Li Mei se réveille dans un endroit qui lui est inconnu, une île à l'apparence idyllique. Accueillie par deux adorables jeunes, elle découvre un petit groupe d'une vingtaine d'années s'entraidant pour récolter les ressources nécessaires à leur survie...
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Sooah, jour 100
Son chouchou rouge était accroché dans ses cheveux, fermant une longue tresse brune qui battait d'avant en arrière.
La pièce était sombre, vide, malgré le carrelage clair sur lequel Sooah était posée à genoux. Les murs étaient pourtant chaleureux, avec cette imitation en bois claire. Mais l'environnement ne l'était pas. Au contraire.
Sooah était seule dans cette salle, vêtue d'un hanbok aux couleurs sombres. Son haut était d'un rouge pourpre. Ressemblant à une chemise en soie trop courte, le vêtement traditionnel était parsemé de quelques fleurs blanches. Une grande jupe noire couvrait le reste du corps de la jeune femme, laissant sa tresse caresser son dos par ses va-et-vient.
Elle cachait son visage avec ses mains.
Ce qui était étrange dans tout ceci, c'était qu'elle se voyait d'un point de vue extérieur. Comme si elle avait quitté son corps. Elle se voyait de dos, cachée, dans une pièce qu'elle n'arrivait pas entièrement à voir. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait.
Que faisait-elle habillée de cette façon ? Et où était-elle ?
Comme si on l'avait entendu, son point de vue changea.
Elle vit une partie du mur qui lui faisait face. Il était rempli de bouquets. Des fleurs blanches à la pureté inégalée. Des messages en écriture Coréenne était accrochés sur les pots, sur ces rubans roses qui accompagnaient ces bouquets : "Tu nous manqueras", "Repose en paix".
Sooah était dans une maison funéraire.
Elle ne put voir la photo du défunt, trop obnubilée par elle-même.
La Sooah vêtue d'un triste hanok enleva ses mains de son visage. Elle se mit à crier. Des filaments se formèrent sur sa bouche humide, des larmes inondaient son visage. Ses yeux étaient habités par des cernes bleutés, ses yeux étaient rougeoyants et son visage était tiré par la fatigue. Elle avait pris dix ans.
Sooah attrapa son chouchou rouge, elle décrocha sa tresse, défit sa coupe de cheveux pour se cacher derrière cette grande chevelure brune. Elle sera le chouchou aussi fort qu'elle put dans sa main. Laissant ses ongles s'enfoncer dans sa paume pour la faire saigner.
Elle semblait épuisée, accablée et surtout totalement perdue. Elle approcha ses mains et son chouchou de son front, puis elle se balança d'avant en arrière pour murmurer des mots. Des mots qu'elle n'entendit pas.
Sooah se réveilla en sursaut. Elle était dans le dortoir féminin. Au bout milieu de l'île.
Elle porta instinctivement une main sur son torse, son ventre, ses jambes. Elle était elle-même, elle était réelle...
