Épisode 8

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KASUMI

Japon, Arashiyama, demeure de Ayame et Kasumi HOSHINO, dimanche après-midi

   - Maman, je suis là ! criai-je en refermant la porte d'entrée derrière moi.

    Je déposai mon sac dans le salon, juste avant que ma mère ne déboule de la porte entrouverte de la cuisine pour me serrer dans ses bras à m'en briser les côtes.

   - Maman, lâche-moi, tu m'étouffes, râlai-je en lui rendant néanmoins son étreinte.

   Après m'avoir lâchée, elle m'étudia sous toutes les coutures et, satisfaite de son étude physique, me poussa sur le canapé et m'ordonna de ne pas bouger.

   - Maman, soufflai-je, à demi excédée par son manège.

   Depuis que j'étais en internat, à chaque fois que je rentrais, ma mère me donnait systématiquement un en-musubi, un omamori (talisman japonais, l'en-musubi est une amulette japonaise qui embellit les relations amoureuses actuelles et provoque de belles rencontres futures).

   - Je peux monter mes affaires dans ma chambre maintenant ? lui demandai-je après avoir reçu l'omamori, en souriant néanmoins.

   Elle me planta un baiser sur la tête et caressa mes longs cheveux noirs avant de me laisser disposer comme bon me semblait. Je m'emparai donc de mon sac de voyage et me dirigeai vers ma chambre. Chambre qui n'avait pas changé depuis que j'étais partie il y a environ 2 ans : affiches de groupes de rock, mur tapissé de photos ... Ma tanière d'ado, mon refuge !

   Je m'étalai de tout mon long sur mon lit double en savourant son odeur de lavande qui me rappelait mon enfance et... je fus coupée par un rire moqueur provenant du pas de la porte où se tenait Daisuke, mon malotru de meilleur ami et accessoirement mon demi-frère, de 3 ans mon ainé, même si nos parents ne s'étaient jamais réellement mariés.

   - Tu vieillis p'tite sœur, être autant nostalgique à ton âge, s'en est presque préoccupant !

    Je lui lançai un coussin à la figure avant de lui faire signe d'entrer.

   - Alors, quoi de neuf ? lui demandai-je en remarquant un bleu au coin de sa mâchoire.

   - Euh... je me suis fait larguer hier mais sinon tout va bien ! grimaça-t-il en effleurant du bout des doigts sa blessure.

   - Qu'est-ce que t'as encore fait ?

   - Et !!! Pourquoi ça serait de ma faute ?

   - Parce que ça ne l'est pas ? rétorquai-je en haussant un sourcil dubitatif.

   - Si, je passe peut-être un peu trop de temps dans les boîtes de nuit et à fricoter un peu avec quelques filles...

   Je levai les yeux au ciel en soupirant.

   - Et comme toujours avec tes petites amies, Lia ne l'a pas supporté.

    - Euh, à vrai dire, avec Lia c'est déjà fini depuis longtemps. Là, c'était Hula, et entre-temps, il y a aussi eu Wang...

   - Hein, je t'ai appelé il y a un peu plus de deux semaines, et depuis tu as eu le temps de changer deux fois de copines ! Dégage tout de suite de ma chambre, pervers ! 

   - Kasumi, Daisuke, venez manger ! cria la voix de Itsuki, le père de l'immoral que je venais de mettre à la porte.

   Nous mangeâmes les quatre sur la table du salon pour l'occasion : moi et Daisuke, qui travaillait dans une entreprise d'informatique à Muko située à une vingtaine de minutes de Arashiyama, ne revenions pas souvent à la maison, donc ce soir, ma mère avait mis les petits plats dans les grands.

Drama-KibōOù les histoires vivent. Découvrez maintenant