❄ CHAPITRE 5

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Juliette

J'aurais dû essayer de conduire la voiture de papa, tout du moins, de retenter le coup. Je n'avais pas réussi à la manœuvrer la dernière fois, cependant, peut-être que cette fois avec un peu plus de patience, j'y serais parvenue. Maintenant que je me retrouve coincée avec cet idiot de Roméo sur le parking, je me sens mal. J'ai l'impression de jouer dans un remake de Roméo et Juliette quand ils avaient quinze ou seize ans, c'est-à-dire avec un Roméo qui essaie de me tourmenter sur mon apparence physique, en jouant avec mes nerfs, la nourriture.

Ce sourire qu'il avait, je n'avais qu'une envie, et c'était de le lui faire ravaler, car ça m'insupporte. Roméo sait qu'il peut obtenir tout ou presque avec ce dernier. C'est déloyal de jouer avec moi comme il l'a déjà tant fait. Je ne me laisserai plus prendre. Je suis une adulte qui peut dire « stop ! ». Peut-être n'a-t-il pas de mauvaises intentions, toujours est-il qu'il me provoque avec les mêmes mises en scène stupides qu'à l'époque, et je déteste ça ! J'ai tellement souffert de mon physique, aujourd'hui encore, je suis complexée, alors il n'a pas le droit de m'emmerder comme il le fait. Je veux juste qu'on s'ignore, est-ce trop demander

— Tu dis toujours « non », alors qu'au fond, tu as juste envie de... argue-t-il, souriant.

— Ferme-la, Roméo ! je l'interromps brutalement.

— Oh, je t'en prie, Juliette ! Pourquoi es-tu si bornée ? Tu ne peux pas me détester au point de m'ignorer comme tu le fais depuis hier, de te montrer si exécrable. C'est Noël !

— C'est le réveillon, ce n'est pas encore Noël, abruti !

— S'il te plaît, tente-t-il de m'amadouer en me faisant son air de Chat Potté. Ton amitié me manque, tu sais ?

Je lève les yeux au ciel. Ce sont des conneries.

— Je te laisse me poser toutes les questions que tu veux pour remettre les compteurs à zéro, car je suis certain d'avoir raté beaucoup de choses de ta vie, même si ma mère me tenait au courant des faits majeurs.

Roméo tourne la tête vers moi avant d'enclencher la marche arrière sur le parking, après avoir enfilé sa ceinture de sécurité.

— Que tu le croies ou non, je m'en fiche de ce que tu deviens, Roméo.

Menteuse.

Roméo a beau m'avoir brisé le cœur quand j'avais quinze ans, j'ai mis énormément de temps à ne plus penser à lui à chaque seconde de la journée. C'était difficile, car pendant près de deux ans, nous avons continué à nous fréquenter par le biais de nos familles. Il se pointait tous les quatre matins avec eux quand nos parents s'organisaient des petites soirées entre amis. Et bien entendu, j'étais obligée d'y assister, car à quinze ans, je ne faisais pas ce que je voulais, sauf broncher, enfermée dans ma chambre. Et chaque fois, il se permettait de me rendre au moins une petite visite pour m'enquiquiner.

Toc, toc.

— Entrez !

La porte de ma chambre s'ouvre sur le visage souriant et taquin de Roméo, et je bous intérieurement. N'a-t-il pas vu la pancarte avec écrit dessus : « VOUS POUVEZ FRAPPER, SAUF SI VOUS ÊTES ROMÉO LEROY ! »

— Trop marrante, ton affiche ! Mais je ne suis pas certain que les cornes de diable soient nécessaires, Ju', déclare-t-il, en entrant dans ma zone de confort.

Je me raidis avant de me redresser sur le sommier, tout en claquant mon cahier de maths sur ma table de nuit.

— Qu'est-ce que tu veux ?

POUR NOËL... Tout sauf cet enfoiré de Roméo ! ©Où les histoires vivent. Découvrez maintenant