"Le plus lourd fardeaux c'est d'exister sans vivre"
Caleb
L'après midi au parc touche à sa fin et l'angoisse que je tentais de dissimuler explose en moi comme une bombe. Je ne veux absolument pas rentrer chez moi, je ne veux pas croiser mon père car je sais déjà ce qui va en découler et je sais que rien de positif n'en sortira, enfin surtout pour moi. Je l'ai ignoré tout le week-end consciemment et c'est le laps de temps nécessaire pour qu'il puisse ruminer assez pour que sa haine soit indescriptible à mon égard et je n'ai pas la force d'y faire face. Malheureusement, je ne peux pas y échapper puisque je ne peux pas dormir dehors même si cette alternative me paraît beaucoup plus sécurisante pour moi que de passer le seuil de la porte de chez mon père. Je décide donc de retarder le plus possible mon arrivée à la maison, je sais que je ne pourrais pas y échapper néanmoins j'aimerais y arriver le plus tard possible, essayer de prolonger un petit peu ce week-end qui était génial. J'ai beaucoup aimé ce Week end hors du temps avec mes meilleurs amis et les filles que je commence tout doucement à intégrer à mon quotidien et dans ma vie. J'ai toujours vu le fait de rencontrer d'autres gens comme une épreuve que je n'arriverais jamais à surpasser, que je ne rencontrerais jamais d'autres gens et que je m'y ferais parce que c'est comme ça mais finalement aller à cette soirée d'anniversaire a été la meilleure idée que mes amis aient pu avoir. Cela m'a fait me rendre compte que ce que l'on croit insurmontable ne l'ai en réalité que parce que nous nous persuadons nous même que nous n'en sommes pas capables. Nous nous mettons nos propre barrières ce qui nous empêche toute avancée ou évolution positive et nous restons cloîtrés dans l'idée que c'est juste pas fait pour nous et que c'est notre propre caractère alors que c'est juste qu'on se laisse juste envahir par notre peur au point de ne plus vivre et de ne rien faire qui nous donne envie. Nous vivons donc de regrets éternels au lieu de remords éphémère.
Au bout de quelques minutes, j'arrive devant mon petit local et je suis content car ça fait longtemps que je n'y étais pas allé, avec les cours, le fait que je dois être chez moi quand mon père est là, ça devient compliqué de pouvoir passer du temps à faire de la musique seul. Cela me chagrine énormément car la musique c'est toute ma vie et c'est en quelque sorte ma rédemption, heureusement que je peux en faire au lycée mais cela ne me suffit pas. Il m'en faut plus, beaucoup plus. Je passe le seuil et l'ambiance caractéristique de ce lieu me frappe et j'ai enfin cette sensation d'être chez moi. Je considère plus ce lieu comme chez moi que ma propre maison où j'ai grandi et évolué, c'est assez triste en réalité. J'allume les lumières, cela donne directement une ambiance tamisée à la pièce et je ne tarde pas avant de m'approcher de ma guitare et de m'asseoir sur le sofa pour être confortable pour jouer. Je jette un coup d'œil sur le mur à côté de moi où la photo de mon frère et moi est accrochée, je ne me lasse pas de cette photo. A chaque fois que je la regarde, je me fais la remarque que mon frère était heureux ou en tout cas c'est ce qu'il essayait de nous montrer et je l'ai cru sans me douter une seule fois que cela aurait pu être de la simple comédie. Sur cette photo, nous sommes tous les deux côte à côte, mon grand frère avait passé son bras autour de mon cou pour me ramener près de lui. Un grand sourire ornait mon visage et je regardais droit dans la caméra, ma main gauche levée en l'air en formant un signe de V. Ce que je n'avais jamais remarqué sur cette photo et que j'ai su que bien plus tard, bien trop tard, c'est le regard de mon frère. Il n'est pas braqué sur la caméra comme moi mais sur moi, ses yeux me regardent avec tout l'amour du monde, je crois que j'aurais pu me noyer de son amour pour moi et je regrette de n'avoir jamais fait attention à cela avant qu'il ne disparaisse et me quitte pour de bon. Je me sens si seul sans lui, j'ai l'impression qu'il a pris avec lui tout l'amour qu'il m'a donné, toute l'attention qu'il m'a offert ainsi que toute la bienveillance qu'il m'offrait avec. Mon frère m'a mis dans une telle bulle de protection que quand il est mort, cette bulle a explosé et je me suis heurté violemment au monde réel.
VOUS LISEZ
One Last Dance
RomanceLui, elle, une soirée masquée, une danse.. Il n'a suffit que d'une seule danse pour créer une histoire qu'ils ne sont pas prêt d'oublier. Caleb Turner n'a pas été épargné par la vie, bien au contraire, elle s'acharne sur lui: une relation chaotiqu...