. Et tu es vraiment quelqu'un de spécial pour moi. Je... je t'aime.

Mon souffle se coupa. Une déclaration. Mon cœur s'emballa, et pendant un instant, je ne sus plus quoi penser. Une partie de moi était tentée de sortir de ma cachette, de confronter la situation directement. Mais je me retins, mes pieds comme cloués au sol. Je devais savoir comment Kiryu allait réagir.

Il resta silencieux un instant, observant la fille avec une expression sérieuse. Je connaissais ce regard ; c'était celui qu'il arborait lorsqu'il prenait le temps de bien choisir ses mots, pour être sûr de ne pas blesser la personne en face de lui. Cela me rassura un peu, mais je ne pus m'empêcher de ressentir une pointe de jalousie. Est-ce que Kiryu avait déjà eu des sentiments pour elle ?

Ou pour une autre fille ? Neuf mois étaient passés depuis mon départ et Kiryu était vraiment quelqu'un de formidable, impossible qu'il n'ait pas eu de propositions...

Kiryu : Merci de m'avoir dit ce que tu ressens. Ça ne doit pas être facile de faire ça... mais je ne peux pas. J'ai déjà quelqu'un dans ma vie.

Ses paroles firent écho dans mon esprit, et une vague de soulagement m'envahit. Il avait dit quelqu'un, et je savais qu'il parlait de moi. Mon cœur se réchauffa instantanément, dissipant les doutes qui m'avaient assaillie un peu plus tôt.

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