JJK | Mirage et songes, deux mots qui pourraient se percevoir comme un pléonasme ; l'apparence séduisante mais trompeuses des songes, de ceux qu'on rêve la nuit jusqu'à ne plus vouloir se réveiller le lendemain mais de ceux qui s'habillent en rêve p...
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UNE INQUIÉTUDE GRANDIOSE, abritait l'esprit de tous dans l'école d'exorcisme. L'inconnu qu'étaient les problèmes des songes d'Itadori les mettait dans un embarras profond. S'ils avaient tous compris que le problème venait de ses rêves grâce à la mutilation d'Itadori qui fut presque traumatisante, ils n'y avaient pourtant pas accès à ceux-là pour en découvrir le fond du problème. Cela fait plus d'une semaine qu'aucun repère, sur les songes malsains et maudits d'où puissent-elles venir, pèse sur eux.
Traversant les rangées d'une hauteur impressionnante comme avalée par les tonnes de livres qui parcouraient les murs, il marchait d'un pas incertain, ne sachant précisément où se rendre à la rechercher d'ouvrage qui pourrait aider le rosé. C'était soudain, imprévu et surprenant, mais peut-être était-ce le choix d'un dieu ou de Dieu, qu'un bruit assourdissant se faisait entendre derrière lui. Il se retourna, regardant au alentour, avant que son regard ne tombe sur l'objet en question : un ouvrage vieillot, qui devait être très peu consulté.
— Hm... « Shintoïsme : récapitulation des dieux, ouvrage cent-vingt six, ancien Japon, croyances et caractéristiques », il souffla face à la longueur du titre. Le Shintoïsme ? C'est pas l'ancienne religion dans l'ancien Japon ? interpellé, il feuilleta les pages.
Dans le monde de l'exorcisme, on combattait et voyait des fléaux qu'on ne penserait jamais exister en tant réelle. Ils apparaissaient comme les démons, se nourrissant des émotions négatives des Hommes pour accroître leur puissance et leur volonté de survivre. Ainsi, il n'était pas inhabituel que les exorcistes croient en Dieu particulièrement au Japon. En feuilletant les ouvrages, il était tombé sur, explicitement dit, un « Kami », de la mythologie ancienne, sur les mirages qui était particulièrement adepte des rêves.
Les dits « Kami » étaient des êtres particuliers, cachés du monde, ils avaient deux esprits distincts et surtout très divergents. Le Nigi-mitama du Dieu des mirages nourrissait ses bienfaiteurs de rêves aux illusions parfaites, elle pouvait nourrir leur ambition, leur détermination, voir un futur possible et apporter un processus de vie particulier ; attention, trop être dépendant des mirages pouvaient aussi causer la folie et sa propre destruction. Comme tout Dieu, il était « simple » d'attirer l'esprit du Nigi-mitama, en le louant, le respectant et le chérissant ; mais, il restera un Dieu, ayez la foi même quand celle-ci ne répondit pas à vos prières de suite. Cependant, son autre esprit, Ara-mitami, pouvait causer le chaos, terreur et la destruction ; le simple fait de le mépriser, l'ignorer, le rabaisser ou même le trahir apporterait son courroux. Vous accordant aucun rêve nourrissant ou même vous attribuer des cauchemars ; si cela pouvait paraître anodin, les effets néfastes chez les humains étaient fort visibles. Or, si le courroux survivait d'une trahison : malsaine naîtra la vengeance jusqu'à être maudit. Les Kami étaient des êtres égoïstes et narcissiques mais très rancuniers ; ils n'étaient pas manipulables mais prier bien, ils vous guideront dans les chemins que vous souhaitez entrevoir.
Sans réellement comprendre pourquoi, Fushiguro se sentait particulièrement attiré par ses ouvrages ; il ne saurait expliquer la raison, mais il voulait croire que ce soit la solution à tous leur problème. Il n'y avait pourtant pas de détail plus spécifique sur ce livre qui puisse correspondre à la situation exacte du rosé, mais le simple terme du mot « mirage » résonnait en lui comme une réponse à tout. L'ancienne religion, mythologie de l'ancien Japon, qui n'a pas pu perdurer dans les temps aussi croyant qu'avant, dont les temples et les structures ne sont plus de ce monde. La seule chose qui lui permit de prier, comme pousser par une force divine de le faire, c'était ce petit objet coincé dans ce livre qu'il entreprit dans ses mains. Alors, il les colla contre son front et ferma les yeux.
C'était la première fois qu'une vague de chaleur naissait dans son esprit, comme si tout lui indiquait la direction à prendre. Il n'avait jamais autant prié, d'une force incontestable pour le Dieu des Mirages. Il l'avait salué, avant de se présenter, l'avait loué pour ce qu'il était et le remerciait d'autant exister. Il s'était excusé des prochaines paroles qui allait avoir, car comme première parole, implorer déjà la pitié, était-ce réellement correct ? Mais il savait, qu'il était bon, un Dieu qui ne te jugera point et te guidera à travers ton destin. Alors, il pria fort pour son ami, de l'épargner des souffrances de ses rêves maudits, de lui laisser du repos face à quelque chose qui lui en voulait. Il pria fort, encore, de le laisser avoir des nuits, même juste une semaine.
,, QUELQUES JOURS APRÈS
Comme un calme venu après la tempête, les cernes d'Itadori s'étaient allégées. Pour la première fois, depuis quelques mois, il avait pu avoir un sommeil réparateur. Il ne saurait expliquer comment et pourquoi, mais lorsqu'il dormait, il dormait réellement. Sans angoisse émanante, sans folie apparente, sans terreurs persistantes et sans mutilation continuelle. Il se sentait revivre, enfin, après avoir vaincu les cauchemars noirs de ses entrailles.
Rapidement, lorsque la quatrième nuit sans cacophonie de son être apparu, il en avait fait part à ses camarades et ses professeurs, convaincu d'être guéri des traumatismes de la nuit. Or, Fushiguro savait de quoi il pouvait en retourner. Il comprit. Le hasard, bien qu'existant, ne s'entamait que par des fils continus qui se rejoignaient pour le créer ; cela était plus que du hasard. Les prières bizarrement entendues, et, quelques jours après les cauchemars revenu, il se doutait ; n'était-ce pas elle-même, Dieu des Mirages, qui maudissait Itadori ? Ou, simplement, avait-elle juste entendu ses prières et l'avait soigné pour un temps, l'acte résultant de tout autre chose.
