𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 15

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Les mots coupent plus que les couteaux, ils ne traversent pas la peau mais blessent l'âme.

- Il faut qu'on parle de ce qui s'est passé hier.

Je stoppe tous mes mouvements et le regarde incrédule. Est-ce que j'en étais sûr qu'il allait vouloir me parler de ce qui s'était passé hier ?

ABSOLUMENT PAS.

Qui aurait cru qu'Aaron Reyes était du genre à vouloir parler de ça même ? Normalement, les hommes n'assument pas et préfèrent ignorer la fille ou bien faire genre de rien, et j'étais la première à croire qu'il ferait comme si de rien était vu comment il avait agi aujourd'hui.

- Et de quoi exactement ? J'ose dire sans pour autant le regarder dans les yeux.

- Tu sais très bien de quoi je parle, Freya, ne fais pas l'ignorante. Je relève la tête et remarque qu'il serre la mâchoire.

J'analyse son visage et du malaise et une lueur de pitié règnent dans son regard. Je ne suis pas bête, il regrette.

Il ouvre la bouche pour commencer à dire quelque chose, mais je le coupe :

- Ne t'inquiète pas, je sais que c'était une erreur, tu n'as pas besoin de te donner du mal pour me le dire, faisons comme aujourd'hui, donc comme si de rien n'était.

Quelque chose passe dans ses yeux, mais je ne saurais dire ce que c'était.

- C'était une erreur pour toi ?

Mes yeux s'écarquillent et je ne sais pas où est ma place à ce moment-là. Je me sens toute petite et sa question me prend au dépourvu.

- Oui tout comme toi, non ? Je profère en le pointant du doigt.

Il se gratte l'arrière du cou avant de souffler d'énervement et de dire d'un ton froid et rauque.

- Très bien, si c'est comme ça, alors oui, c'était une erreur.

Si c'est comme ça ?

Il ne me laisse pas le temps de dire quoi que ce soit et me contourne avant de prendre sa moto et de s'en aller.

Pourquoi j'ai l'impression d'avoir fait quelque chose de regrettable alors que j'ai juste dit ce qui devait être dit ?

Je rentre dans ma maison et pose mon sac à l'entrée avant de m'étaler sur le sofa où se trouvent déjà mon frère et mon père en train de regarder un match de foot.

- Tu as croisé Aaron dehors ? Il m'a dit qu'il était allé fumer.  M'interroge mon frère en me caressant les cheveux.

Ah merde ! Il n'est pas près de revenir, je crois.

- Oui, mais il est parti avec sa moto il y a quelques minutes déjà.

Il tourne la tête vers moi d'un air curieux.

- Vous vous êtes engueulé ou quoi ?

- Pas du tout ! On a juste discuté d'un sujet un peu compliqué.

Il me regarde avec des yeux qui me demandent plus d'informations, ce que je ne fais pas et lui ébouriffe les cheveux avant de monter à l'étage. J'entends mon père me dire qu'il commande des pizza et qu'il m'appellera quand elles seront arrivées.

En y pensant, je n'ai jamais eu de belle-mère, mon père ne c'est jamais retrouvé quelqu'un après ma mère, je crois bien, pourtant ils se sont tous les deux quittés en bons termes, ma mère a juste décidé de partir loin d'ici pour prendre un nouveau départ.

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