PDV MOIRA
Mon monde s'illumine de délicats pétales de cerisier, et je respire profondément.
Ô cher carnet, je prends mon envol vers la France, laissant derrière moi un Japon qui s'estompe peu à peu, même si chaque image reste gravée en moi, vivante et précieuse. Je revois les allées de bambous bruissantes, les temples silencieux sous la pluie fine, et le sourire de Ken illuminant nos journées. La saveur piquante des ramens, le tumulte vibrant de Tokyo, le calme de Kyoto, tout défile dans ma mémoire, comme un film que je ne voudrais jamais arrêter. Malgré la météo capricieuse, chaque moment, chaque détail nous captivaient, mes amis et moi, au rythme d'une aventure inoubliable.À travers le hublot de l'avion, la pluie persiste, tapissant la vitre de gouttes qui s'échappent en minuscules rivières, pareilles aux larmes que j'aurais voulu verser en quittant ce pays. Liam me manque terriblement. Où est-il ? Je ressens chaque battement de mon cœur comme un appel, un écho impatient de le revoir, de lui raconter tout cela – nos escapades, nos rires, nos découvertes. Mais plus que tout, j'espère qu'il a trouvé un peu de paix, qu'il a pu surmonter cette tempête intérieure qui l'emporte parfois.
Ma deuxième pensée, plus lourde, plus secrète, va à maman. Juste avant mon départ, elle est repartie en cure de désintoxication. Elle a rechuté, encore une fois. Et je me débats avec cette inquiétude, ce poids qui ne me quitte pas, même si j'ai décidé de garder ce secret entre Lucas et moi. Aucun de mes amis n'est au courant, et pour l'instant, c'est mieux ainsi. Que leur voyage reste pur, préservé, loin de ces ombres qui m'envahissent parfois.
Cher carnet, je dois te laisser maintenant. Ken m'appelle, il a besoin de mon aide pour descendre de l'avion. Il craint de trébucher sur ce sol détrempé.
— Allez, Moira, viens, il est temps de récupérer nos bagages en soute.
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Teaching Love
RomanceNos cœurs en suspens, un an après l'orage, le ciel ne porte plus d'arc-en-ciel, seulement des souvenirs sombres, mille éclats de douleur qui brûlent encore. Je t'ai retrouvée, Moira, toi, comme un mirage qui n'en a pas un, au bar. ton fauteuil comme...