PDV LIAM
Je suis là,
sur la terrasse,
les notes vibrent, se heurtent à mon cœur,
et tout devient flou.
Le son monte, éclate, résonne,
frappe mon crâne,
mon souffle s'égare.Les pierres froides sous mes pieds,
m'enchaînent, me figent,
incapable de bouger,
de parler.Je serre la boîte,
trop fort.
Elle glisse, elle pèse,
un fardeau que je ne peux plus porter.Moira approche,
je l'entends,
elle se fond dans le brouillard de mes pensées.
Ses roues crissent sur les pierres,
chaque grincement me transperce.Je veux fuir,
mes jambes refusent,
mon souffle devient court,
l'air se fait rare,
tout devient si dur.Elle s'approche,
et moi, je recule,
dans ma tête,
la boîte m'échappe,
la figurine de Sakura enfermée,
c'est moi.
Piégé,
comme mes pensées.Je devrais parler.
Lui dire.
Mais mon cœur cogne,
le silence s'étend,
je m'engloutis.
Mes yeux se brouillent,
est-ce qu'elle voit ?Les pierres crissent encore sous ses roues,
chaque son résonne,
comme un glas.
Je suis figé.
La peur me dévore,
je suffoque,
tout est comprimé.Moira est là,
son regard cherche le mien,
je détourne les yeux,
le vide m'avale.Elle voit-elle ce cadeau caché,
ou pire,
ce qu'il signifie ?
Est-ce qu'elle sait ?
Chaque geste,
chaque sourire retenu,
peut-être qu'un jour,
elle verra tout.— Tu es encore perdu dans tes pensées. Je te connais, Liam, quelque chose te tracasse, dit-elle doucement.
Elle ne détourne jamais les yeux. C'est ce que j'admire le plus chez elle : cette façon d'affronter tout, même quand moi, je me dérobe.
Sa voix douce me transperce comme une vague, mais elle me noie au lieu de me sauver.
Je veux répondre, mais les mots s'étranglent dans ma gorge, prisonniers de ma panique. Mes mains glissent, moites, et je laisse presque tomber la boîte. Tout en moi tremble, je ne contrôle plus rien. Mon souffle est trop rapide, trop court, et la peur m'envahit entièrement. Je lutte pour trouver une respiration, mais chaque inspiration est un nouvel échec.
Elle pose doucement sa main sur la mienne, un geste léger, mais il fait l'effet d'une ancre. Je sens à quel point je suis en train de dériver.
— Respire... doucement, Liam. Je suis là. Respire, tu es là.
Je tente de suivre ses mots, mais l'air me manque encore. Je suis piégé dans ce cyclone d'angoisse qui m'emporte loin d'elle, loin de tout ce qui est réel. Mon cœur bat si fort que j'en ai mal à la poitrine. Les bruits autour de nous sont devenus un bourdonnement sourd, une pression écrasante sur mon esprit. Et puis les larmes viennent. Elles coulent sans que je m'en rende compte, brûlantes, silencieuses, comme si mon corps cédait enfin sous la tension.
— C'est rien... juste... je balbutie, mais rien ne fait sens. Les mots sont aussi vides que moi.
Je ferme les yeux, espérant que cela suffira pour tout arrêter, mais ça empire. Le monde continue de tourner, trop vite, et moi, je m'effondre dans le chaos.
— Hé, Liam, je suis là. Elle murmure avec douceur, sa main sur la mienne, un ancrage fragile, mais suffisant pour me rappeler que je ne suis pas seul.
Je tremble de tout mon être, mes mains sont des nœuds de tension et d'incertitude. Je voudrais partir, fuir cette confrontation, mais mes jambes sont des blocs de plomb. Les larmes continuent de couler, silencieuses, et je n'arrive même plus à les cacher.
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Teaching Love
RomantizmNos cœurs en suspens, un an après l'orage, le ciel ne porte plus d'arc-en-ciel, seulement des souvenirs sombres, mille éclats de douleur qui brûlent encore. Je t'ai retrouvée, Moira, toi, comme un mirage qui n'en a pas un, au bar. ton fauteuil comme...